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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Michel, Émile: Meindert Hobbema
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0294

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Quand on parcourt les biographies des peintres hollandais de la grande époque,
on reste frappé du contraste douloureux que trop souvent leur talent présente avec
leur destinée. Combien parmi les meilleurs ont vécu presque ignorés ! Combien de
ceux qui nous paraissent aujourd'hui les plus illustres, — Hais, Rembrandt, J. Ruisdael,
J. Vermeer de Delft, A. van der Neer, et d'autres encore, ■— se sont éteints misé-
rablement, délaissés, insolvables ou recueillis par charité dans quelque hôpital !
Hobbema peut grossir la liste de ces méconnus et il n'est guère d'exemple plus
mémorable des vicissitudes du goût que la diversité extrême des appréciations dont
les œuvres du célèbre paysagiste ont été l'objet. Pendant plus d'un siècle après sa
mort, à part une courte citation donnée en passant par Van Gool dans sa « Nieuwe
Schouburg » (1751), son nom ne se rencontre jamais sous la plume des historiens.
On ne le retrouve pas davantage sur les registres des gildes de Harlem ou d'Ams-
terdam, et quand on dépouille les catalogues des nombreuses ventes faites en
Hollande au siècle dernier, on n'y peut relever aucune mention de ses oeuvres
jusqu'en 1735. Le 18 avril de cette année, à la vente Marinus de Jeude à La Haye,
« un morceau capital » d'Hobbema fut payé 40 florins seulement, alors qu'un tableau
d'un peintre parfaitement oublié aujourd'hui, Conrard Rœpel, atteignait 3oo florins.
En 173g, une autre production « magnifique » de l'artiste trouvait acquéreur à
71 florins. Enfin, à la mort du peintre Philippe Van Dyck, le i3 juin 1753, à
La Haye, un paysage d'Hobbema était cédé pour la somme dérisoire de 12 fl. 10 kr.
A partir de ce moment, il n'est plus question d'Hobbema et, pour être vendues,
ses œuvres doivent être présentées au public sous des noms supposés. Des marchands
ou des amateurs peu scrupuleux effacent sa signature pour y substituer celle de
Ruisdael ou de quelque autre de ses contemporains, et jusqu'au commencement de
ce siècle un silence absolu se fait auteur de lui.

Encadrement composé et dessiné pour «l'Art » par j. Habert-Dïs.
Tome XL. 38
 
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