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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No. VIII (Mai 1899)
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Jacques, G. M.: Henri Rivière
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0064
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L'ART DÉCORATIF

peut-être son chef-d'œuvre. A l'origine, Rivière,
d'accord avec M. E. Verneau, avait projeté cette
œuvre pour la décoration des murs des écoies,
à l'imitation des images pubiiées en Angteterre
par ia Fitzroy-Society. Mais — il est regrettable
de ie dire — les démarches faites auprès des
administrations pubbques pour obtener ieur con-
cours n'eurent pas ie résuitat espëré; c'est
aiors au pubiic que ies feuiiles des «Aspects
de la Nature)) furent oifertes, et c'est dans ies
demeures de ia bourgeoisie, et même du peuple
qu'elies se sont rëpandues. Grâce à leur grand
tirage, ces admirabies estampes, incontestablement
ies mieux appropriées à ia décoration intèrieure
qui se soient faites jusqu'à ce jour, se vendent
à un prix accessible même à i'ouvrier. Le
b/y/'7/.m///<y la AAAtAf, le hb ia
b/<7/7/77g*/7f, ia AAA, ie ie A'AA,
ie A7/Ajf<T//, ie A<?7v /M/'w/*, l'/A, ie Ab7/M^/'
V// Ac/t'Z/, ia M777/ ^/7 ///<c/ç — ii iaut les citer
toutes — sont des cbefs-d'œuvre de correction
du dessin, de déiicatesse de coioris, et avant
tout — comme tout ce qui sort de Rivière —
de sentiment profond de ia poësie natureiie ;
c'est <<ia nature cbez soi», pourrait-on dire;
non ia copie de teile ou telle de ses manifestations
observëe, mais iémotion même qu'eiie fait
naître, ia joie, la mélancoiie, la sérénité bxées
sur ie papier. Par on ne sait quel secret de com-
position et de simplibcation qui est ie propre
de ce merveilieux artiste, cbacune de ces feuibes
est une synthèse devant laqueile on sent re-
naitre les impressions ressenties, — queiquefois
bien des années auparavant — devant ia réaiité.
Devant i'intensité d'expression de cet art,
on en oubiie i'babiieté, on ne veut pius savoir
ies aptitudes multiples et le iabeur énorme
qu'ii cache: les centaines de croquis pris en
Bretagne et ailleurs pour en déduire le type
de la silhouette et du modelë d'un arbre, d'un
rocher, d'un monticule; ia maîtrise magistrale
dans la composition et le dessin d'un artiste
dont i'éducation s'est faite d'eile-même; ia
longue recherche des procédés tecbniques ;
les quinzaines et ies mois passès devant ia
presse et les repèrages mathématiquement minu-
tieux aiternant avec les tirages monotones.
Si grand que soit ie respect qu'impose une
pareilie somme de travail, on ne voit plus que
le rèsultat. Rivière nous a dotés d'un art ad-
mirable, inconnu de l'Occident avant lui; ii
nous ie iivre à tous, aux humbies comme aux
riches. La reconnaissance du bienfait que nous
lui devons doit ailer au cœur d'un artiste tei
que lui encore pius que ies admirations des
connnaisseurs capables d'apprècier la grandeur
des dibbcuitès vaincues dans sa tâche. j.

NOS ILLUSTRAHONS
M. St. Lerche, scuipteur d'origine norvègienne
bxë depuis longtemps à Paris, s'est fait con-
naître notamment par des productions cèra-
miques dans iesquelles on trouve une note par-
ticuiière. Depuis une quinzaine d'annèes —
c'est-à dire depuis Carriès — les cèramistes
irançais, Delaherche, Daipayrat, Bigot etc. s'at-
tachent avant tout à ia beautè de la matière,
à ia rareté des couieurs, aux quaiitès des èmaux.
Le pius grand nombre des pièces sortant de
ieurs mains n'ont pas d'autre dècoration que
ceile que ieur donne le feu par ia fusion des
matèriaux de l'èmaii ou la cristaiiisation de
quelques-uns. Leur art est surtout un art
technique, si i'on pouvait ainsi s'exprimer.
Dans d'autres pays au contraire, par exempie
en Aliemagne, c'est ie dècor que les cèramistes
voient dans i œuvre à faire, et c'est avec des
matériaux moins somptueux, mais plus faciie-
ment maniabies qu'ils l'exècutent avec pius ou
nroins de bonheur.
L'emploi gènérai des grès et des porcelaines
bammèes en France, celui de la faïence en Aiie-
magne sont corrèlatifs de ces deux points de
vue opposès.
Lequei des deux est ie bon? La vèritè est qu'ii
y a peut-être excès des deux côtès, et que c'est
dans un rnoyen terme qu'il iaudrait cbercher,
pour ia cèranbque, ia formule donnant le maxi-
mum d'ebet dècoratif que ce bei art peut fournir.
C'est dans ce juste milieu que M. St. Lerche
se tient. 11 se sert de la faïence ; mais ii la
prèpare lui-même, la plus pure possibie, avec
des matèriaux de choix, la dècore discrètement,
et donne aux fonds des couleurs riches et varièes
par des èmaux dans lesquels interviennent les
oxydes métalliques propres à ce but. Le mèrite
de ses poteries est moins dans la joliesse des
dessins qu'ii y trace que dans l'harmonie en
laquelie les couleurs des fonds et celies des
décors se fondent. Par l'adroite utiiisation des
propriètès de ses matèriaux au probt de la couleur,
M. St. Lerche rèussit à donner des aspects
rèellement nouveaux à la faïence ; si ses céra-
miques n'ont pas la richesse des grès hammès,
— ce serait impossible — eiles ont des quaiitès
de charme que ne possédent pas ceux-ci.
Quoique sculpteur, M. St. Lerche donne la
prenrière piace au décor de suriace dans ses
productions; et en ehet le dëcor plastique con-
viendrait peu à la matière qu'il traite. Dans
les derniers temps, ii a cherchè des formes
montrant autant que possible l'întérieur des
pièces, qui est ègalement décorè. M. c.

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