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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Bauzon, Louis M.: Documents inédits sur Courbet
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Leroi, Paul: Salon de 1886, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0275

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242

L'ART.

Il s'agit maintenant de sortir adroitement de France, car après la condamnation c'est 5 ans de prison, ou trente ans
d'exil, si je ne paye pas. Dans ce cas nous allons M. O... et moi partir pour Laverine et nous y serons mercredi à 5 heures
de l'après-midi, nous comptons sur vous pour venir nous chercher soit J...r, soit le docteur, soit Mr Pillod avec une
voiture fermée et nous transporter d'un seul trait aux Verrières ou nous dînerons.

Dans tout ceci il faut un secret absolu, par conséquent nous comptons sur l'un de vous, sans que vous ayiez besoin
de nous répondre. Il n'y a pas de temps à perdre, le procès se juge jeudi, j'adresse ma lettre à Madame Pillod en cas que
vous soyiez à Morandval.

Tout à vous mes chers amis colectivement. G. C.

Le plan d'évasion tracé dans ce billet s'exécuta ponctuellement, comme on l'a vu par la pre-
mière lettre de cette série. Mais l'hospitalité suisse ne consola pas Courbet de son exil. Il languit
et mourut tristement à la Tour de Peilz, au bord du lac de Genève, le dernier jour de l'année 1877.

Louis Bauzon.

SALON DE 1886'

(suite)

VI

La nouvelle école néerlandaise s'est depuis longtemps créé un domaine à part dans la peinture
de genre, grâce à M. Jozef Israels2, qui en a élargi les limites par sa maîtrise. On sait quelle
élite de jeunes talents il a su grouper autour de lui et quel digne continuateur de la renommée
paternelle est M. Isaac Israels.

L'influence de rarrière-petit-fils de Rembrandt', qui règne aujourd'hui souverainement à
La Haye, ne s'est pas exercée seulement sur ses compatriotes. Cet interprète ému des misères
humaines a fasciné maints artistes étrangers, au point de leur inspirer la nostalgie de la
Hollande, de la leur faire aimer comme une autre patrie et d'y retenir à demeure ceux qui
croyaient n'y être venus qu'en touristes.

C'est ainsi qu'un artiste américain, et ce n'est pas le seul, M. Julius-Gari Melchers, de
Détroit, réside aujourd'hui à Egmond-aan-Zee. N'allez pas croire qu'il y pastiche le moins du
monde M. Jozef Israels; ils n'ont de commun que leur amour des humbles. Le Hollandais le
manifeste en une éloquence assombrie. L'Américain, se souvenant que si le génie de Rembrandt
domine tout l'art néerlandais, le lumineux Van der Meer de Delft s'y est créé un domaine qui,

1. Voir l'Art, 12" année, tome Ier, pages 202 et 232.

2. Il expose cette année au Salon : Quand on devient vieux, toile importante appartenant à M. Hymans van Wadenoyen.
 
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