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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Méreu, Honoré: Le dôme d'Orvieto, [XI]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0187
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LE DÔME D’ORVIETO1

(suite)

A l’extrémité du bras droit du transept, on pénètre dans la chapelle de Saint-Brice, qui peut
être considérée comme un sanctuaire de l’art ; c'est là qu’on voit les célèbres fresques de Signo-
relli. Malheureusement, c’est un sanctuaire qui a beaucoup souffert de l’indolence ou de l’ignorance
des hommes. La Pietà de Scalza, qui ferait très bonne ligure ailleurs, l’encombre et s’y trouve
fort déplacée. Elle obstrue en partie la vue d’une Déposition de croix du maître ombrien, qui
occupe une arcade creusée à droite dans le mur. En face, on a coupé un autre pan de mur,
peint par Signorelli, pour construire la chapelle mortuaire des Gualterio, qui, non contents
d’ordonner ce sacrilège dans le but de satisfaire leur vanité de famille, s’étaient approprié le
morceau amputé, qui est resté longtemps dans leur palais et qui, à ce qu’on m’a assuré, aurait
fini par trouver un abri au Musée de Florence. C’est un détail que je me réserve d’éclaircir à
la première occasion. Enfin, en 1657, pour honorer la mémoire du grand peintre, les édiles
d’Orvieto n’ont rien trouvé de mieux que de pratiquer une nouvelle incision dans les fresques de
Signorelli afin d’y fixer une inscription latine pleine d’éloges à son adresse et à celle de Scalza.
Etrange façon de glorifier un artiste que celle qui consiste à mutiler son œuvre pour lui décerner
un éloge banal. Autant vaudrait écorcher vif un homme célèbre pour graver sur sa chair mise à
nu la louange qu’on veut lui prodiguer ; j’incline à croire qu’il n’y a pas d’ambition d’artiste,
si démesurée soit-elle, qui ne reculerait devant cette espèce d’immortalité par le tatouage.

La charge de décorer cette chapelle, dont l’édification remonte à l’année 1409, fut d’abord
allouée à Fra Angelico da Fiesole, qui se mit tout de suite en devoir de mener cette entreprise à
bonne fin. Mais il fut inopinément rappelé par le pape Nicolas V, qui lui ordonna de terminer
au Vatican les travaux entrepris sous le pontificat précédent, et il mourut à Rome sans avoir pu
retourner à Orvieto. On a vu que les divers contrats passés successivement avec le Pérugin sont
demeurés sans effet. En dernier lieu, c’est-à-dire en 1499, les peintures de la chapelle de Saint-
Brice furent allouées à Signorelli, qui commença d’abord par achever les fresques de la voûte,
laissées inachevées par Fra Angelico. La voûte est partagée en deux sections égales par un
cordon et chaque section est divisée à son tour par des nervures croisées formant des pendentifs.
Angelico avait imaginé d’orner les pendentifs par des chœurs d'apôtres, de patriarches, de

docteurs, de vierges, de martyrs disposés en pyramide, de façon à accompagner les dessins des

nervures.

Fra Angelico n’a pu conduire à terme que les deux compartiments où l’on voit le Chœur des
prophètes et le Christ juge, sur fonds d’or et entourés d’anges. Le chœur des apôtres et celui

1. Voir l’Art, 14” année, tome I", pages 133 et 161, et tome II, pages 81, 101 et 121.

Tome XLIX. a5
 
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