Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

DOI Artikel:
Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: les peintres du centenaire 1789-1889, [13]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0190
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
168

L’ART.

\

crut obligé par le succès, et c’est à cette honnêteté qu’il dut de lutter pour réparer, par un
travail incessant, une éducation première insuffisante.

Son Cromwell ouvrant le cercueil de Charles Ier, qui figure seul à la Centennale, n’est point,
à coup sûr, l’une de ses œuvres les moins réussies. Dieu sait si, à l’époque, il souleva des polé-
miques passionnées ! On racontait dans les ateliers qu'avant de peindre cette scène dramatique,
Delaroche l’avait constituée avec des maquettes en cire pour chercher à la fois et son mouvement
et son éclairage. Certains morceaux avaient été exécutés avec une extrême précision, et la tête

de Charles Ier, isolée de l'ensemble, avait,
à raison de son caractère, été coulée en
bronze. On ne tarissait point sur l’effet
que devait produire au Salon de 1831
cette page à sensation. Ce n’est qu’à
grand'peine qu elle arriva au Louvre. Le
jour où on l’y transportait, un accident,
causé par la pluie, amena l’ajournement
de son exhibition, et ce ne fut que très
tard qu’on put la contempler. Elle fut
fort discutée. Si on loua la rigueur des
accessoires, on critiqua l’heure choisie
par le peintre, qui se piquait d’être un
narrateur fidèle. On lui rappela que,
d’après de Spence, c’était non point le
jour, mais la nuit, que Cromwell s’était
approché du corps de sa victime pour la
contempler une dernière fois avec la
curiosité du vautour.

L’Etat l’acheta néanmoins moyennant
3,ooo francs et en fit don au Musée de
Nîmes, qui l’a prêté.

ArY scheffer. Toutes autres furent les préoccupa-

tions d’Ary Scheffer, qui n’apparaît ici
qu’avec une œuvre de jeunesse, le Portrait de Lafayette, appartenant à M. le colonel Connolly.
Né le 14 février 1795, à Dordrecht, il n’était Hollandais ni par les circonstances, ni par le tempé-
rament. Rêveur, poète même, autant que Delaroche était historien, il eut sur celui-ci la supé-
riorité de la pensée créatrice. Il n’eut point la main. Il erra longtemps à la recherche de la
facture, par conséquent du moyen d’expression, sans réussir à la trouver telle qu’il la souhaitait.

Il mourut le i5 juin 1858, à Argenteuil, sept mois avant Bénouville, un prix de Rome un
peu mélancolique, qui disparut à trente-huit ans, le 16 février 1859, au moment où il venait de
terminer la Jeanne d’Arc, prêtée par le Musée de Reims.

(A suivre.) A. H U STI N.
 
Annotationen