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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Michel, Émile: Les dessins de Rembrandt, [1]
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Mannheim, Jules: Les armes européennes anciennes a l'exposition universelle de 1889, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0070

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56

L’ART.

clair-obscur, nous le retrouvons dans les paysages peints, où il a multiplié presque à l’excès ces
contrastes, et aussi dans des gravures comme le Paysage à la Tour carrée et les Trois Arbres,
où il en a tiré un parti si éloquent.

Cette démarcation très tranchée entre les paysages dessinés d'après nature par le maître et
ses paysages inventés, nous allons, d’ailleurs, la retrouver plus accusée encore en abordant ses
compositions et en pénétrant avec lui dans ce monde mystérieux et complexe, où les détails
familiers, empruntés exactement à la réalité, se mêlent à chaque instant aux inspirations les plus
libres et les plus poétiques.

Emile Michel.

(A suivre.).

LES ARMES EUROPÉENNES ANCIENNES

A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

Il n’est pas, croyons-nous,
un seul visiteur, il n’est pas
une seule visiteuse de l’Es-
planade des Invalides qui ait
passé sans y jeter un coup
d’œil, devant le pavillon ou,
pour mieux dire, le palais
monumental dans lequel l’ad-
ministration de la guerre
avait exposé les différents
moyens d’assurer le recrute-
ment de l’enfer et du paradis,
ces contrées où le service
dure plus de trois ans. Quel
est le visiteur que cet art lais-
serait froid ? Tout homme
aujourd’hui voit miroiter la
perspective plus ou moins
lointaine pour lui de tuer ou
d’être tué; il est naturel qu’il
soit curieux d’apprendre les
diverses voies qui peuvent
l’amener à ce résultat le plus
proprement possible. Mais
les visiteuses, vous écriez-
vous ! Ne désirant guère tou-
cher la corde sensible en
rappelant que les soldats ont des mères, peu indifférentes
à cette alternative, nous vous demanderons simplement
quels étaient les plus passionnés dans ces plaças de toros
dont ces six mois d’excentricités exotiques nous avaient
gratifiés. L’unanimité dans la réponse confirmera que le
sexe faible n’est pas plus rebelle aux luttes sanglantes
aujourd’hui dans les courses de taureaux qu’autrefois dans
les tournois, et que le jeu des armes n’est pour lui un
objet ni de répugnance, ni d’effroi.

Du reste, la commission d’organisation n’a pas eu à se
reprocher la moindre négligence pour attirer la multitude,
sauf peut-être la rareté d’étiquettes explicatives destinées à
fixer son attention. L’arrangement était à l’abri de toute
critique et peu de types d’armes étaient absents. Sa com-

position , d’ailleurs, garantissait la perfection de son
œuvre : sous la présidence du vice-amiral Cloué et la
vice-présidence du général Coste, on y lit les noms les
plus illustres du livre d’or de l’art français, tous assez
célèbres pour que nous soyons dispensé de les citer.

Quant aux prêteurs, depuis longtemps, ils sont connus
du monde des amateurs d’armes, tant par la richesse de
leurs cabinets que par la bonne grâce inépuisable avec
laquelle ils consentent à se dessaisir de leurs trésors.

En haut du perron, après avoir défilé devant quelque
digne spahi ou quelque chasseur alpin moins majestueux,
on était reçu par deux hommes d’armes, vieux de trois
cents ans : l’armée d’autrefois, l’armée d’aujourd’hui : l’un
provient du Musée d’artillerie de Paris, l’autre du Musée
archéologique de Rennes; tous deux portent le harnais
complet du xvie siècle, la bourdonasse au poing, bourdo-
nasse du xixe, par exemple, et sont montés sur deux des-
triers, le premier bardé de fer avec les écussons de Suède,
Gueldres et Bavière sur le poitrail ; le second couvert d’une
housse jaune et noire, d’un âge plus tendre également
que l’armure.

Le rez-de-chaussée était occupé presque en entier par
les armes en usage actuellement, à part la salle consacrée
au Japon qui, à elle seule, mériterait un article spécial.
Passons donc au premier étage : les murs de l’escalier
étaient tendus de superbes tapisseries dont les sujets ont
trait à l’art de la guerre. Ici, sur un panneau du Musée de
Valenciennes, douze chevaliers flamands rompent des
lances courtoises; le costume de joute du xve siècle y est
reproduit jusque dans les rondelles des armets; là, cinq
tentures nous font assister au Siège de Tournay, à celui de
Douai, à la Prise de Dole, tissées aux Gobelins et venant
du Mobilier national; à l’Attaque d’un convoi, qui nous
initie à la manœuvre de l’arquebuse à mèche du xvne siècle,
exposée par le comte de Crest; enfin à une Revue des
grenadiers par le premier Consul, copie du tableau de
Gros, exécutée également aux Gobelins et appartenant au
Mobilier national.

La presque totalité des pièces anciennes se trouvait au
premier étage : la superbe collection de M. Riggs, qui
avec une extrême obligeance nous a fait les honneurs de

Armure du comte d’Essex
en fer gravé et dore'.
(Collection Frédéric Spitzer.)
(Exposition Universelle de 1889.)
 
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