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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 16 (Janvier 1900)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0205

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L'ART DÉCORATIF

CHRONIQUE
*w"**^xPOSiTiONS DU Mois. — La dix-septième expo-
sition de la Société internationale de pein-
Ë ^ tare et sulpture, à la galerie Georges Petit,
réunissait 184 numéros,presque tous c d'un
certain mérite * sans qu'un seul éveillât une
impression profonde. Car, pour prendre tout
d'abord les deux noms en vedette du catalogue, si
Whistler est un des plus grands peintres de notre
temps dans ses admirables portraits, les quatre ou
cinq petites choses de lui qu'on y voyait sont tout
juste des pochades et ne seront goûtées que par les
fanatiques; jonglerie de couleurs, sans rien dessous,
pour le plaisir. Et quant à Besnard, on est tombé
d'accord que son portrait de femme et celui d'enfant
(611e ou garçon ?) n'ajouteront rien à sa gloire, et
que celui de M. Bihourd, ministre de France à La
Haye, est plutôt déplaisant.
C'est une tâche ingrate d'éplucher cette peinture
d'habiles capelmeisters, bonne surtout parce qu'elle
n'est pas mauvaise. Aussi je me contente de pointer
quelques unités, au petit bonheur, plutôt celles
sur lesquelles je diffère d'avis avec des confrères
en critique qu'on a lus avant moi.
Deux peintres anglais dontla réputation commence
à s'établir solidement dans leur pays sont nouveaux
venus ici. On prête à M. Bartett une saine
robustesse dans ses scènes de Hollande ; ses
hardiesses de couleurs me paraissent voisines
de la crudité et sa vision fruste de la grossièreté.
M. Lorimer est tout le contraire ; la trop aristo-
cratique élégance de ses touffes de fleurs refroidit
plus qu'elle ne charme. C'est plus distingué que
nature.
M. Charlet appartient, malgré son nom très
français, à ce jeune groupe flamand d'où viennent
d'émerger plusieurs réputations — Emile Clans en
tête — et dans les œuvres duquel figures et milieu
sont intimement unis dans un même sentiment.
L'AA/G et le C<3/m7 sont de bons spécimens du genre.
On a dit ailleurs assez de mal des paysages prin-
tanniers norwégiens de M. Grimelund ; on en trouve
surtout la couleur aigre. Elle me semble au
contraire bien donner l'impression de septentriona-
lité, d'un printemps consolateur et fragile où même
les rayons du soleil restent frais, comme doit l'être
celui de Norwège; —mais je peux me tromper,
n'ayant pas été voir.
Deux vues du Rouf A? par MA Delasalle
sont au nombre des meilleurs morceaux. Cela est
vrai, plein du sentiment des lieux, et comme
manière, large quoique poussé. Un peu plus, ce
serait de la peinture décorative sans cesser d'être
du chevalet.
Nombreuses V^/77'x^ de MM. Alfred Smyth,
Humphreys Johnston, Saint-Germier. Nous voilà
loin de Ziem. Ceci est la Venise vraie, pas celle
des poètes et des artistes ; une Venise suintante,
morose, aux eaux lourdes. Etait-il nécessaire
d'aller si loin pour trouver des sujets d'exercicer
ses aptitudes à rendre la vérité? Je ne crois pas.
Autant Rouen, Nantes, ou la Seine derrière la
Morgue. Venise vu comme cela n'est plus la féerie
chantée par les poètes, la seule que veuille connaître
notre imagination. La Venise de Ziem n'a jamais
existé, mon Dieu, on le sait bien ; mais qu'est-ce
que cela fait, puisque nous prenons plaisir à cette
vision ? Laissez-nous la Venise des opéras-comiques
— aussi longtemps du moins que Pau-Q/u/ n'aura
pas fait oublier la dernière note d'TTuyukU.

On n a point parlé, que je sache, des trois toiles
de M. Chudant, ALzA'/i VAz;*
TpA aG A/77^. Eiles valent mieux que le silence.
M. Chudant pratique la division des couleurs d'une
manière atténuée, à peine perceptible, tout à fait
personnelle. Le procédé est au service d un senti-
ment profond. 11 se dégage de ces toiles une
expression intense.
Les marines de M. Harrison, qui se complaît à
des aspects de plus en plus rares de la mer, et les
soirs mélancoliques jusqu'à la désolation de
M. Pierre Prins sont encore à noter. A noter
aussi, dans un autre sens, les au
pastel de M. Jean-Jacques Rousseau, qui, avec
des transparences et des embrumages d'airs d'une
extrême habiieté, sont bien le pins haïssable type
du léché 3? qui se puisse voir.
Fini pour les paysagistes — le gros paquet.
L'apparition, pour la première fois à Paris,
d'œuvres de Franz Stuck, l'un des coryphées de
la peinture allemande, était la principale curiosité
de l'exposition de la Société internationale. On a
été plutôt déçu. La Pu/nA Ai/^ivmA, le C<?/iAz7/7*,?
A D ne sont assurément
pas du premier venu ; mais, sans parler de la
parenté avec Boecklin, que de lourdeur dans la
boursouflure ! Que c'est théâtral, creux, violent à
froid ! Cette peinture eût peut-être fait sensation il
y a un demi-siècle ; aujourd'hui, sa maîtrise de
couleur et de dessin ne peuvent empêcher qu'elle
fasse presque sourire. C'est un anachronisme.
Il y avait un peu, très peu de sculpture ; mais
dans ce très peu, quatre ou cinq bustes de Cons-
tantin Meunier, qui sont du Constantin Meunier;
manière la plus courte d'en dire la beauté:
O. G.

Le sculpteur Félix Charpentier exposait chez
Colin, g, boulevard Montmartre, une soixantaine
de bronzes, marbres, plâtres et argiles dans
lesquels apparaissent les aspects divers de son
talent. C'est lAzz/u'ouAuAz^q remarquable par le
naturel, la nouveauté piquante de l'attitude, la
délicate vigueur d'un modelé cherché avec autant
d'esprit que de conseience; la C/mœxcm, les
AzAAiziM-, médaille d'honneur de 1893, Les .UiFiix
/zA'o/zzAPA, l'/JAi-sA/i, la A A FApz^,
la PoAA, l'A7oz'AyAu72A? où s'unissent les qualités
de grâce et de mouvement propres au sculpteur
provençal. L'œil est séduit dans ces œuvres par
les gestes facilement déployés, par l'aimable liberté
des poses ; il suit avec joie la ligne de ces figures
qui, dans l'imprévu de leurs raccourcis, gardent
un équilibre ferme et l'aisance rythmique. A côté
de ces œuvres principales, des statuettes ingénieu-
sement achevées, comme la Z?7*zA et AA'u/2<? UM
7^ox, esquisses pétries d'une main nerveuse, la
AuM7*r^, /l77i/GyAAA?, où s'étire, se pelotonne et
s'enroule, en courbes originales, la souplesse du
corps féminin. Ces mêmes souplesses reparaissent
comme motifs décoratifs dans des projets de vases,
de plats, de surtouts de table, ondoyant en élé-
gantes arabesques, se pliant sans effort selon le
contour des objets. L'exposition de Félix Char-
pentier contient aussi nombre de bustes et de por-
traits de femmes d'un grand charme de modernité,
des portraits d'hommes bien connus, M. Gaston
Boissier, M. Doutner, etc., certainement ressem-
blants, mais qui ne vivent pas d'une vie bien pro-
fonde. A l'heure où les sculpteurs paraissent en
quête d'un art rigoureusement réaliste et physio-

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