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Molinier, Émile: La faïence à Venise, [5]
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NOTRE BIBLIOTHEQUE.
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marques appartiennent au xvne siècle et non au xvuT siècle. La fabrique fondée par les deux
frères, avec l’assentiment du Sénat, à Murano, a sans doute produit bon nombre de pièces de
vaisselle à relief ; c’est sans doute de ses fours que sont sortis ces plats représentant des Enfants
jouant avec une chèvre, dont je parlais plus haut, mais beaucoup d'autres sont incontestablement
antérieurs à cette époque.
On a pu voir, par ce rapide tableau de fabrication de la faïence à Venise, que si les potiers
vénitiens ne se sont pas montrés très originaux, s'ils n'occupent pas actuellement dans les collec-
tions la place à laquelle ils ont droit, c’est que, à Venise, s’étaient donné rendez-vous des artistes
venus de toutes les parties de l’Italie et que, par suite, il est difficile de discerner les œuvres
vraiment fabriquées à Venise. Il n en est pas moins vrai que si, dans cette branche de l’art
appliqué à l'industrie, elle ne s est pas montrée réellement créatrice, elle a su néanmoins en tirer
un meilleur parti que beaucoup de villes plus favorisées.
Emile Molinier,
Attaché au Musée du Louvre.
Tableau d’Antoine Watteau. (Essai d’Wstoire de l'Art, par Wilhelm Lubke ; traduit par C. Ad. Koëlla.)
NOTRE BIBLIOTHÈQUE
CDLX11
Essai d’Histoire de l’Art, par Wilhelm Lubke, traduit
par G. Ad. Koella, architecte, d’après la neuvième
édition originale. Ouvrage illustré de 619 gravures sur
bois. Tome Ier, — 1886, — de xii et 423 pages. Tome
second, — 1887, — de xii et 498 pages. Paris, Librairie
de l’Art, 29, Cité d’Antin.
Si l’on est d’accord pour proclamer que l’art ne connait
point de frontières, j’estime qu’il doit en être de même
de toutes les créations de l’esprit et que les arts, les
Tome XL1V.
lettres, les sciences constituent le patrimoine indivisible
de tout le genre humain, patrimoine que ne peuvent
altérer ni les rivalités des potentats, ni les intrigues,
petites ou grandes, des politiciens, ni les animosités inter-
nationales.
Parmi les productions les plus remarquables de la
pensée, le livre dont j’ai à parler aujourd’hui jouit,
depuis tantôt vingt ans, d’une renommée incontestée et
qui ne peut que grandir encore.
Résumer en deux volumes, ou pour mieux dire en
un seul, si l’on déduit la place occupée par les illustra-
tions, une histoire générale de l’art en tous pays depuis
les temps les plus reculés jusques et y compris les artistes
iG
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marques appartiennent au xvne siècle et non au xvuT siècle. La fabrique fondée par les deux
frères, avec l’assentiment du Sénat, à Murano, a sans doute produit bon nombre de pièces de
vaisselle à relief ; c’est sans doute de ses fours que sont sortis ces plats représentant des Enfants
jouant avec une chèvre, dont je parlais plus haut, mais beaucoup d'autres sont incontestablement
antérieurs à cette époque.
On a pu voir, par ce rapide tableau de fabrication de la faïence à Venise, que si les potiers
vénitiens ne se sont pas montrés très originaux, s'ils n'occupent pas actuellement dans les collec-
tions la place à laquelle ils ont droit, c’est que, à Venise, s’étaient donné rendez-vous des artistes
venus de toutes les parties de l’Italie et que, par suite, il est difficile de discerner les œuvres
vraiment fabriquées à Venise. Il n en est pas moins vrai que si, dans cette branche de l’art
appliqué à l'industrie, elle ne s est pas montrée réellement créatrice, elle a su néanmoins en tirer
un meilleur parti que beaucoup de villes plus favorisées.
Emile Molinier,
Attaché au Musée du Louvre.
Tableau d’Antoine Watteau. (Essai d’Wstoire de l'Art, par Wilhelm Lubke ; traduit par C. Ad. Koëlla.)
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CDLX11
Essai d’Histoire de l’Art, par Wilhelm Lubke, traduit
par G. Ad. Koella, architecte, d’après la neuvième
édition originale. Ouvrage illustré de 619 gravures sur
bois. Tome Ier, — 1886, — de xii et 423 pages. Tome
second, — 1887, — de xii et 498 pages. Paris, Librairie
de l’Art, 29, Cité d’Antin.
Si l’on est d’accord pour proclamer que l’art ne connait
point de frontières, j’estime qu’il doit en être de même
de toutes les créations de l’esprit et que les arts, les
Tome XL1V.
lettres, les sciences constituent le patrimoine indivisible
de tout le genre humain, patrimoine que ne peuvent
altérer ni les rivalités des potentats, ni les intrigues,
petites ou grandes, des politiciens, ni les animosités inter-
nationales.
Parmi les productions les plus remarquables de la
pensée, le livre dont j’ai à parler aujourd’hui jouit,
depuis tantôt vingt ans, d’une renommée incontestée et
qui ne peut que grandir encore.
Résumer en deux volumes, ou pour mieux dire en
un seul, si l’on déduit la place occupée par les illustra-
tions, une histoire générale de l’art en tous pays depuis
les temps les plus reculés jusques et y compris les artistes
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