DOI Heft:
No. 20 (Mai 1900)
DOI Artikel:Desfagnes, Jeanne: La septième exposition de la "Libre esthétique"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0059
L'ART DÉCORATIF
N° 20 — MAI 1900
I. ZULOAGA LA VEILLE DE LA COURSE DE TAUREAUX
LA SEPTIÈME EXPOSITION DE
LA LIBRE ESTHÉTIQUE»
^exposition est, cette année, particulièrement
remarquable. Les œuvres de ia dernière
génération voisinent avec ceiies des «jeunes»
d'il y a quinze ans, ces apporteurs de neuf aiors
hués, et que voici presqu'ofhciels ; — non qu'iis
aient rabattu de leurs audaces, mais parce que
le public a bien dû se laisser conquérir par
l'opiniâtreté des lutteurs, et qu'il s'est peu
à peu habitué à venir rendre dommage aux
fous qu'il conspua. Il faut en rendre grâce,
en grande partie, à M. Octave Maus. Secré-
taire infatigable et dévoué de la compagnie
des Vingt aux temps héroïques qui précédè-
rent la fondation de la Libre Esthétique,
M. Maus apporte à la direction de celle-ci
un esprit large, éclectique et oseur, et ras-
semble chaque année dans son Salon les re-
présentants de tendances les plus opposées.
Peintres et sculpteurs ont envoyé, cette fois, des
œuvres très caractéristiques de leur talent, et
l'attention ne se lasse pas devant les vitrines
où s'étalent les objets d'art appliqué, tous bien
typiques, eux aussi, et sans encombrement
de banalités.
La curiosité du public, le succès aussi, va
tout d'abord aux toiles de Zuloaga.
a déjà reproduit deux d'entre elles,
«A% et »A? 7733373 Zà773 ZPuÛV».
Voici «A? 7?<33lw ÆÙ7'cAZ?^», monstrueuse, pré-
cieusement parée d'une robe mauve, comme
eût pu la peindre Velasquez, tenant sous le
bras un ballon énorme aux teintes irisées, —
puis «Z AVûZ Æ3g*33<V &gY?zw», dans
un âpre paysage, drapé en une attitude gran-
diloquente, serrant d'une main un rouleau et
s'appuyant de l'autre sur un haut bâton. Peut-
être est-ce ici que se marque le plus impérieuse-
ment le caractère de force qui saisit avant
L'ART DÉCORATtF. No. 20.
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N° 20 — MAI 1900
I. ZULOAGA LA VEILLE DE LA COURSE DE TAUREAUX
LA SEPTIÈME EXPOSITION DE
LA LIBRE ESTHÉTIQUE»
^exposition est, cette année, particulièrement
remarquable. Les œuvres de ia dernière
génération voisinent avec ceiies des «jeunes»
d'il y a quinze ans, ces apporteurs de neuf aiors
hués, et que voici presqu'ofhciels ; — non qu'iis
aient rabattu de leurs audaces, mais parce que
le public a bien dû se laisser conquérir par
l'opiniâtreté des lutteurs, et qu'il s'est peu
à peu habitué à venir rendre dommage aux
fous qu'il conspua. Il faut en rendre grâce,
en grande partie, à M. Octave Maus. Secré-
taire infatigable et dévoué de la compagnie
des Vingt aux temps héroïques qui précédè-
rent la fondation de la Libre Esthétique,
M. Maus apporte à la direction de celle-ci
un esprit large, éclectique et oseur, et ras-
semble chaque année dans son Salon les re-
présentants de tendances les plus opposées.
Peintres et sculpteurs ont envoyé, cette fois, des
œuvres très caractéristiques de leur talent, et
l'attention ne se lasse pas devant les vitrines
où s'étalent les objets d'art appliqué, tous bien
typiques, eux aussi, et sans encombrement
de banalités.
La curiosité du public, le succès aussi, va
tout d'abord aux toiles de Zuloaga.
a déjà reproduit deux d'entre elles,
«A% et »A? 7733373 Zà773 ZPuÛV».
Voici «A? 7?<33lw ÆÙ7'cAZ?^», monstrueuse, pré-
cieusement parée d'une robe mauve, comme
eût pu la peindre Velasquez, tenant sous le
bras un ballon énorme aux teintes irisées, —
puis «Z AVûZ Æ3g*33<V &gY?zw», dans
un âpre paysage, drapé en une attitude gran-
diloquente, serrant d'une main un rouleau et
s'appuyant de l'autre sur un haut bâton. Peut-
être est-ce ici que se marque le plus impérieuse-
ment le caractère de force qui saisit avant
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