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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 2 (Novembre 1898)
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L' art français moderne
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L' atelier de Glatigny
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0068

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-^5> L’ART DÉCORATIF <^=^

« Artistes et Bourgeois» (1894), M. Jossot devait
en trouver l’emploi dans l’affiche, où son don
de faire naître l’ornement de la figure était si
propre à satisfaire aux convenances de l’objet.
Une des plus grandes difficultés de l’affiche,
en effet, est de lui conserver le caractère essen-
tiellement ornemental qu’elle devrait posséder,
par suite de l’introduction presque forcée de
figures allégoriques dans la composition. Or,
dans la manière de M. Jossot, où figures et
ornements ne font plus qu’un, cette difficulté
se résoud d’elle-même. Ainsi, dans l’affiche
des «Sardines Saupiquet» déjà citée, tous les
Parisiens ont reconnu du premier coup Roche-
fort, Sarah Bernhardt, Yvette Guilbert, Bruant
et le député musulman, sans que la ressem-
blance des charges diminuât le caractère déco-
ratif avant tout du morceau. Art brutal dans
lequel il ne faut point chercher l’élégance d’un
Cheret ou le charme d’un Grasset; mais il est
bien lui-même, et de plus, sain et robuste en
son genre.
M. G. DE FEURE
M. de Feure est Hollandais, mais fixé à Paris
De son pays natal, son art a conservé la ten-
dance à l’exotique, dont ses compatriotes de
la jeune génération cherchent à tirer un art
décoratif nouveau procédant uniquement de
l’ornement. La France lui a donné la sûreté
du goût et la richesse des couleurs.
Ces qualités ressortent heureusement dans la
ravissante aquarelle «le Rendez-vous», que nous
reproduisons aujourd’hui et dont M. de Feure
a bien voulu nous donner la primeur. On n’y
trouve rien de cette étrangeté qui, chez la plu-
part des jeunes artistes hollandais, surprend et
trop souvent même choque par l’insuffisance
d’assimilation des procédés tirés de l’Orient
à notre tempérament. C’est gracieux, frais, cela
se comprend et conquiert tout de suite, et
n’est pas moins original et neuf.
M. de Feure s’est aussi occupé du meuble
et d’autres branches encore de l’art appliqué.
Nous ne tarderons pas à publier quelques-uns
de ses travaux dans ces genres.
M. P. RANSON
M. Ranson est peintre. Aussi, tandis que
ses deux confrères MM. de Feure et Jossot
tendent vers l’art des lignes, celui-ci voit avant
tout les couleurs des surfaces. Le peintre se
trahit dans ses travaux d’art appliqué; du reste,
M. Ranson a toujours su choisir pour son
activité des objets propres à mettre ses qualités
en valeur. Les tentures surtout ont ses prédi-
lections. Il en envoie depuis plusieurs années
à chaque Salon du Champ de Mars. Celle

que nous reproduisons aujourd’hui a été faite
pour «h Art Nouveau». Le dessin et la couleur
en sont également riches; on ne peut lui re-
procher qu’un caractère un peu tourmenté qui
fait que cette tenture ne serait pas de mise
partout. m. g.


L’ATELIER DE GLATIGNY
Lorsque, il y a dix ou douze ans, des céra-
mistes séduits par la beauté des potiches flam-
mées japonaises et chinoises eurent l’idée de
chercher la nouveauté simplement dans la fantas-
magorie des couleurs et l’éclat des émaux,
les amateurs se jetèrent avidement sur ces pro-
duits encore inconnus la veille, et à leur suite,
tout le monde — c’est à dire ceux qui pou-
vaient y mettre le prix. Fut-ce un engouement, un
snobisme? Peut-être; cependant, la lassitude des
tristes bibelots dont on s’était contenté pendant
trois quarts de siècle, avec leur fade «sujet» ou
leurs fleurs dans le goût de celles qu’on fabrique
rue St. Denis, y fut sans doute aussi pour
quelque chose.
Depuis, la vogue des grès flammés n’a fait
que croître. Les céramistes ont fait appel à de
vrais artistes, ou se sont faits artistes eux-mêmes,
pour les enrichir de tout ce que le dessin peut
ajouter de beauté à l’oeuvre du feu domptée;
les couleurs, les éclats se sont disciplinés dans
les décors linéaires ou floraux les plus rares;
les maîtres du métier ont contraint les caprices
de l'émail à se soumettre aux volontés de
l’art. Et pourtant, le primitif décor de ren-
contre des coulées, des cristallisations et
des coups de flamme n’a pas moins conservé
toutes ses séductions, et ceux qui aiment à
s’entourer de belles choses convoitent aujour-
d’hui, comme il y a dix ans, le flammé nu aussi
bien que celui qu’un Delaherche ou un Dam-
mouse ont habillé des grâces de leur décor. La
magie de la couleur est si grande ! Et si le
beau dessin parle son langage à notre esprit,
elle sait si bien nous bercer d’impressions et
charmer notre sensualité !
Puisque c’est désormais le rôle de l’art -
nous ne nous attarderons pas à le démontrer
après cent autres — d’embellir tout ce qui nous
entoure, et qu’il doit s’adresser non plus seule-
ment aux priviligiés de la fortune, mais à tous,
n’est-il point permis de croire qu’entre tous
les beaux objets, il n’en est point de mieux en
mesure que le flammé de pénétrer le premier
dans des demeures même humbles? Car enfin,
ce n’est pas un art à proprement parler, le

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