Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

DOI Heft:
No. 19 (Avril 1900)
DOI Artikel:
Vachon, Marius: La part des musées dans la Renaissance industrielle de l'Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0048

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DÉCORATIF

chiffre des objets d'art originaux, des repro-
ductions envoyés à domiciie, et des travaux
corrigés s'est élevé à plus de i $ ooo.
Dans certaines institutions, ii y a mieux. A
Furtwangen, — Forêt Noire, — par exemple,
ie directeur de ta succursale créée, dans ce centre
d'horlogers et de sculpteurs sur bois, par l'Ex-
position industrielle permanente grand-ducale
de Carlsruhe, a pour consigne de parcourir
constamment le pays, d'être en relations in-
times avec les patrons et les ouvriers pour
les diriger dans leurs recherches et leurs essais,
pour leur soumettre les modèles que produisent
spécialement à leur intention deux dessinateurs
attachés à l'administration de l'Exposition, et
pour les tenir au courant de tout ce qui se
fait à l'étranger dans leurs spécialités.
En outre des Musées généraux pour les
Industries d'art, il faut citer les Musées spéciaux
pour quelques grandes industries locales et régio-
nales, tels que le Musée de Crefeld pour la
soierie, les Musées de Flanau et de Plorxheim
pour la bijouterie et l'orfèvrerie, le Musée
d'horlogerie de Furtwangen, etc., etc.
Le Musée de la soierie à Crefeld est une
institution annexe de l'École de tissage, dans
les bâtiments de laquelle il est installé. Ce sont
les industriels et les négociants qui l'alimentent.
Le Musée de Pforxheim, spécial à la bijouterie,
à été aidé dans la formation des collections
par des prêts temporaires, par des dons nombreux
dus à la générosité des fabricants qui avaient
chez eux d'anciens modèles, et des amateurs
qui ont bien voulu se dessaisir de morceaux
de choix. Aujourd'hui l'on y trouve des spé-
cimens de tous les arts industriels qui se rat-
tachent à la bijouterie: les émaux de M. Soyer,
les étains de MM. Ledru, Brateau et Alexandre
Charpentier, les médailles de MM. Roty, Chap-
lain, Bottée, Rivet, l'argenterie de h maison
Christofle, sont là pour l'instruction des bijoutiers
allemands.
La force de toutes ces institutions est qu'elles
sont intimement liées à des Associations puis-
santes d'artistes, d'ouvriers, d'industriels et de
négociants, qui en mettent en exploitation
méthodique les richesses, soit que les Musées
aient été fondés par ces Associations mêmes,
soit que les directeurs des Musées nationaux

ou municipaux aient eu l'ingéniosité d'y affilier
des sociétés locales et régionales. Ainsi à Ham-
bourg, le Musée d'art et d'industrie a engendré
un «Kunstgewerbeverein^, qui, sans s'ingérer,
le moins du monde, dans le fonctionnement
du Musée, créé et entretenu par le Sénat, peut
s'y considérer comme chez lui. L'administration
de la Société se réunit dans les locaux du Musée,
elle y organise des conférences périodiques nom-
breuses, des visites corporatives sous la direction
des conservateurs, aussitôt qu'il entre au Musée
quelque collection nouvelle. Il m'a été montré,
avec orgueil, par le directeur-fondateur du
Musée, la série des cuirs repoussés et ciselés
anciens, qui a servi à restaurer, il y a quelques
années, cette Industrie d'art disparue depuis
plus d'un siècle, et dont la technique avait été
oubliée. Grâce au «Central Kunstgewerbe-
verein», qui l'a fondé, le Musée de Dusseldorf,
en moins d'un quart de siècle, a fait de la
Westphalie et des pays Rhénans une des régions
de l'Allemagne où les Industries d'art sont le
plus florissantes. Il a ressuscité la faïence de
Raeren, près d'Aix-la-Chapelle, qui, aux XVP
M XV1L siècles, avait popularisé dans toute
l'Allemagne le nom de ce centre industriel ;
il a rendu à Gerolstein la prospérité par la
fabrication perfectionnée du filigrane, par la
broderie en fils de cuivre, d'or et d'argent;
et il a importé à Giadbach, à Wallenborn,
à Hembach, à Néroth, à Benrath, etc., la
menuiserie, la céramique, la serrurerie artistique,
la cuivrerie d'ameublement, etc., qui ont pu
faire disparaître de tout le pays la misère autrefois
à l'état endémique.
Un double objectif a inspiré la création des
Musées allemands, et leur donne un caractère
qu'on n'observe point au même degré dans
les musées des autres pays industriels d'Europe,
et surtout de l'angleterre : Le Musée d'art in-
dustriel est à la fois une institution^ pour le
développement de la prospérité économique du
pays, et une œuvre de renaissance nationale,
de glorification de la patrie. Cette constatation
doit être pour nous un sujet de profonde mé-
ditation. Que voyons-nous, par exemple, au
South-Kensington Muséum, de Londres? Un
amoncellement colossal de richesses artistiques,
provenant de tous les pays, de toutes les races,

34
 
Annotationen