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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 25 (Octobre 1900)
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Jacques, G. M.: Le meuble à l'exposition
DOI Artikel:
Gerdeil, O.: La Norvège à l'exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0036

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L'ART DECORATIF

de faste, — ia beauté des empires asiatiques, —
ou de la prosternation devant l'énorme, — ia
beauté de l'Egypte. Beauté de peuples asservis,
d'un côté; de l'autre, beauté de peuple libre,
philosophe, de peuple dont les fêtes sont le
couronnement des grâces physiques et des
grâces mentales de l'homme.
Aujourd'hui, parvenus au laîte d'une autre
période, celle ouverte par le christianisme, nos
admirations sont encore celles de nos aïeux du
temps des grands rois de France. Le bel objet
est toujours à nos yeux celui sur lequel sont
accumulés les matériaux précieux, le labeur
patient et habile, ies ingéniosités rares. Dans
nos goûts, nous, les fils de la Révolution et du
siècle d'explosion de la science, nous sommes
restés les sujets de François F**. Nos idées sur
la beauté des objets sont, comme alors, domi-
nées par l'habitude d'admirer ceux faits pour
les grands, ceux façonnés précieusement au
prix de peines infinies. L'idéal d'un bourgeois
de Paris pour son intérieur en i$oo, c'est de se
rapprocher le plus possible des appartements
que Louis XIV se ferait construire s'il pouvait
revenir ici-bas.
Une génération d'artistes d'une adresse con-
sommée s'occupe à recommencer Assur-Bani-
Pal, les Médicis et Louis XV sous des espèces
nouvelles,sans se douter qu'un nommé Gramme,
après un nommé Watt, a déplacé le centre de
nos sensations et de nos prédilections, et bientôt
avec lui celui de nos admirations. Elle fait fausse
route. La science a créé et crée chaque jour
mille beautés grandioses qui frappent l'esprit de
l'homme plus fortement que le labeur patient de
l'ouvrier ne peut le faire; les ouvrages superbes
de l'ingénieur habituent nosyeux et notre esprit
à se satisfaire des grandes lignes synthétiques
en tout ce qui n'est pas le pur produit de l'ima-
gination. On s'étouffe, comme on l'eût fait
jadis, comme on le fera toujours, pour mieux
admirer la vitrine de bijoux d'unLalique; on
passe indifférent devant un meuble sculpté sur
toutes ses faces. Est-ce indifférence pour le
beau ? Non. C'est qu'on sent que le second est en
contradiction avec l'esprit scientifique dont nous
nous imprégnons chaque jour plus fortement;
qu'il ne s'harmonise plus ni avec le milieu, ni
avec notre sentiment, ni avec nos habitudes.
Voilà pourquoi R vois dans l'intérieur
exposé par MM. Ch. Plumet et Tony Selmers-
heim, non « quelque chose d'insuffisant comme
art)), mais au contraire quelque chose qui tend

vers un art supérieur, un art véritablement de
notre temps, en rapport avec les conditions
psychiques et sociales d'existence de l'humanité
d'aujourd'hui; un art où la chose belle ne soit
plus la pièce de musée ou l'obsédant bibelot,
mais la chose ((toute bête)), belle de la pureté des
formes, de lagrâce de la vérité, de l'éclat de la santé;
belle comme furent belles les choses de la Grèce,
qui l'étaient parce qu'elles n'étaient que cela.
Quel dommage que l'Exposition ne puisse
montrer cet intérieur non vide comme on l'y
voit, mais animé de la vie des convives attablés
et du mouvement du repas! A défaut de cela,
faites une petite expérience — par la pensée.
Habillez une dizaine de personnes en seigneurs
et dames delà cour de François D, déjà nommé;
attablez-les autour de la table de MM. Plumet
et Selmersheim. Cela n'ira pas, oh mais là, pas
du tout. A présent, conduisez ces seigneurs et
dames à dix pas de là, dans le salon moderne (?)
— et très bien dans son genre, — d'un artiste-
exposant tout particulièrement distingué par le
jury. Ils y feront à merveille.
Ne trouvez pas ce procédé de critique si
puéril, et concluez.
A la section suisse de l'Esplanade des Inva-
lides, dans un passage par malheur trop à l'écart
de la circulation, est un salon construit et décoré
par les élèves du patronat des ouvriers ébénistes
et tapissiers de Genève, sous la présidence de
M. F. Poncet. Le mobilier de ce salon, dont les
conditions d'éclairage déplorables n'ont permis
d'obtenir que des photographies défectueuses,
peut compter comme une des bonnes compositions
courantes de cette classe de l'Exposition. Le
dessin ne manque pas de caractère; les lignes
fermes savent éviter l'écueil si commun de la
fausse recherche, et les motifs sculptés bien
choisis qui les ponctuent sont répartis sobre-
ment aux bonnes places. La décoration murale
est dure de couleur et manque un peu d'intérêt,
de même que les étoffes des sièges ; mais même
en tenant compte des points faibles, ce travail
n'en fait pas moins honneur à l'école qui l'ex-
pose, et à MM. Turque etTrimol, les professeurs.
G.-M. JACQUES.
LA NORVÈGE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
'iL était nécessaire de démontrer que l'art
d'un peuple ne se transforme qu'en gar-
dant ses traditions pour base et suivant le


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