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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

DOI Heft:
No. 15 (Décembre 1899)
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Meier-Graefe, Julius: L' exposition des arts and crafts à Londres
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0154

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L'ART DÉCORATIF


R. ENGELMANN A BERUN

L^EXPOSmON DES ARTS
AND CRAFTS À LONDRES
La cinquième exposition triennale des «Arts
and Crafts» a été ouverte du p octobre au
p décembre à la «New Gallery» de Regent
Street. Du vivant de William Morris, fondateur
et président des «Arts and Crafts», chaque ex-
position était un évènement artistique, mais qui
ne touchait que les artistes et ceux dans la vie
de qui l'art tient la première place. Aujourd'hui,
c'est encore plus un évènement mondain.
Nous ne nous faisions pas d'illusions en nous y
rendant; nous avons fait connaître assez souvent
notre opinion sur l'arrêt du mouvement artis-
tique anglais, endormi sur ses l.iuriers. Mais
malgré tout, on a tant attendu de l'Angleterre
depuis vingt ans, qu'on pouvait espérer que
cette manifestation solennelle du meilleur de
son art apporterait quelques surprises.
Cet espoir était vain.
L'intérêt de l'exposition va d'abord, naturelle-
ment, au président actuel des «Arts and Crafts»,
Walter Crâne. Il n'a exposé que peu de choses,
mais ce peu est d'une inexprimable médiocrité.

M. Walter Crâne s'est aujourd'hui tourné vers
la sculpture. Les œuvres qu'on voit de lui,
plusieurs grandes figures et un fragment de
frise, sont modelées, — c'est à peine si l'on
ose se servir de ce mot — en plâtre, sur lequel
l'auteur a de sa propre main étendu la couleur.
Comme valeur artistique, cela ne dépasse pas
le niveau des ouvrages que les mouleurs italiens
offrent au passant dans la rue.
Il n'y a dans cette dégringolade rien qui
doive étonner. En peinture, l'école du pré-
raphaélisme pouvait cacher plus ou moins son
inhabilité, sa faiblesse, son ignorance voulue de
la forme: la beauté de la pensée jetait un voile
sur les défauts. En outre, Rossetti savait peindre,
Burne Jones dessiner. Mais en sculpture, l'art de
la forme, c'était fatalement la fallite. Il n'y a
pas eu de sculpteurs préraphaélites; M. Crâne,
en voulant commencer la série, est tombé dans
la plus grossière des erreurs.
Et pourtant, cette erreur est le morceau
capital de l'exposition. On ne trouve pas de

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