Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0222

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ÇA^<M

Fragment d’un coffret d’ivoire byzantin conservé a Xanten (?x° siècle).
(Gravure extraite de : Un Empereur byzantin au Xe siècle. Nicëphore Phocas.)

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

DLV

Gustave Schlumberger, membre de l’Institut. Un Empe-
reur byzantin au Xe siècle. Nicéphore Phocas. Ouvrage
illustré de 4 chromolithographies,

3 cartes et 240 gravures d’après les
originaux ou d’après les documents
les plus authentiques. Paris, Firmin-
Didot et Cie. 1890.

Le chapitre d’histoire que M. G.

Schlumberger vient de nous donner est
à la fois l’un des plus émouvants et l’un
des plus glorieux de l’histoire de By-
zance. Le règne de Nicéphore Phocas
pourrait inspirer un romancier ou un
auteur dramatique; fort court, mais bien
rempli, très brillant, un commencement
et une fin tragiques, rien n’y manque,
pas même la femme. La belle Laconienne
Anastaso, de son nom de guerre et d’im-
pératrice, Théophano, la fille du caba-
retier Cratéros, femme de deux empe-
reurs, mère de deux empereurs d’Orient,
mère d’une impératrice d’Occident, maî-
tresse de l’assassin de son second mari,
tel est le principal rôle féminin que M. Schlumberger
avait à mettre en scène. C’est, on le voit, un personnage
assez réussi que cette fille de rien se vautrant dans la

pourpre impériale, faisant ou défaisant des empereurs à
son gré. La chose n’était pas nouvelle à Constantinople ;
elle était même assez ordinaire dans une cour où la fiction
régnait du haut en bas pour ne partager qu'avec une éti-
quette auprès de laquelle celle de Ver-
sailles, sous le grand roi, n'est que de la
Saint-Jean. Mais c’est égal, Théophano,
même dans ce milieu, n’est pas une
femme ordinaire et le vice porté à ce
point devient tout à fait intéressant.

Tout en s’appuyant constamment sur
les textes les plus authentiques, sur les
sources grecques, orientales ou occiden-
tales, M. Schlumberger a su donner à
son récit, chose rare en érudition, une
tournure littéraire fort plaisante, et ce
gros livre, bourré de faits, de récits de
batailles et de sièges, d'intrigues ou de
cérémonies interminables, se lit sans
fatigue aucune. C’est là un véritable
service rendu à l’histoire et à l’histoire
byzantine en particulier, aujourd’hui
malheureusement si délaissée. Rien de
plus curieux pourtant que cette cour de
Byzance, rien de plus capable de tenter
les chercheurs et les érudits, rien de plus
digne de l’attention des archéologues. On conçoit avec
peine comment une étude si attachante ne rencontre pas
plus d’historiens. Des sources très diverses, prêtant à des

Le Christ, Saint Georges
et Saint Démétrius.

Camée byzantin du Cabinet de France.
(Gravure extraite de : Un Empereur byzantin
au Xe siècle. Nicéphore Phocas.)

Étoffe de pourpre byzantine, tissée entre les années 919 et 944,
trouvée dans le tombeau d'un archevêque de Cologne. (Gravure extraite de : Un Empereur byzantin au Xe siècle. Nicéphore Phocas.)

discussions critiques minutieuses, rien ne manque pour
tenter l’érudit. Si cependant on fait le compte des savants
qui en France s’adonnent à cette étude, le compte est vite
fait et l’on n’arrive pas jusqu’à la demi-douzaine. C’est

que si l’ouvrage est attrayant, il est difficile aussi, néces-
site des connaissances et un outillage variés, une biblio-
graphie étendue.

L’exemple que vient de donner M. Schlumberger
 
Annotationen