DOI Heft:
No.23 (Août 1900)
DOI Artikel:Gerdeil, O.: La classe d'orfèvrerie à l'exposition
DOI Artikel:Detouche, Henry: Les bronzes d'art à l'exposition universelle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0216
AOÛT 1900
un chemin de table de M. A. Debain, composé
par M. St. Lerche.
Si l'on n'avait égard qu'à la finesse du dessin
décoratif et à la beauté de l'exécution, il fau-
drait encore citer l'exposition de M. Gueyton
pour épuiser l'orfèvrerie d'argent; mais ce serait
rentrer dans la catégerie des objets où la dé-
coration est faite pour elle-même et indépendante
d'eux, c'est-à-dire leur fait tort plutôt que bien.
En dehors de l'orfèvrerie de table, MM. Keller
frères se distinguent par une série d'objets sans
décoration proprement dite, mais d'une pureté
de formes tout aristocratique. Dans ce genre
— et combien on se félicite qu'une maison in-
dustrielle s'y adonne, après l'ennui de tant
d'objets où le désir d'embellir n'aboutit qu'à
la plus prétentieuse vulgarité — dans ce genre,
la nécessaire de bureau en bronze doré que
nous reproduisons est un modèle de goût et
de délicate distinction. Quantité d'autres pièces:
montures de vases et de lampes etc. montrent
toutes les mêmes qualités à un plus ou moins
haut degré.
Dans une des vitrines de MM. Keller frères
se voient quelques jolis specimens de grès
flammés incrustés de lames d'argent ; combi-
naison nouvelle de laquelle ont été tirés ici
des effets discrets et agréables. o. GERDEtL
LES BRONZES D'ART
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
'art qui stationne est comme l'eau stagnante;
^ ils se corrompent tous les deux.
C'est donc avec le sentiment de joie que donne
la libération, et l'espoir qu'inspire toute mise
en marche, qu'en face de la tradition scolastique,
de la tyrannie institutaire, on voit surgir des
personnalités qui ont trouvé de nouvelles formules
pour l'expression du beau. Il y aura toujours
quelque chose de plus grand que l'artiste, fut-
il homme de génie, c'est l'art; c'est-à-dire l'en-
semble de ce qui a été, de ce qui est et de ce
qui sera. Quoi de plus intéressant que l'essor
continu, malgré les arrêts passagers, de la volonté
humaine dans l'expression du caractère et du
sentiment? Que sera la production des temps
futurs? Vers quel but convergeront les âmes
d'élite et le balbutiement confus des groupes de
seconde ligne qui seront les producteurs d'après-
demain? Qui peut prédire la part qu'auront le
naturalisme et le mysticisme, lors de l'ensemence-
ment qui doit donner aux affamés les moissons
LE SECRET
M. BOUVAL ttismstnnne FEMME AU PAVOT
(FR. GOLDSCHEtDER, ÉD.)
L'ART DÉCORATIF. No. 23.
)89
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un chemin de table de M. A. Debain, composé
par M. St. Lerche.
Si l'on n'avait égard qu'à la finesse du dessin
décoratif et à la beauté de l'exécution, il fau-
drait encore citer l'exposition de M. Gueyton
pour épuiser l'orfèvrerie d'argent; mais ce serait
rentrer dans la catégerie des objets où la dé-
coration est faite pour elle-même et indépendante
d'eux, c'est-à-dire leur fait tort plutôt que bien.
En dehors de l'orfèvrerie de table, MM. Keller
frères se distinguent par une série d'objets sans
décoration proprement dite, mais d'une pureté
de formes tout aristocratique. Dans ce genre
— et combien on se félicite qu'une maison in-
dustrielle s'y adonne, après l'ennui de tant
d'objets où le désir d'embellir n'aboutit qu'à
la plus prétentieuse vulgarité — dans ce genre,
la nécessaire de bureau en bronze doré que
nous reproduisons est un modèle de goût et
de délicate distinction. Quantité d'autres pièces:
montures de vases et de lampes etc. montrent
toutes les mêmes qualités à un plus ou moins
haut degré.
Dans une des vitrines de MM. Keller frères
se voient quelques jolis specimens de grès
flammés incrustés de lames d'argent ; combi-
naison nouvelle de laquelle ont été tirés ici
des effets discrets et agréables. o. GERDEtL
LES BRONZES D'ART
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
'art qui stationne est comme l'eau stagnante;
^ ils se corrompent tous les deux.
C'est donc avec le sentiment de joie que donne
la libération, et l'espoir qu'inspire toute mise
en marche, qu'en face de la tradition scolastique,
de la tyrannie institutaire, on voit surgir des
personnalités qui ont trouvé de nouvelles formules
pour l'expression du beau. Il y aura toujours
quelque chose de plus grand que l'artiste, fut-
il homme de génie, c'est l'art; c'est-à-dire l'en-
semble de ce qui a été, de ce qui est et de ce
qui sera. Quoi de plus intéressant que l'essor
continu, malgré les arrêts passagers, de la volonté
humaine dans l'expression du caractère et du
sentiment? Que sera la production des temps
futurs? Vers quel but convergeront les âmes
d'élite et le balbutiement confus des groupes de
seconde ligne qui seront les producteurs d'après-
demain? Qui peut prédire la part qu'auront le
naturalisme et le mysticisme, lors de l'ensemence-
ment qui doit donner aux affamés les moissons
LE SECRET
M. BOUVAL ttismstnnne FEMME AU PAVOT
(FR. GOLDSCHEtDER, ÉD.)
L'ART DÉCORATIF. No. 23.
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