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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

DOI issue:
No.XII (Septembre 1899)
DOI article:
Lemmen, Georges: A.W. Finch: peintre, graveur, céramiste
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0257
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L'ART DÉCORATIF


G. LEMMEN à BRUXELLES

des conventions acadëmiques. Cet homogène
petit groupe d'artistes : Guillaume Vogels,
Périclès Pantazis, James Ensor et Wiliy Finch
provoqua l'enthousiasme d'adeptes nombreux
et ie souvenir n'est pas oublié des premières
et héroïques expositions des XX où maîtres et
discipies livraient combat à i'art ofhciel.
11 m'est difhcile de parler des débuts de
Finch sans citer aussi le nom d Ensor: Ensor
et Finch ëtaient unis d'ëtroite amitié et, depuis
les cours suivis ensemble à l'Académie des
Beaux-Arts de Bruxelles, quasi inséparables.
Tous deux présentaient le phénomène, trop
rare à cette époque parmi les peintres, d'esprits
cultivés, curieux de littërature, fous de musique.
Cependant Ensor montrait dans l'inquiétude
hévreuse de ses recherches une prëdilection pour
la fantaisie et la féerie, se passionnait pour Poe
et Wagner et semblait animé déjà de cette
puissance singulière qualihêe par Goethe de
tandis que Finch, d'intelligence
plus positive, montrait un esprit portè davantage
vers les sciences, une avidité de savoir que ne
rebutait pas l'étude des philosophes, écono-
mistes ou sociologues les plus abstrus. Tous
deux, dans la santé de leur raison, estimaient
trouver dans la nature et spécialement dans
l'étude des phénomènes luntineux, d'éternels
élëments de beauté. Cette prétention jointe
au respect qu'ils professaient pour les vrais
maîtres ne contribua pas peu à affermir leur
dangereuse réputation de révolutionnaires.
La vie en commun, la poursuite des mêmes
recherches d'art devait amener fatalement une
parenté dans les œuvres : elle ne consistait, à

vrai dire, que dans une simili-
tude de technique sous la-
quelle se devinait vite le tem-
pérament personnel, la vision
propre à chacun d'eux. Le
choix des sujets les dilféren-
ciait également: la hgure hu-
maine, prépondérante dans
l'œuvre d'Ensor, intervient
plus rarement dans les ta-
bleaux de Finch, qui est sur-
tout le peintre des humbles
chautnières de notre littoral,
des champs nus que bordent
à l'horizon les dentelles d'un
rideau d'arbres. Une visite
aux collections Boch, Kefer et
Van Cutsem qui renferment,
je crois, les toiles les plus
importantes de Finch, ren-
seignerait mieux qu'il ne m'est
permis de le faire ici sur la
valeur de ce probe artiste.
Concurremment à ses œuvres peintes, Finch
exécuta à l'eau-forte de nombreuses planches
où se retrouvent, avec une plus grande liberté
d'allures peut-être, la robustesse et le naturel
qui caractérisent ses tableaux ; il convient de
citer entr'autres comme une pièce de tout
premier ordre son admirable «Tour deFurnes».
Un recueii de dix planches, aujourd'hui rarissime,
fut publié en 18^3: hgures, paysagesbelgeset
londoniens ; la Tamise à Londres, surtout, y est
puissamment évoquée.
L'avénement, vers 188^, du néo-impression-
nisme vint perturber, plus encore que ne
l'avaient fait les successives réformes prècé-
dentes, les manières habituelies de voir et d'ex-
prirner. Instauré par Georges Seurat, suivi bien-
tôt de M. Paul Signac, le néo-impressionnisme
basè sur la division pigmentaire des tons s'au-
torisait des travaux de savants tels que Chevreul,
Rood et Charles Henry. L'esprit mèthodique
de Finch ne pouvait rester indiherent à une
esthétique fondèe sur d'incontestables lois scien-
tihques et qui rèpudiait l'empirisme des pro-
cèdès anciens. 11 fut le premier adepte en
Belgique et le propagateur le mieux documentè
de ce système qui rallia un moment nombre
d'entre nous et dont M. van Rysselberghe est
actuellement l'un des plus notoires reprèsen-
tants. Dès 1887 Finch exposait des paysages
lumineux, des sites apaisès aux lignes pures, —
qui attestaient la convenance parfaite du patient
mètier à son tempérament calme, rèhèchi et
lent. Malheureusement les nècessitès de la vie
venaient interrompre le cours des travaux com-
mencès et forçaient l'artiste, en i8qo, d'accepter
 
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