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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No.XII (Septembre 1899)
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Chronique de l'art décoratif
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0302
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Z/1 < .VA/TOV A/ODÆÆÆF ^
L'ouverture imminente de ia ^ Maison moderne x<,
une nouvelie maison de production et de vente
d'objets d'art usuels, va marquer une nouveHe
étape dans ia diffusion des objets d'un goût pur.
Dans ie vaste magasin dont on termine actueile-
ment ies instaiiations, 82, rue des Petits-Champs
— presque au coin de 1a rue de 1a Paix — il ne
s'agit pas prêcisëment d'offrir au public de beaux
objets à bon marchë ; mais au rnoins leur prix,
au lieu d'être purement arbitraire, sera calculé
comme le sont ceux de tous les autres produits
industriels, c'est-à-dire qu'il sera rigoureusement
proportionnel à la valeur des matières et de la
main-d'œuvre. Les objets mis en vente coùteront
ce qu'ils vaLnt réellement ; on les paiera ce qu'on
les paierait au Louvre et au Bon Marché si 1e
Louvre et 1e Bon Marché en vendaient. Or, si
simple que cela puisse paraître, c'est au contraire
très nouveau, en France du moins, et cela cons-
titue un important progrès, d'abord pour les
acheteurs auxquels les beaux objets vont devenir
beaucoup plus facilement accessibles, ensuite
pour l'art même, qui verra venir à lui une couche
de hdèles dont le goût, encore insuf&samment
formé, trouvait jusqu'ici dans l'exagèration des
prix une excuse pour ne pas se former davan-
tage.
II faut bien dire qu'à Paris la clientèle de l'art
appliqué en est encore aux errements de celle de
l'art proprement dit. De même que les tableaux,
les beaux objets sont achetés surtout par des
amateurs ^ qui voient en eux avant tout 1a
pièce rare, dont 1a possession Hatte leur rnanie,
et peut-être leur vanité. L'intérêt du marchand est
d'avoir ègard à ce mobile de l'acheteur, de
caresser cette manie : ii aime mieux commander à
l'artiste une pièce extrèmement coûteusc à établir
— d'autant plus qu'elle ne sera faite qu'une ou
deux fois — et sur iaquelle il prèlèvera un bënë-
hce ënorme, que de chercher un type d'objet
susceptible de reproduction industrielle et vendable
à un prix raisonnable. Le premier lui donne beau-
coup moins de peine que 1e second. Or, rien n'est
plus contraire à l'esprit de l'art appliquë, puisque
c'est précisëment l'embellissement de l'objet
c'est-à-dire de l'objet dont on se sert tous les
jours, et qu'on devrait pouvoir trouver partout,
que l'art appliquè se propose Et c'est contre cet
état de choses que les fondateurs de la <x Alaison
Moderne ^ ont entrepris de rèagir. Ce ne sont pas
des pièces rares, des bibelots de collection qu'ils
entendent mettre en vente ; ce sont de beaux
objets usuels produits industriellement, c'est-à-
dire sur une ëchelle proportionnëe aux possibilités
de vente de chacun, et par conséquent au prix de
revient 1e plus modérè que permette l'importance
numërique de 1a clientèle existant à l'heure qu'il
est pour ces objets.
L'ne question difhcile à rësoudre dans une entre-
prise de cette nature est celle de la rèmunération

des artistes chargës d'étabtir les modèles. Le
cerveau de l'artiste est 1a... matière première la
plus coûteuse du monde ; à moins de l'exploiter
indignement, — ce qui n'arrive d'ailleurs que trop
souvent — il faudrait faire payer au poids de l'or
les choses dans lesquelles elle entre comme ëlé-
ment, si l'on voulait suivre les voies ordinaires.
La ^ Maison Moderne 3. a résolu le problème en
établissant une sorte d'association entre elle et
l'artiste créateur de chaque objet, association par
laquelle l'artiste rentre dans ies conditions écono-
miques normales des autres producteurs. Si l'objet
se vend bien, il y gagne largement ; s'il se vend
mal, tant pis pour lui. Rien de plus èquitable, en
somme. Ajoutez que l'étiquette de chaque objet
exposé fait connaitre à tout le monde le nom de
l'artiste crëateur, et l'on voit que tout est au mieux
pour l'artiste comme pour Lacheteur.
Les galeries de 1a <x Maison Moderne ren-
fermeront un peu de tout : meubles, ëtoffes de
tenture, tapis, cèramiques, verreries, appareils
d'ëclairage, broderies, dentelles, bijoux, èventails,
objets de toilette et de fantaisie — depuis 1a brosse
jusqu'au pommeau de canne, — cnhn, tout ce qui
entre dans !a demeure et sur la personne. Tous les
modèles appartiennent exclusivement à la maison,
soit qu'ils aient ètë crèës par les artistes sur sa
commande, soit qu'elle ait traitë avec eux pour
être 1a seule à vendre tels ou tels objets, ou même
toute leur production.
II y aura de plus un dèpartement d'objets d'art
proprement dits, c'est-à-dire de tableaux et
d'œuvres de sculpteurs — il ne fallait oublier ies
besoins de personne. Pas de tableaux de pacotille,
rien que le dessus du panier de 1a peinture
moderne : les consacrës, Mauet, Claude Monet,
Degas, Cèzanne, Renoir, puis les jeunes, Maurice
Denis, Van Rysselberghc, Vuillard, Bonnard, etc.;
et pour 1a sculpture, Rodin, Charpentier, Voulot,
Constantin Meunier, Paul Dubois, Minne, ce
dernier représentè par toute sa production achetëe
en bloc par 1a K Maison Moderne )). Après ces
noms-Ià, pas besoin d'ènumèrer ceux des artistes
chargès des modèles d'art appliquë ; ce serait
déhorer 1e veimissage, et l'on ne met pas Manet
et Rodin en mauvaise compagnie !
R.
La Compagnie du Mètropolitain, d'accord avec
1a Ville de Paris, avait ouvert un concours pour le
dessin des èdicules d'accès aux escalierscondui-
sant à ses gares souterraines. Trois types ètaient
demandës aux concurrents : l'un pour Ja gare de
1a BastiHe, le secondpour lagare de l'Etoile (ceux-
ci plus importants), 1e troisième pour les autres
gares.
C'ètait là, pour un architecte, un joii petit sujet
à traiter. II ne prèsentait pas de difhcultès techni-
ques ; la rëussite était avant tout question de goût

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