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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

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Michel, Émile: Le Japon à l'exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0246

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LE JAPON

A L’EXPOSITION UNIVERSELLE

On a beaucoup dit que les Japonais étaient en décadence et
que tous ces ouvrages précieux qui leur avaient conquis l’admi-
ration des artistes et des curieux, ils seraient désormais incapables
de les exécuter. Il n’y paraît guère, en tout cas, à voir leurs
vitrines remplies des merveilles produites par eux en ces der-
niers temps et qu’à l’envi les amateurs et les collections publiques
continuent à se disputer. Certes, depuis l’Exposition de 1878, un
mouvement d’esprit et comme un besoin de rénovation s’est pro-
duit chez eux qui les a poussés dans les voies de la civilisation
européenne. Les témoignages en abondent dans la section qu’ils
occupent au Champ de Mars. Sur les parois, des tableaux dressés
avec soin montrent aux yeux de l'économiste la correction de
leur comptabilité financière; des professeurs français les initient
aux mystères de notre droit ; ils ont des caisses d’épargne pos-
tales ; ils jouissent des bienfaits de la statistique administrative et,
grâce au concours de Japonais et de quelques-uns de nos com-
patriotes, désireux de contribuer à la propagation de notre langue,
une école française a été ouverte, le 16 novembre 1886, à Ogawa-
matsi. Bien que l’instruction ne soit pas encore, au Japon, laïque
et obligatoire, du moins elle se développe et près de la moitié
des enfants en âge de fréquenter les écoles leur assure déjà un
personnel respectable. Nous avons même frémi en voyant, à l’en-
trée d’une des salles, un petit meuble qu’on dirait emprunté au
matériel scolaire de la ville de Paris; un siège bas, rivé à un
pupitre, sur lesquels les jeunes écoliers japonais, coiffés d’une
casquette d’uniforme, apprendront désormais à lire et à écrire.
Bien plus, et ce détail nous avait inspiré de sérieuses inquiétudes
sur l’avenir artistique du pays, c’est à des maîtres anglais qu’est
aujourd’hui confiée la direction de l’enseignement musical ! Il est
vrai qu’à côté des rapports rédigés par ces professeurs sont
encore rangés plusieurs instruments d’aspect original, entre
autres une sorte de longue pirogue tendue de cordes, employée,
dit le programme, dans la musique classique, et probablement
plus pittoresque à voir que récréative à entendre. J’ignore ce que
peut être la musique classique au Japon; mais, je
l’avoue à ma honte, la vue de ces instruments suffit à
ma curiosité.

Dans les arts du dessin, où le bénéfice des méthodes
européennes serait encore plus probléma-
tique, c’est avec une véritable stupeur que,
parmi les modèles proposés à cette jeu-
nesse, j’ai constaté la présence de méchantes
lithographies de figures ou de paysages,
importées certainement de


AJ

Tome XLVII.

Encadrement composé et dessiné pour «l’Art » par G. Fouji, artiste japonais.

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