L'ART DECORATIF
PROF. [. FIERDL1CKA COL EXPOSE PAR L'ECOLE DES ARTS DECORATJFS DE VIENNE
gros treillis doublé de la section française des
dentelles. J'y retrouve l'émoi historique de la
superbe vitrine de l'Exposition centennale du
groupe XIII, à la porte Rapp. Il y a autant, et
il y a plus, il y a mieux. Il y a l'édifice nouveau
d'un art qui se cherche encore, et veut se
surpasser. Et ne doutons pas qu'il n'y arrive.
Tous ces travaux à l'aiguille sont des trans-
formations successives du point de Venise,
comme ceux aux fuseaux dérivent des Flandres.
Metsu à la Galerie de Dresde et au Belvédère
de Vienne, Gérard Dow à Rotterdam, Slinge-
landt, D. van Toi et Henri Leys nous ont
montré, jeunes, accortes, ou vieilles et courbées,
les célèbres dentellières flamandes. Elles tra-
vaillent, assises, le carreau sur les genoux, les
fuseaux courant dans les doigts agiles. Notre
école française, qui se contenta jusqu'au XVIL
siècle des dessins géométriques de ses voisines,
devait dans le point d'Alençon innover une
incomparable variété. Notre dentelle à l'aiguille
a fleuri sous le Roi Soleil, avec les cols, les
manchettes, les jabots et les bouffettes, mais les
fuseaux, les carreaux et les tambours prirent
leur revanche sous Louis le Bien-Aimé, avec
les belles duchesses de son cœur et la guerre
de la succession d'Autriche.
Il en est résulté le point de Bruxelles, qui
imite l'alençon sans la fermeté ni le relief, et le
point d'Angleterre, dont les motils travaillés à
part sont rapportés sur le réseau. C'est la façon
flamande du passage à l'aiguille. Nous avons
aussi le Chantilly, aux fuseaux sur le réseau
hexagonal de l'alençon, la Valenciennes, en
mailles serrées, plates et carrées, la malines plus
souple et vaporeuse, en mince treille ronde, et
les modernes, la battenbourg avec empièce-
ments, rosettes, boutonnières et picots, la Re-
naissance à soutaches, le lisieux. On utilise la
tresse de toile, les anneaux de fils, les barrettes
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PROF. [. FIERDL1CKA COL EXPOSE PAR L'ECOLE DES ARTS DECORATJFS DE VIENNE
gros treillis doublé de la section française des
dentelles. J'y retrouve l'émoi historique de la
superbe vitrine de l'Exposition centennale du
groupe XIII, à la porte Rapp. Il y a autant, et
il y a plus, il y a mieux. Il y a l'édifice nouveau
d'un art qui se cherche encore, et veut se
surpasser. Et ne doutons pas qu'il n'y arrive.
Tous ces travaux à l'aiguille sont des trans-
formations successives du point de Venise,
comme ceux aux fuseaux dérivent des Flandres.
Metsu à la Galerie de Dresde et au Belvédère
de Vienne, Gérard Dow à Rotterdam, Slinge-
landt, D. van Toi et Henri Leys nous ont
montré, jeunes, accortes, ou vieilles et courbées,
les célèbres dentellières flamandes. Elles tra-
vaillent, assises, le carreau sur les genoux, les
fuseaux courant dans les doigts agiles. Notre
école française, qui se contenta jusqu'au XVIL
siècle des dessins géométriques de ses voisines,
devait dans le point d'Alençon innover une
incomparable variété. Notre dentelle à l'aiguille
a fleuri sous le Roi Soleil, avec les cols, les
manchettes, les jabots et les bouffettes, mais les
fuseaux, les carreaux et les tambours prirent
leur revanche sous Louis le Bien-Aimé, avec
les belles duchesses de son cœur et la guerre
de la succession d'Autriche.
Il en est résulté le point de Bruxelles, qui
imite l'alençon sans la fermeté ni le relief, et le
point d'Angleterre, dont les motils travaillés à
part sont rapportés sur le réseau. C'est la façon
flamande du passage à l'aiguille. Nous avons
aussi le Chantilly, aux fuseaux sur le réseau
hexagonal de l'alençon, la Valenciennes, en
mailles serrées, plates et carrées, la malines plus
souple et vaporeuse, en mince treille ronde, et
les modernes, la battenbourg avec empièce-
ments, rosettes, boutonnières et picots, la Re-
naissance à soutaches, le lisieux. On utilise la
tresse de toile, les anneaux de fils, les barrettes
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