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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 19 (Avril 1900)
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Thomas, Albert: L' exposition de la Société nouvelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0056

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-.. L'ART DÉCORATIF

même une certaine justesse de vision. CeUes de
M. Prinet me. sembient un peu ternes en dépit de
leur savoir et de ieurs valeurs délicates. j'aime peu
lesCottet, lâchés, bâclés, forcés, sauf une robuste
étude de nu à la manière de Courbet ; les scènes
bretonnes de I.ucien Simon ont, à mon avis, un
autre accent avec leur dessin synthétique, leur
coloration pleine et forte, leur touche rude qui
souligne l'animalité persistante chez les plus
humbles de la race.
Trois sculpteurs et un céramiste se joignent aux
peintres dans cette exposition. Le céramiste, c'est
M.Delaherche,quifutu;i des premiers à l'effort
vers l'embellissement de l'objet par le seul choix
de la matière, des proportions, du coloris. Les
sculpteurs, c'est M. Camille Lefèvre, avec ses tètes
de femmes au modelé serré ; c'est M. Alexandre
Charpentier, observateur spirituel et sensible,
< croquant ^ d'un pouce ingénieux les profils con-
temporains et les images charmantes de l'existence
moderne ; c'est enfin Constantin Meunier qui nous
montre, auprès des masques visionnaires de
Verhaeren et de Reclus, quelques-unes de ces
superbes figures où s'exalte dans le bronze la
noblesse du labeur humain. Constantin Meunier est
l'artiste le plus puissant, le plus compréhensif
aussi, et le seul vraiment complet de la ô'orz'éré JVoM-
puffs. L'originalité des autre s réside dan s l'exploitât ion
d'une qualité, d'une conception d'art particulières ;
la sienne résume tousles dons et concilie toutes
les tendances. 11 joint à la plus scrupuleuse obser-
vation du vrai, le sens suprême des généralisations.
Ces personnages qu'il dresse devant nous en
expressives académies, bien rythmées dans leurs
gestes, bien équilibrées dans leur volume, ces
mineurs, ces portefaix, ces paysans sont profondé-
ment individuels ; sur leur corps robuste se lit
l'empreinte du métier et de l'àge, la trace spéciale
du tempérament, des habitudes et des instincts.
Mais l'artiste a mis dans la représentation de leur
vie concrète, une intensité d'émotion qui les gran-
dit jusqu'au type. Réaliste et mystique, il réunit
par une admirable synthèse la matière et l'esprit,
le relatif et l'absolu, il est à lui seul ces deux
statuaires que Victor Hugo nous représente dans
L'un sculptant l'Idéal et l'autre le Réel.
ALBERT THOMAS.

-g- 'AssociATtoN FRANÇAISE pour la protection de
la propriété industrielle )), qui s'est fondée il
H y y a un an et a son siège à l'hôtel de la Socié-
té des ingénieurs civils, 19, rue Blanche,(coti-
sation, io francs par an), a pour but de provoquer
l'amélioration des lois sur les brevets d'invention,
les dessins et les modèles de fabrique. L'un des
points sur lesquels portent ses efforts est l'urgence
d'assurer aux œuvres de l'art appliqué la protection
de la loi sur la propriété artistique.
Dans une conférence donnée par l'Association le
g Mars, M. Solèau, vice-président de la Chambre
syndicale des fabricants de bronzes,a donné del'état
de la question un exposé dont voici l'abrégé.
L'art appliqué àl'industrie subit un tort considé-
rable par la contrefaçon qui met en circulation des
surmoulages jusque dans les rues. A l'étranger, la
quantité d'épreuves livrées est incalculable.
Les décisions des tribunaux sur ces contrefaçons
sont contradictoires! L'incertitude provient du man-
que d'entente sur l'extension à donner, en matière

de propriété de dessins et modèles,aux productions
appartenant aux beaux-arts ; elle vient aussi de
l'emploi fait à tort, sans le définir, du mot € dessins
dans la loi de 1806 sur le dépôt des dessins et mar-
ques de fabrique.
Lemot<s;dessin,,g'npp]jque au hnèmyg ou géo-
métrique, à la figure et à l'ornement. Suivant la
junspridpnee de 1793 à 1860, ce mot, employé dans
l'article V* de la loi de 1793, qui consacre ia pro-
priété artistique, comprend d'une façon incontesta-
ble tous les dessins de figure et d'ornement ; et,
par suite de l'article 7 de cette même loi, tous les
modelages de figure et d'ornement appli-
qués à la décoration ou reproduits par des moyens
industriels.
Les défenseurs de la fausse théorie de n l'Art finit,
où l'industrie commence > ont trop souvent réussi,
de 1860 à 1882, à étendre la loi de 1806, g'Mf
fa aaanf OM twzf^', à
un grand nombre de créations relatives aux arts
graphiques et plastiques, destinées à être repro-
duites par des moyens industriels, créations qui se
plient difficilement à ces obligations internationales
multiples et coûteuses, et qui par suite sont livrées
désarmées aux contrefacteurs.
Et cependant, peut-on admettre que l'art cesse
d'être de l'art dès qu'il est appliqué, dès que celui
qui le produit en tire profit par la reproduction
industrielle ? Ce serait tout à fait contraire à la
raison et à l'équité. L'art est un; il n'y à pas
plusieurs sortes d'art. Ses applications peuvent
être multipliées à l'infini, mais il reste un dans
son essence. Si nous voulons aider au déve^
loppement des arts appliqués et voir des artistes de
valeur se subordonner aux exigences et aux diffi-
cultés des applications industrielles, il ne faut pas
rechercher des distinctions subtiles, et imposer des
formalités supplémentaires qui augmentent ces dif-
ficultés.
Il n'y a aucun inconvénient à être généreux dans
l'extension à donner au mot tt Beaux-Arts n, et à
empêcher le vol du plus modeste dessin ou mode-
lage de figure ou d'ornement appliqué à l'usage
le plus vulgaire,à l'aide delà loi de 1793, qui pro-
tège les artistes, et qui n'exige aucun dépôt attribu-
tif de propriété.
Cette interprétation ne gène que le plagiat.
La sculpture de figure et d'ornement n'étant pas
clairement dénommée dans la loi de 1793 a,plus que
la peinture et le dessin, souffert de l'application de
la loi de 1806. Depuis I882, tous les efforts des syn-
dicats qui représententen France les arts plastiques
ont eu pour but de faire réformer notre jurispru-
dence. Des procès ont été conduits avec méthode
"devant nos tribunaux et ont été gagnés : d'abord la
statuaire reproduite par des moyens artistiques,
ensuite les figures reproduites par l'estampage,puis
les modèles d'ornement, et, enfin, des cuillers et des
fourchettes ont obtenu la protection de la loi de
T93
Il serait difficile maintenant, en France, de trou-
ver un tribunal qui n'applique pas la loi de 1793
aux marchands ambulants qui promènent les sur-
moulages des œuvres de nos plus grands statuai-
res ; si ces marchands continuent à circuler impu-
nément, c'est que le ministère public se refuse aies
poursuivre d'office, et que les auteurs ou éditeurs
sont découragés de recommencer dès procès coû-
teux contre des bandits sans ressources. Mais pour
les modèles d'ornement ou pour tous ceux qui sont
plus spécialement appliqués àl'industrie, il suffirait
d'un mauvais jugement pour tout remettre en ques-

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