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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 2 (Novembre 1898)
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Verres de table de M. Koepping
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0121

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L’ART DÉCORATIF


L. BONNIER à Paris

Maisons à Amb'eteuse. (Pas de Calais)

VERRES DE TABLE DE
M. KOEPPING
M. Koepping, dont les ravissants verres de
fantaisie, apparus en France il y a trois ans
à l’ouverture de l’&Art Nouveau», font depuis
l’admiration de tous aux Salons annuels du
Champ de Mars, vient de franchir le pas qui
sépare l’industrie artistique de l’objet d’art. Il
faut lui en savoir gré. Beaucoup d’autres, à sa
place, s’en seraient tenu à un genre dans lequel
M. Koepping avait trouvé dans tous les pays
du monde le succès le plus incontesté. Il n’avait
plus qu’à se reposer sur ses lauriers. Il a pensé
qu’il lui restait une tâche plus haute à remplir,
qu’il avait à justifier l’existence de son art
en le transportant du domaine du bibelot de
vitrine à celui de l’objet usuel.
Nos reproductions de la page 57 montrent
combien il y a réussi. Ses verres de table sont
bien de la même main que les délicieuses fan-
taisies que l’on sait; mais un nouvel esprit s’y
manifeste. Les amateurs de pièces uniques ne man-
queront pas d’y regretter l’absence de «la diffi-
culté vaincue». On leur répondra qu’il a fallu
à l’auteur des années de travail et les expériences
d’une habileté consommée pour arriver à ces
choses en apparence si simples. Nous tenons,
quant à nous, ces formes pour plus mûries,

plus rares et de plus haute valeur que les fra-
giles bagatelles du Koepping de jadis. Elles sont
la pureté même; quelque chose de classique,
pour ainsi dire. Ces verres de table sont un
exemple décisif de la noblesse que peut acquérir
l’humble ustensile; ils en sont un non moins
frappant du contraste des impressions qui se
dégagent de l’utile et de l’inutile.
Quel profit la communauté a-t-elle retiré des
objets de vitrine? On les a copiés. Les calices
en verre «style Koepping» se promènent jusque
sur le marché. La note exquise sous les doigts
de l’inventeur est devenue le son rauque d’une
trompe de tramway; l’œuvre d’un art charmant,
une basse «curiosité» de boutique de brocanteur.
Les deux ou trois cent pièces originales se
cachent dans les collections privées ou dorment
dans l’oubli des vitrines des musées. Ce qui
reste, ce sont les imitations, qui traînent par-
tout, usurpant la place de choses meilleures.
Les verres de table leur survivront. On
calquera ces lignes, on ne les démarquera pas.
Ce serait impossible; le démarquage ne donne-
rait que le néant. Et puis, ce n’est pas aux
collectionneurs que ces objets s’adressent. Ils
répondent à des besoins, et non à une manie.
On retrouvera dans ces formes la signature
de M. Koepping, la grâce si pleine de naturel,
les proportions charmantes dans l’élancement

L’ART DÉCORATIF. No. 2.

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