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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Michel, Émile: Meindert Hobbema
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0295
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258

L'ART.

Tout à coup, il y a cinquante ans à peine, à la suite de quelques ventes qui ont mis en
lumière son talent, il devient en vogue et ses tableaux sont recherchés à raison de leur mérite
aussi bien que de leur rareté. Une Entrée de bois, provenant de la collection du cardinal Fesch
et que possède aujourd'hui Sir Richard Wallace, est payée 44,000 francs; à la vente de la galerie
du roi de Hollande, le Moulin à eau, qui appartient également à Sir Richard Wallace, atteint
55,ooo francs; enfin un grand Paysage exposé en 1861 à Manchester avait été acquis pour
75,000 francs par lord Hatherton qui, au dire de Bùrger, en refusait peu de temps après
i3o,ooo francs. En présence de ces chiffres et de cette faveur prodigieuse, certains trafiquants se
livrent de nouveau à leurs coupables opérations et les signatures d'Hobbema réapparaissent plus
nombreuses que jamais sur des ouvrages autrefois déjà signés de son nom, et même sur ceux
qui portaient celui de Ruisdael, désormais prisé moins haut que lui.

Il fallait cependant trouver une histoire à un artiste devenu si brusquement le favori de la
mode. Mais les obscurités accumulées autour d'Hobbema rendaient singulièrement difficile
rétablissement d'une biographie tant soit peu sérieuse. La haute fantaisie qui régnait alors dans
la critique d'art trouvait donc là une occasion excellente pour se donner libre carrière. Dans
l'étude consciencieuse qu'il a consacrée à Hobbema ', étude à laquelle nous ferons plus d'un
emprunt, M. A. de Wûrzbach rapporte les nombreuses légendes successivement imaginées à ce
propos, sans qu'il soit possible d'invoquer un document quelconque pour expliquer leur origine.
Comme pour Homère, suivant la remarque de M. de Wûrzbach, sept villes pouvaient se disputer
l'honneur d'avoir donné naissance au paysagiste. Tel de ses biographes le faisait naître à Anvers
en 1611 ; d'autres le croyaient de Drent, de Coewarden, de Franeker, de Middelharnis ou de
Harlem ; un dernier le disait Allemand et originaire de Hambourg. Suivant les uns, sa condition
était plus que modeste ; il était fils d'un simple sergent, en garnison à Coewarden ; suivant
d'autres, au contraire, il appartenait à une famille considérable et riche, et il n'avait fait de la
peinture qu'en amateur, offrant en présent à ses amis ses meilleurs tableaux, détruisant ceux dont
il n'était pas satisfait. Enfin le peintre Georges, rédacteur du catalogue de la galerie du cardinal
Fesch, nous ne savons sur quelle information, le présente comme un bourgeois de Middelbourg
et désigne même un des tableaux de ce catalogue comme son morceau de maîtrise à l'académie
de cette ville, académie dont on n'a jusqu'à présent retrouvé aucune trace et qui probablement
n'a jamais existé.

C'est seulement de notre temps que M. Scheltema, l'archiviste d'Amsterdam bien connu, dans
une brochure publiée en 1864, a pu nous communiquer sur Hobbema quelques dates et quelques
faits précis, documents assez peu nombreux, il est vrai, mais que des recherches effectuées depuis
lors par ses compatriotes ont heureusement complétés. Nous tâcherons, en groupant ici ces trop
rares indications, d'en tirer toute la lumière dont nous pouvons disposer aujourd'hui pour éclairer
la vie de l'artiste. Le premier de ces documents que nous rencontrons, à la date du 2 novembre
1668, est relatif au mariage du peintre Meindert Hobbema d'Amsterdam, alors âgé de trente
ans, avec Eltje Vinck de Gorcum, âgée de trente-quatre ans. Hobbema n'a plus ses parents,
mais il est assisté par un certain Jacob van Ruisdael, demeurant sur le Harlemmer-Dyk, qui
signe comme témoin à cet acte. Le g septembre 166g, un premier enfant né de ce mariage est
baptisé à la Nieuwe-Kerk, sous le nom d'Edouard. Puis viennent deux filles, baptisées successi-
vement le 11 décembre 1671 et le 6 décembre 1673. En 1668, l'année même de son mariage,
d'après un autre document découvert dans les livres de comptes des bourgmestres d'Amsterdam
et publié par M. de Roever, le savant successeur de M. Scheltema, Hobbema avait été nommé
jaugeur-juré pour la perception de la taxe sur les vins. Il conserva jusqu'à sa mort cette place
qui ne lui assurait, paraît-il, qu'une situation bien précaire, car sa femme mourait dans l'indi-
gence, en 1704, et cinq ans après l'artiste lui-même, qui demeurait alors sur le Rozengracht, à
quelques pas et presque en face de la maison que Rembrandt avait occupée, s'éteignait, misérable
comme lui, le 7 décembre 1709. Il était enterré le 14 décembre suivant, dans le cimetière de la
Wester-Kerk.

1. M. Hobbema, par A. de Wûrzbach, dans la publication : Kunst und Kùnstler, du Dr Robert Dohme. — Leipzig; E. Seemann, 1876.
 
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