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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 2)

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NOTRE BIBLIOTHEQUE

CDLXVI

L’ŒUVRE ARCHÉOLOGIQUE D'OLIVIER RAYET

HISTOIRE DE LA CERAMIQUE GRECQUE

Par Olivier Rayet, professeur d’archéologie près la Biblio-
thèque Nationale, et Maxime Collignon, chargé du cours

d’archéologie grecque à la Faculté des Lettres de Paris.

Un volume grand in-8°, richement illustré. Paris,

Georges Decaux, 1888. Prix : 40 francs.

Aucune branche de la science n’a été aussi cruellement
éprouvée dans notre pays pendant ces dernières années
que l’archéologie classique. Après nous avoir enlevé coup
sur coup les de Saulcy, les de Longpé-
rier, les Quicherat, les François Lenor-
mant, les Albert Dumont, la mort, sans
mettre d’intervalle dans ses coups, a
frappé, dans toute la force de l’âge et
du talent, celui que la génération nou-
velle s’accordait à reconnaître comme
son chef et comme l’héritier de ces
maîtres éminents, Olivier Rayet, l'heu-
reux explorateur de Milet, le savant
éditeur des Monuments de l’art antique,
celui de nos jeunes historiens d’art qui
apportait dans l’appréciation du génie
hellénique le goût le plus sûr et le plus
pénétrant.

La carrière d’Olivier Rayet a été
aussi courte que brillante ; né le 23 sep-
tembre 1847, & Puy-l’Evêque, dans le
Lot, il mourait en 1887, à peine âgé de
trente-neuf ans, laissant après lui un
œuvre dont la richesse et la variété
assurent à son nom une renommée du-
rable.

Des voix plus autorisées que la
mienne ont rappelé les titres de l’érudit.

Ses confrères de la Société des Antiquaires de France et
ses camarades de l’École d’Athènes, MM. Héron de Ville-
fosse Homolle1 2, Reinach, Haussoulier, ont exposé, à un
point de vue différent, les services rendus par Rayet,
comme historien, comme épigraphiste, comme archéo-
logue, comme géographe, car, dans son ardente curiosité,
il embrassait les sciences les plus diverses. Avant de passer
à l’étude de son dernier ouvrage, Y Histoire de la Céra-
mique grecque, qui forme l’objet du présent compte rendu,
qu’il me soit permis, à mon tour, comme le plus ancien
ami de Rayet, d’évoquer quelques souvenirs personnels
et de faire connaître les débuts d’une vocation, qui,
quoique si brusquement arrêtée, a laissé la trace la plus
lumineuse.

1. Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France.
1887.

2. Mémorial de l'Association des anciens Elèves de l’École nor-
male, pour s888. (Tirage à part.)

C'est en 1858, il y a trente ans, au lycée Bonaparte
(aujourd’hui Condorcet), dans la classe de cinquième, que
je fis la connaissance de Rayet. Venus, lui du fond de la
Gascogne, moi du fond de l’Alsace, nous nous trouvions
isolés dans ce milieu si essentiellement parisien, et ne
tardâmes pas à nous lier intimement. Une circonstance
toute fortuite nous rendit inséparables: il habitait en haut
de la rue d’Amsterdam, moi à l’entrée des Batignolles.
Quatre fois par jour, nous faisions route ensemble; pour
l’aller, il m’attendait à la fenêtre et, dès qu’il m’apercevait,
descendait les escaliers quatre à quatre; pour le retour, il
m’accompagnait jusqu’aux Batignolles, je le reconduisais
jusqu'à la rue d’Amsterdam ; c’étaient des promenades et
des causeries sans fin. Il prenait plaisir, de longues années
plus tard, à rappeler ces exercices péri-
patéticiens ; pour ma part, je ne les ou-
blierai jamais, car je leur dois non
seulement des heures charmantes en
elles-mêmes, mais encore une initiation
à des jouissances intellectuelles, que,
sans ce commerce si suggestif, j’aurais
peut-être ignorées longtemps.

Dès lors, en effet, Rayet cultivait
avec passion les études historiques et
géographiques, sous l’intelligente et
sympathique direction de notre profes-
seur, M. Camille Rousset, l’historien
de Louvois, le futur membre de l’Aca-
démie française ; il ne tarda pas à y
remporter de brillants succès, grâce à
son excellente mémoire et à la vigueur
de sa critique; tandis qu’en 1S59 il
n’avait obtenu en tout et pour tout
qu’un troisième accessit de récitation,
il figura bientôt après dans les palmarès
comme premier ou second prix d’his-
toire.

A sa vocation si énergiquement des-
sinée pour l’histoire et la géographie,
se joignait une vive curiosité pour les choses de l’art et un
goût dès lors des plus exercés. C’est qu’il avait été à bonne
école : les enseignements d’un fin connaisseur, d’un écri-
vain délicat et par surcroît du plus parfait galant homme,
son oncle Paul Mantz, le frère de sa mère, lui donnèrent,
tout enfant, l’intelligence du beau, et il n’eut pas à regretter
d’avoir ainsi élargi le cadre de ses études; parmi tant de
qualités qui distinguèrent dans la suite le jeune archéo-
logue, celle-là forma comme la marque caractéristique de
ce que l’on peut appeler sa manière. Nous faisions dès
cette époque de fréquentes visites au Louvre, et ces études
finirent par m’intéresser à tel point que, quelque dix
années plus tard, je demandai à M. Paul Mantz de vouloir
bien présenter mon premier article à la Galette des
Beaux-Arts ; sa recommandation m’ouvrit ce recueil
d’élite et me valut l’amitié de son inoubliable directeur,
Émile Galichon. Quant à Rayet, alors même qu’il sem-
blait voué à des recherches plus austères, il n’oublia
 
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