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Et déjà on peut imaginer ce que fut cet art byzantin.
Un art de luxe, épris de splendeur et de magnificence;
un art savant aussi, travaillant selon des techniques
compliquées et rares, dont l'introduction qui suit cette
préface explique fort heureusement les procédés. Un
art aussi où se rencontrent et se combinent des influences
et des qualités très diverses : le souvenir jamais oublié
de la Grèce antique, auquel l'art byzantin a dû le goût des
belles ordonnances, de la noblesse, de la sobriété, du
haut idéalisme qu'on trouve en quelques-unes de ses
créations, et l'action profonde de la tradition orientale,
qui lui a donné ce tour réaliste, parfois vigoureux et
dramatique, qui s'oppose si fortement aux grâces et au
pittoresque hellénistiques, et surtout cet amour et ce sens
de la couleur, qui est un des traits les plus caractéristiques
de l'art byzantin. Durant toute sa longue existence, ce dua-
lisme a dominé cet art et en a fait l'originalité ; et selon que
l'une ou l'autre de ces influences a été plus puissante, cet
art a pris des aspects nouveaux. Mais en tout cas, à toutes
les époques, il a produit des œuvres intéressantes, sou-
vent remarquables, et parmi elles quelques chefs-d'œuvre.

C'est ce que montrera, je l'espère, l'Exposition inter-
nationale d'art byzantin.

Assurément, cette Exposition ne se flatte point d'offrir
une image absolument complète de ce que fut l'art
byzantin. On ne peut transporter à Paris ni Sainte Sophie
de Constantinople ni Saint Marc de Venise, ni ces petites
églises charmantes qu'on rencontre à Stamboul ou à
Salonique, à Athènes ou à Mistra. On ne peut détacher
des murailles, pour les exposer ici, ces belles décorations
de mosaïques, ces longs cycles de fresques qui parent
d'une singulière magnificence l'intérieur des édifices
byzantins. On s'est efforcé toutefois de donner aux

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