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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No. VII (Avril 1899)
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Jacques, G. M.: La petite demeure
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Meier-Graefe, Julius: L' exposition de la Libre Esthétique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0015
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<^g)* L'ART DÉCORATIF

seront très-bien en compagnie des malles dans
le coin le plus noir, si les malles, bonnes fiües,
acceptent ce voisinage.
Avec le reste, on peut marcher. Les dé-
penses à faire pour le transformer sont minimes :
peinture de boiseries et coiiage de papiers à
bas prix. Quatre ou cinq journëes d'un bon
ouvrier peintre inoccupé sufhsent. Ceux qui
s'intéressent à tout ceci ne sont pas de ia caté-
gorie des iocataires qui déménagent tous les six
rnois; quelques frais d'établissement ne peuvent
les faire reculer. La difhculté n'est pas ià,
mais dans le manque actuel de meubles accep-
tables et de matëriaux de décor dans ie com-
merce. La seconde de ces lacunes sera combiée
avant un ou deux ans ; il faudra pius long-
temps pour la première.
Nous n'avons prétendu que faire entrevoir
ia possibiiité de faire entrer i'harmonie dans ia
petite demeure, et montrer queiques-uns des
moyens par lesquels on peut y parvenir. Si
celà n'est pas de l'art à proprement parier, c'est
tout au moins plus sain que ce qui se voit
presque partout. C'est déjà quelque chose.
J-

LTXPOSHION DE LA LIBRE
ESTHÉTIQUE
C'est la sculpturp qpi à fourni cette année à
l'exposition de la Librè Esthétique au Musée
moderne de Bruxelips çe qu'eile présente de
plus intéressant, e]f 'avant toutes ies autres, ies
œuvres exposès ;pqr MM. Constantin Meunier
et G. Minne. M .
Du premier, ie -d)ébardeurx-, grande hgure en
bronze appartënapt à ia Viiie d'Anvers, deux
têtes d'enfants (ies petits-enfants de i'artiste) en
bas relief sur piâtre, une ëtude de Christ peut-être
moins réussie -et deux ou trois autres pièces
témoignent de .laTécondité du grandtravaiiieur
qu'est Constantin Meunier. Si beiles qu'elies
soient cependant, ces œuvres s'ehàcent presque
à côté de Ca Moisson», haut-relief qui doit
entrer dans le «Monument au Travail» par
lequei Constantin Meunier dotera notre siècie
d'un monument que nous pourrons opposer
aux plus grands chefs d'œuvres du passé. Peut-
être, dans «ia Moisson», les procédës sont-ils
moins essentieiiement piastiques, plus pictoriaux
que dans la partie du monument déjà connue
par i'exposition précédente; mais le rësultat n'est
pas moins beau. C'est une autre face du travail,
une face plus riante, que l'artiste montre dans
«ia Moisson» ; l'œuvre change de caractère,
s'adoucit, mais garde toujours la même dignité
dans la simpiicité.

Bien différent de l'art de Meunier est celui
de M. G. Minne. Le «Rodin» de Balzac avait
fait entrevoir la sculpture monumentaie de
l'avenir; ie «Projet de fontaine)) de M. Minne
en fait pressentir une autre forme. Comme
Rodin, M. Minne porte ses vues au'delà des
routines de la masse, qui n'est pas encore mûre
pour cet art; comme lui, il subit i'indiiférence et
ies dëdains de ceiie-ci. Ii s'est vu refuser son
projet de monument à la mémoire de Volders,
commandé à i'artiste par le comitë du parti
socialiste beige, comme Rodin s'est vu refuser
son Baizac par la commission de la Société des
gens de lettres; en quoi les sociaiistes beiges
out peut-être montré plus d'esprit que les auteurs
français : ils ont compris qu'iis se trouvaient
en présence d'une nature trop aristocratique
pour donner un symboie à leurs rodomontades.
L'idée de cette fontaine, avec ses cinq hgures,
toutes identiques, agenouiilées sur le bord de
la vasque, est puissamment originale dans sa
simplicité. C'est bien ià de la sculpture dècora-
tive, où toute recherche de dètails est sub-
ordonnèe à i'ehet de l'ensembie; et cette répè-
tition voulue de la même hgure donne à l'œuvre
un caractère de calme qui ne saurait ëtre atteint
par ies procédès ordinaires de la sculpture
moderne. La piace d'une telie œuvre serait en
un iieu propice au recueiliement, sous ies ombres
d'un grand parc ou dans ia cour d'un palais.
Mais ce n'est qu'un projet; qu'en adviendra-t-il?
Ii y à dans cette œuvre des côtës qui dèroutent
les admirateurs même. Pourquoi cette vasque
si absolument nue? Pourquoi ces bords si larges,
que l'assisse des hgures n'occupe qu'en partie?
Questions auxquelies le sentiment profond de
l'artiste qui les a vouius ainsi pourrait d'aiiieurs
sans doute rèpondre.
M. Paul du Bois et M. Victor Rousseau con-
tribuent à afhrmer la supèrioritè de la scuipture
sur ies autres arts dans cette exposition. Le
premier est en nouveau progrès dans ses
statuettes en bronze, et reste excellent dans ses
petits objets d'art appliquè. Aux reproductions
que nous en donnons, nous joignons celies
du monument du comte de Merode, exècuté
par M. Paui du Bois (en coliaboration avec M.
Van de Veide pour i'architecture), et qui se
dresse depuis i'automne de i8p8 sur la place des
Martyrs à Bruxeiles. Chez M. Victor Rousseau,
un jeune, i'originaiitë est encore plutôt à l'ètat
d'intentions ; la pleine possession des moyens
est encore à venir. M. Pernandubois expose
une très-jolie paire de candèiabres, composès
avec une extrême habiletè, et un grand nombre
de plaquettes et de bijoux d'une simplicité de
bon aloi; M. Aiexandre Charpentier, sa pendule,
déjà exposèe à Paris rue Caumartin, et une

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