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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Paris, Pierre: L' architecture religieuse en Égypte, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0093

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L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE EN EGYPTE

i

our qui dès son enfance s'est nourri de l'antiquité classique ; qui,
par les leçons de maîtres dont on a trop souvent le tort de médire,
s'est appris à comprendre et admirer les purs chefs-d'œuvre du génie
hellénique ; qui, plus tard, au sortir de l'école, sous l'azur même du
ciel oriental, a goûté les ineffables jouissances des arts de la Grèce;
pour qui s'est épris de Phidias et de Praxitèle à côté de Sophocle
et de Démosthène, c'est un besoin de faire, de ci de là, quelque
vagabonde excursion loin des rivages de l'Attique, d'aborder aux côtes
basses où rampent les bras paresseux du Nil, ou bien aux falaises
syriennes, de s'envoler jusqu'aux déserts de sable où dominent de
trois cent cinquante pieds les Pyramides, ou bien aux dunes où furent Ninive et Babylone ; car,
bientôt, c'est une joie de revenir à tire d'aile au roc sacré de l'Acropole et de s'absorber à
nouveau dans une admiration devenue plus vive encore et plus solide des monuments qui, plus
que jamais, semblent alors incomparables.

Ainsi, plus d'une fois, au retour d'une visite à la citadelle de Cécrops, quand nos yeux s'étaient
fatigués et non rassasiés au spectacle de la plus belle des ruines, du Parthénon vraiment divin,
plus d'une fois nous est-il arrivé d'évoquer l'image précise des temples détruits qui sommeillent
au bord du Nil, dans la chaude torpeur des sables, sous l'ardent soleil implacable. Nous revoyions
Louqsor, ou Karnak, ou Médinét-Habou et leurs amoncellements de granits écroulés; nous rele-
vions en pensée les interminables avenues que bordent les sphinx et les béliers accroupis, les
triples et les quadruples enceintes de murailles alignées à perte de vue, dont çà et là les pylônes
massifs dépassent lourdement l'uniformité morne; nous pénétrions à travers le dédale des cours,
des vestibules et des chambres hypostyles jusqu'au fond des sanctuaires mystérieux où, dans
l'ombre des édicules, demeure de leur divinité farouche, rêvaient les Amon et les Osiris ; nous
nous arrêtions, stupéfait de tant de grandeur, devant les statues colossales des Pharaons et des
dieux, adossées aux piliers énormes ; nous scrutions d'un regard curieux les murailles et les
colonnes surchargées de bas-reliefs, de peintures ou d'hiéroglyphes, déroulant aux générations
l'histoire vivante des victoires et des conquêtes ; et alors, étonné plus que satisfait de ces ensembles
grandioses, nous revenions en arrière, nous ravivions nos impressions de tout à l'heure pour nous
demander pourquoi la renommée de ces monuments gigantesques, effort d'une civilisation si
puissante, pâlissait devant la gloire du Parthénon. Pour nous, la réponse n'est point douteuse :
c'est que les immortels architectes, Ictinos et Callicratès, c'est que Phidias, dressant les plans du
temple ou modelant les métopes, la frise des Panathénées, les statues des deux frontons, n'avaient
qu'un but et qu'un souci qui absorbaient toute leur pensée : créer une oeuvre d'art où fussent
assemblées toutes les perfections que concevait leur génie. D'autres idées présidèrent à la cons-
truction des temples de l'Egypte.

Tome LV. io
 
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