OCTOBRE 0)00
THEODORE HAVILAND & O"
reproduit, ainsi qu'un autre produit de Sèvres
empruntant sa décoration au gui et œuvre de
Bogurau.
C'est à cette catégorie qu'appartient aussi
une magnifique pièce ornée de pivoines et deux
pendants, l'un rouge antique et l'autre vert,
ornés celui-ci de médailles, celui-là d'une frise
de lévriers qui se détachent en blanc sur un
fond en résille du plus agréable effet.
La Manufacture de Sèvres, qui a si heu-
reusement rénové non seulement le décor et les
formes de ses produits purement ornementaux :
vases, potiches, plateaux, devait se préoccuper
des objets plus utiles qui entrent dans les
besoins courants. Tel le service de table.
Là, également, elle montre des produits
aussi bien conçus de forme qu'excellemment
exécutés. Nous aimons particulièrement les
assiettes à large collerette qui sont exposées.
Les dimensions nous semblent pratiques, agréa-
bles à l'œil et propres à mettre en valeur les
mets qui y seront servis. Le fond reste uni et la
collerette est simplement décorée de quelques
fleurs de géranium ou de clochettes du plus
gracieux effet. Sur ce thème décoratif dû à
M.Lasserre, un artiste formé par la Manufacture
et à qui celle-ci doit beaucoup, il existe un ser-
vice de table des plus séduisants, dont nous
reproduisons quelques pièces.
Là ne s'arrêtent pas les travaux de Sèvres.
La Manufacture a dirigé son activité sur les
grès flammés et les pièces en grès cérame pour
application,architecturale. Parmi les grès flam-
més quelques beaux rouges profonds et des
bleus d'une belle intensité. Quant aux grès pour
applications architecturales, on ne peut que
louer leur perfection, mais peut-être est-il per-
mis de penser que la Manufacture de Sèvres a
un champ suffisamment vaste avec les porce-
laines et qu'elle peut s'abstenir d'accaparer un
produit que l'industrie privée exploite admira-
blement et avec un souci d'art véritable. Et
puis, au fond, quelques défauts ne déparent pas
le grès qui, trop impeccable, devient un produit
bâtard tenant de la porcelaine, de la faïence
autant que du grès, ainsi qu'on peut le constater
ici même en comparant certaines pièces traitées
indifféremment en porcelaine et en grès.
Quel que soit le mérite des anciens modèles
du XVHLsiècle pour la porcelaine dite «biscuit)),
la Manufacture de Sèvres a fort sagement pensé
que certains artistes modernes étaient aussi
aptes que leurs devanciers à concevoir des mo-
dèles pour cette fabrication spéciale.
C'est dans cet ordre d'idées que le concours
de MM. Suchetet, Desbois, Premiet, Théodore
Rivière, Boucher, etc., a été demandé soit en
vue d'œuvres inédites, soit en vue de la repro-
duction de telle de leurs œuvres qui semblait
devoir répondre à cette nouvelle destination.
Mais la Manufacture fut particulièrement bien
inspirée lorsqu'elle s'adressa à M. A. Léonard,
qui a composé, afin d'être reproduit en biscuit, un
délicieux surtout de table qui résistera, nous en
sommes certain, aux années et aux modes. C'est
frais, exquis, printanier et décoratif à l'extrême.
Qu'on se figure une série de danseuses botticel-
liennes aux amples tuniques qui suivent en des
attitudes rythmées les cadences d'une musique
idéale à laquelle préside, du haut d'un socle orné
de feuillage, la plus belle de leurs compagnes.
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THEODORE HAVILAND & O"
reproduit, ainsi qu'un autre produit de Sèvres
empruntant sa décoration au gui et œuvre de
Bogurau.
C'est à cette catégorie qu'appartient aussi
une magnifique pièce ornée de pivoines et deux
pendants, l'un rouge antique et l'autre vert,
ornés celui-ci de médailles, celui-là d'une frise
de lévriers qui se détachent en blanc sur un
fond en résille du plus agréable effet.
La Manufacture de Sèvres, qui a si heu-
reusement rénové non seulement le décor et les
formes de ses produits purement ornementaux :
vases, potiches, plateaux, devait se préoccuper
des objets plus utiles qui entrent dans les
besoins courants. Tel le service de table.
Là, également, elle montre des produits
aussi bien conçus de forme qu'excellemment
exécutés. Nous aimons particulièrement les
assiettes à large collerette qui sont exposées.
Les dimensions nous semblent pratiques, agréa-
bles à l'œil et propres à mettre en valeur les
mets qui y seront servis. Le fond reste uni et la
collerette est simplement décorée de quelques
fleurs de géranium ou de clochettes du plus
gracieux effet. Sur ce thème décoratif dû à
M.Lasserre, un artiste formé par la Manufacture
et à qui celle-ci doit beaucoup, il existe un ser-
vice de table des plus séduisants, dont nous
reproduisons quelques pièces.
Là ne s'arrêtent pas les travaux de Sèvres.
La Manufacture a dirigé son activité sur les
grès flammés et les pièces en grès cérame pour
application,architecturale. Parmi les grès flam-
més quelques beaux rouges profonds et des
bleus d'une belle intensité. Quant aux grès pour
applications architecturales, on ne peut que
louer leur perfection, mais peut-être est-il per-
mis de penser que la Manufacture de Sèvres a
un champ suffisamment vaste avec les porce-
laines et qu'elle peut s'abstenir d'accaparer un
produit que l'industrie privée exploite admira-
blement et avec un souci d'art véritable. Et
puis, au fond, quelques défauts ne déparent pas
le grès qui, trop impeccable, devient un produit
bâtard tenant de la porcelaine, de la faïence
autant que du grès, ainsi qu'on peut le constater
ici même en comparant certaines pièces traitées
indifféremment en porcelaine et en grès.
Quel que soit le mérite des anciens modèles
du XVHLsiècle pour la porcelaine dite «biscuit)),
la Manufacture de Sèvres a fort sagement pensé
que certains artistes modernes étaient aussi
aptes que leurs devanciers à concevoir des mo-
dèles pour cette fabrication spéciale.
C'est dans cet ordre d'idées que le concours
de MM. Suchetet, Desbois, Premiet, Théodore
Rivière, Boucher, etc., a été demandé soit en
vue d'œuvres inédites, soit en vue de la repro-
duction de telle de leurs œuvres qui semblait
devoir répondre à cette nouvelle destination.
Mais la Manufacture fut particulièrement bien
inspirée lorsqu'elle s'adressa à M. A. Léonard,
qui a composé, afin d'être reproduit en biscuit, un
délicieux surtout de table qui résistera, nous en
sommes certain, aux années et aux modes. C'est
frais, exquis, printanier et décoratif à l'extrême.
Qu'on se figure une série de danseuses botticel-
liennes aux amples tuniques qui suivent en des
attitudes rythmées les cadences d'une musique
idéale à laquelle préside, du haut d'un socle orné
de feuillage, la plus belle de leurs compagnes.
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