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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0026
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ib

L’ART.

tient un ferment malsain, un dangereux levain de discus-
sions et de colères? En religion, en politique, on a donc
tenu rigoureusement à l’écart tout ce qui pouvait provo-
quer ces dissentiments qui, d’ailleurs, disons-le à l’hon-
neur de la raison humaine, reposent pour la plupart sur
des malentendus.

Pour donner une idée de ce qu’on a fait de la Revue,
établie sur ces bases, et exécutée d’après ce programme, il
faudrait placer sous les yeux des lecteurs les beaux volumes
qui constituent dores et déjà sa collection. Aucun genre
littéraire n’y a été négligé. De charmantes œuvres d’ima-
gination y ont trouvé place, des contes de tous les genres,
des études de mœurs patiemment fouillées, des romans
d’un tour original, d’une exécution élégante et délicate.
Quelques chefs-d’œuvre des littératures étrangères, non
encore traduits, nous ont été donnés pour la première
fois, ouvrages d’écrivains russes, autrichiens, allemands,
anglais, américains, etc. Il ne faut pas oublier de dire que
la Revue, désireuse d’être, non seulement un recueil amu-
sant, mais encore un vrai cours démonstratif de littérature
appliquée, a eu soin de nous fournir, à côté des œuvres des

modernes, un choix exquis de pages des maîtres du passé,
des fragments inédits ou peu connus des hommes de génie
qui ont créé ou grossi le véritable patrimoine français, le
réel héritage de notre force et de notre gloire.

La science, aujourd’hui très en honneur, occupe une
place à part dans les colonnes de la Revue. Toutes ses
applications, toutes ses découvertes, ses théories les plus
audacieuses, ses emplois les plus ingénieux y sont résumés
tour à tour, d’une façon excellemment intelligible, par
des maîtres éminents, appartenant pour la plupart à l’en-
seignement supérieur des Facultés.

L’histoire, traitée le plus souvent d’une manière vivante
et anecdotique, fournit aussi sa part de collaboration à
l’œuvre commune. La direction s’efforce surtout de faire
une large place à l’histoire nationale, à celle de nos grandes
cités françaises, avec leurs primitives traditions, leur
longue suite de chroniques aux pages caractéristiques et
colorées.

La critique littéraire, fondée sur des principes sûrs, et
représentée par un écrivain d’un talent singulièrement
puissant, dont l’esprit est aussi ferme que sa plume est

Garreau espagnol (xve siècle).
(Gravure extraite de la Revue Universelle illustrée.)

alerte, tient le lecteur au courant de toute la production
contemporaine, qui se trouve là résumée, classée, carac-
térisée et jugée avec une ampleur de vues, une rectitude de
doctrine, une rigueur de logique, une maturité de style,
dignes au plus haut point d’attirer le suffrage des véritables
connaisseurs.

Une place est faite aussi à la poésie, à l’histoire de
l’art, au genre, si français et si charmant, des pensées, à
l’économie politique, à la médecine familière, aux libres
et divertissantes fantaisies, aux documents originaux, aux
contributions épistolaires inédites (citons notamment des
lettres, non encore publiées, de George Sand et de Ben-
jamin Constant, qui ont fait sensation dans le monde
littéraire), aux croquis de mœurs mondaines, aux articles
humoristiques, etc.

Il convient de ne pas omettre de nombreux et piquants
récits de voyages, soit aux pays lointains, soit aux pays
voisins.

La musique est actuellement très en faveur. La Revue
ne pouvait la laisser de côté. Chaque numéro contient un
morceau de musique ; tantôt c’est une romance, tantôt un
duo ; parfois un morceau de piano à deux ou à quatre
mains. C’est donc chaque année dou\e morceaux de

musique nouvelle que reçoit l’abonné. On remarquera
que le prix de dou{e morceaux inédits, acquis dans d’au-
tres conditions, dépasserait à lui seul, et de beaucoup, le
prix total de l’abonnement qui vous apporte par surcroît
tant d’autres choses agréables et utiles.

Enfin l'illustration est splendide, et nous pouvons le
dire dans le sens le plus précis et le plus rigoureux du
mot, incomparable. Nous osons défier que l’on nous
montre ailleurs, dans de telles conditions de prix, une
aussi riche réunion de gravures superbes, magnifique-
ment exécutées, d’une incroyable variété, constituant
ainsi la plus belle et la plus stimulante galerie de modèles,
la plus étonnante collection de chefs-d’œuvre. Voilà le
véritable Musée de la Famille, dispensant les pères de
familles soucieux de former le goût de leurs enfants, de
recourir à tant de publications coûteuses, qui sont d’un
maniement difficile et d’un prix inaccessible. Chaque
livraison, en moyenne, renferme une cinquantaine de
dessins qui apportent aux jeunes lecteurs une vue d’en-
semble sur ce qui existe de plus merveilleux en fait de
monuments, de tableaux, de sculptures, de paysages, de
portraits, etc.

J’ai dit que la Revue vise avant tout à être un organe
 
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