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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No.23 (Août 1900)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0240

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IQOO


CHRONtQUE

T E MÉTROPOLITAIN marche enfin. Cinq on six
gares seulement sont établies jusqu'ici ; cela,
ne sufht pas encore aux besoins de la circu-
lation, mais c'est assez pour montrer ce que seront
ces petits édibces.
Pour trouver des plans de jolis abris pour les
gares du Métropolitain, on avait d'abord recouru
au moyen ordinaire : au concours. Le concours ne
donna rien. Tout ce que l'on y présenta était d'une
banalité navrante, à part deux ou trois projets qui
se distinguaient par des qualités diverses, mais qui
ne répondaient pas au but. On décerna les prix
offerts, on enfouit les plans dans les cartons, et six
mois se passèrent. Le Conseil municipal, à l'insti-
gation de deux ou trois de ses membres aussi ra-
dicaux en art qu'en politique, s'adressa alors au
plus révolutionnaire des architectes parisiens :
M. Hector Guimard, qui lui soumit de nouveaux
plans. Cela se passait au mois de janvier dernier.
Les plans de M. Guimard furent adoptés séance
tenante, sauf quelques modifications de détail, et
ce sont ces plans que les parisiens voient aujour-
d'hui exécutés.
Disons-le de suite, les édicules sont très réussis.
La toiture en verre, relevée en éventail sur chaque
face, offre aux yeux un ensemble d'inflexions on ne
peut plus ingénieux et élégant. Les piliers et les
grillages en fonte, les abouts en fer de la verrière,
les panneaux de remplissage en lave émaillée s'asso-
cient en couleurs heureuses (grisâtre pour le
métal, vert d'eau pour l'émail). Bref, les gares
du Métropolitain, dans lesquelles beaucoup redou-
taient un enlaidissement de Paris seront sans con-
teste un embellissement, et dans le meilleur sens.
M. Guimard n'eût d'ailleurs pu rencontrer
meilleure occasion de mettre en valeur les qualités
qui lui sont propres. Sa vision particulière des
formes et du décor et ses habitudes de dessin
favorites, qui le conduisent maintes fois à des
œuvres extrêmement discutées s'accordent au
contraire fort bien avec les possibilités de la
construction métallique. Dans le modelage
des pièces de fonte surtout, M. Guimard
excelle ; en maîtrisant son exubérance d'invention
dans le détail, en y apportant un peu, un tout petit
peu plus de sobriété, ses œuvres en ce genre, déjà
remarquables, deviendraient des modèles.
Le Conseil municipal a donc eu la main heureuse
cette fois. Espérons que ce ne sera pas la dernière.
O G.

T A STATUE DU Mots est celle de Lavoisier. Elle
vient dix ans après celle de Priestley, son
compétiteur, auquel les Anglais prétendent
attribuer la découverte de la composition de l'eau.
Chargé par hasard à cette époque de traduire les
discours qui furent prononcés devant la statue

de Priestley dévoilée par les plus illustres chimistes
anglais contemporains — discours dont M. Ber-
thelot pulvérisa les arguments quelques semaines
après en séance de l'Académie — j'eus l'occasion
de parcourir les mémoires présentés à l'Académie
par Lavoisier pendant les années de ses découvertes
grandioses. Aucune lecture n'est capable d'une
impression plus forte et plus profonde que celle-là.
En lisant ces pages, on est étreint du sentiment
que celui qui les écrivit fut le plus haut des esprits,
l'homme le plus généreux et — je souligne ces
mots — izrf/sfM, s'il faut
entendre par ce mot celui qui sait faire briller à
tous les yeux la beauté de son œuvre. Oui, Lavoi-
sier a été le plus grand homme, l'homme le plus
complètement grand dont la France et peut-être
l'humanité entière puisse s'enorgueillir.
La statue de M. Barrias ne dit pas tout cela. Mais
on doit l'excuser. Aucun sculpteur ne saurait tra-
duire par le bronze ou le marbre la grandeur d'un
tel homme.
J-

A PÈS PLUSIEURS MANIFESTATIONS d'une activité
/"A que nous nous sommes plu à signaler,
l'Union Artistique et Littéraire du canton de
I.agny organisé aujourd'hui sa seconde Exposition
des Beaux-Arts. Aux artistes dont le concours
assura le succès du précédent Salon s'en sont
joints d'autres de la région, qui mettent ainsi l'auto-
rité de leur nom et de leurs œuvres au service de
cette curieuse entreprise d'émancipation provin-
ciale. Parmi ceux-ci, Léon Lhermite, de Mont-
Saint-Père, Marcel Baschet, de Gournay, Jules
Lefebvre, de Tournan, etc... doivent s'unir en la
circonstance à leurs compatriotes moins illustres.
Bien mieux, des sculpteurs étrangers à la Brie,
comme Alexandre Charpentier, Roubaud jeune et
surtout le maitre Auguste Rodin, en envoyant à
I.agny quelques-unes de leurs études, ont entrepris
d'affirmer leur goût pour la décentralisation, leur
sympathie pour tout effort sincère.
Rappelons que la fondation de l'Union artistique
et l'organisation des salons de Lagny sont dues à
l'initiative de notre collaborateur M. Albert
Thomas.
Vernissage, le mercredi ig août, jour de l'As-
somption ; fermeture le ç septembre.
O. G.

E MUSÉI! GUSTAVE MOREAU, légué à l'Etat par
l'illustre artiste, comme on sait, attend tou-
jours que le Conseil d'Etat autorise le minis-
tère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts à
l'accepter. Ilparaitqu'il y a des obstacles importants
à cette acceptation... que le Musée Moreau pourrait
faire une concurrence fâcheuse aux œuvres des
pontifes... qu'il vaudrait mieux envoyer cela en
province — voilà du moins ce que les mauvaises
langues racontent.


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