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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 2 (Novembre 1898)
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Verres de table de M. Koepping
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L' art décoratif à Munich
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Art du meuble
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0122

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L’ART DÉCORATIF

qui lui sont propres. L’artiste n’a pas fait mieux
dans ses meilleures œuvres d’autrefois. La beauté
des couleurs ne le cède en rien non plus à ce
que l’on connaissait déjà de lui sous ce rapport,
surtout dans les verres à liqueur, dont la gamme
de tons, adaptée, paraît-il, aux convenances de
diverses dégustations, sera pour les gourmets
une sorte de symbolisme — que notre in-
compétence nous interdit, par malheur, de
tenter d’expliquer. m.-g.


L’ART DÉCORATIF À MUNICH

C’est à Munich qu’est le centre du mouve-
ment qui, en Allemagne comme ailleurs,
pousse aujourd’hui les artistes vers les arts
appliqués et la recherche de nouvelles formes.
Il s’y est fondé depuis un an une société sous
le titre «les Ateliers réunis», à laquelle ont
adhéré les meilleurs ouvriers d’art de Munich,
et qui s’est donné pour mission de leur offrir
les moyens d’industrialiser leurs œuvres. Les
promoteurs de cette société ont réuni en très-
peu de temps le capital de 125,000 francs
estimé nécessaire pour marcher, au moins dans
les commencements. Aujourd’hui, les « Ateliers
réunis» sont en pleine production, et tiennent
une place importante. Parmi les artistes les
plus connus dont ils exécutent les modèles,
nous nommerons MM. Pankok, Endell, Behrens,
Ch. Gross, Obrist, Petrasch, Hirzel, Riemer-
scbmid, F. Ringer, de plusieurs desquels nous
reproduisons des œuvres dans ce numéro.
M. Behrens tient une des premières places
dans l’art moderne en Allemagne. Il est né
décorateur ; les tableaux que nous reproduisons
ici, et qui datent de plusieurs années, sont
des œuvres de jeunesse, qui trahissaient déjà cet
instinct alors que M. Behrens n’avait pas encore
touché à l’art décoratif proprement dit. L’im-
portance excessive donnée aux cadres et le soin
amoureux avec lequel ils sont traités suffiraient
seuls à faire deviner les prédilections del’artiste.
Dans le premier en date de ces tableaux,
le portrait de femme, l’iris sert triplement de
motif au fond, au manteau, et au cadre;
presqu’au naturel dans le premier, en une
stylisation moins proche de la nature dans le
second, à l’état d’ornement presque linéaire
dans le troisième. L’ensemble a si nettement le
caractère décoratif, qu’on est presque étonné
de voir la stylisation s’arrêter à la figure —

-— très-agréablement d’ailleurs. Même impression
devant le second tableau, «le Baiser maternel».
Ce sont les commencements. Dans le troisième
tableau, «le Rêve», l’harmonie est atteinte; le
peintre n’est plus que le serviteur du décorateur.
L’étroit rapport du cadre et de l’image, la
sobriété du premier, le caractère des figures,
l’effacement des accessoires, l’harmonieuse rigidité
des lignes montantes forment un ensemble extra-
ordinaire d’unité. L’invention est hardie et
sûre d’elle-même. L’auteur de cette œuvre
est assurément de taille à se mesurer dans de
grandes compositions, et les vastes cadres archi-
tecturaux ne seraient point déplacés pour son
talent.
Par nos reproductions d’autres objets d’ar-
tistes de Munich, on peut voir qu’il reste
encore beaucoup à faire à ces artistes pour
arriver à des œuvres parfaites. Outre la
lourdeur de formes particulière à l’Allemagne,
on y sent la peine à se débarrasser du bagage
des styles précédents. Il perce presque partout
des réminiscences de la renaissance — et pas
de la meilleure — et quand l’artiste introduit
dans son œuvre les éléments modernes, ce
moderne n’a pas toujours les qualités de l’ancien.
M. Schmid, par exemple, est-il bien sûr que
les calices délicats de ces fleurs soient le support
qu’il faut à une vasque en métal? L’amour
de la nature ne peut aller jusqu’au contre-
nature. Pourquoi pas de vrais supports, et
s’il faut absolument des fleurs, ne seraient-elles
pas mieux dans le décor que dans la construction?
Les deux tiges courbées en branches de lyre
aux deux côtés de la figurine sont une idée
heureuse, mais les touffes de fleurs à ses pieds
sont hors d’échelle avec elle, en même
temps qu’elles alourdissent la composition. Ces
défauts gâtent un objet qui pouvait être agréable
sans eux. m-g.
ART DU MEUBLE
C’est une voie très personnelle, celle que
suit un artiste de Hambourg, M. O. Schwindraz-
heim. Cet artiste s’adonne à plusieurs branches
de l’art domestique, et en particulier au meuble.
Suivant lui, l’art moderne a beaucoup à apprendre
dans l’étude du mobilier des paysans, et peut
y puiser ses meilleures inspirations. Voici
comment lui-même s’exprime àc e sujet: «L’idée
de puiser à l’art des campagnes de l’Allemagne
pour notre décoration moderne n’est pas neuve;
mais ce qui l’est peut-être, c’est celle d’investiguer
méthodiquement cet art rustique, et de con-
server la vie à ce qu’il a gardé de bon. L’art
des campagnes ne m’apparait pas du tout suivant
d’un pas boiteux la mode des villes. Il a ses

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