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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 4 (Janvier 1899)
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Muthesius, Hermann: Les vitraux de M. Oscar Paterson à Glascow
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M. Hans Thoma
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0195

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L’ART DÉCORATIF -CTm—-

dans les vitraux du moyen-âge. Si, pour des
raisons d'exécution, une surface de trop grande
étendue doit ê re subdivisée, l’artiste le fait par
l'intercalation d’un détail de dessin qui prête
au plomb une signification naturelle, ou par
une division régulière en rectangles, qui qua-
drille quelquefois de grands pans au milieu de
la composition.
Pour ce qui est des principes artistiques,
M. Paterson ne se rallie en aucune façon au
parti radical de l’art nouveau. Il ne se rattache
pas au groupe des artisans d’art de Glascow,
de ce groupe qui depuis quelques années, appelle
l’attention sur l’Ecosse, et fait entrer dans le
mouvement de l’art décoratif ce pays où le
puritanisme et le romantisme sont si étrange-
ment associés. Il se tient même ostensiblement
à l’écart de ce petit cénacle, menant une vie
retirée, évitant la société, et préférant l’art et
la science pour compagnie. Il affectionne la
littérature allemande, qu’il connaît à fond, et
aime à lui emprunter ses sujets. Pour ces
derniers, il préfère l’objectif, les légendes, par
ci par là un motif héraldique ; mais quels qu’ils
soient, il les veut racontant quelque histoire,
dont il nous donne le sens à méditer par des
devises inscrites sur la composition. Le monde
des légendes de Grimm est celui de ses pré-
dilections. En dépit de ces tendences roman-
tiques, M. Paterson est un artiste très-moderne,
et ses vitraux prouvent que pour l’être, il n’est
pas absolument nécessaire de faire fi de tout ce
que les lettres et les arts avaient amassé avant
nous. H. MUTHESIUS (LONDRES)

M. HANS THOMA
Agé de soixante ans, M. Elans Thoma, après
avoir passé la plus grande partie de sa vie dans
l’obscurité, apprécié seulement de quelques
amis, est devenu depuis quelques années un
des peintres les plus populaires de l’Allemagne.
Originaire d’un village de la Forêt-Noire, il
a fortement imprégné toute son œuvre de
l’esprit de ce pays, c’est-à-dire de l’esprit de
l’Allemagne d’autrefois, simple, familial, chan-
tant des lieds, se complaisant aux légendes, au
merveilleux. Ses tableaux sont — suivant l’ex-
pression d’un écrivain allemand et d’un de ses
plus chauds admirateurs, M. O. J. Bierbaum, —
«l’âme du lied populaire en couleurs». Ni les
études classiques, ni le séjour à Paris, ni la
vue de l’art antique en Italie, ni le réalisme
contemporain de sa jeunesse n’ont pu laisser
d’empreinte sur lui; fils de la Forêt-Noire il
est né et tel il est resté. Aussi, pour ses com-
patriotes, M. Thoma représente l’esprit allemand

dans son côté intime; il est le poète qui fait
revivre à chacun les rêves de son enfance, et
sa tardive popularité est facile à comprendre.
M. Thoma ne se pique pas de grande habilité;
le côté «métier» de la peinture a toujours été
le moindre de ses soucis; néanmoins sa sim-
plicité, qui va parfois jusqu’à l’incorrection,
suffit très-bien à sa « poésie en couleurs » tan-
tôt lyrique, tantôt intime. En revanche, il
possède un sens très-fin de la couleur, sens
d’autant plus remarquable qu’il est peu commun
en Allemagne, et qu’il semble non inné, mais
acquis chez M. Thoma, car ses œuvres de
jeunesse en étaient dépourvues. Beaucoup de
ses œuvres ont même, par la couleur, des
tendances décoratives marquées, qui se mani-
festent aussi dans ses cadres, ornés de bordures
florales en deux ou trois tons bien choisis, ou
d’autres décors dans lesquels sa nature lyrique
perce par quelque allégorie émergeant d’or-
nements linéaires.
Dans les dernières années, M. Thoma a
abordé la lithographie. La simplicité de pro-
cédés de cet art convient à merveille à son
tempérament ; aussi y a-t-il réussi de suite.
Ses œuvres dans ce genre n’ont pas peu con-
tribué à lui donner la popularité dont sa vie
retirée, loin des cénacles d’artistes, l’avait long-
temps privé.
Le goût de M. Thoma pour la décoration
l’a conduit de bonne heure à de petits travaux
d’art appliqué. Ces travaux n’étaient qu’une
récréation à ses yeux, et les objets qu’il
façonnait n’étaient destinés qu’à son propre
usage ou à des présents pour ses amis. C’étaient
des poteries, des coffrets peints, des cartons de
broderies, des dessins d’ex libris, des projets
de reliures et de couvertures de livres. La
célébrité venue, et les commandes avec elle,
M. Thoma s’est vu assailli aussi de demandes
de travaux d’art appliqué. Il en a fait quelques-
uns ; mais à son âge, on n’embrasse pas volon-
tiers une nouvelle carrière ; aussi est-il avare
d’œuvres de cette sorte.
Il n’était néanmoins pas indifférent de mon-
trer par quelques specimens comment un artiste
si personnel les entend. On ne peut dire qu’elles
répondent aux idées nouvelles sur l’art appliqué;
M. Thoma y reste poète et voit surtout pré-
texte à peinture; mais elles n’en portent pas
moins la marque du talent. r.


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