DOI Heft:
No. 25 (Octobre 1900)
DOI Artikel:Riotor, Léon: Les dentelles: de l'école des arts et métiers de Vienne
DOI Artikel:Bans, Georges: Les gares du métropolitain de Paris
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0054
L'ART DECORATIF
H. GUIMARD, ARCHITECTE
menus bibelots de l'ameublement moderne, elles
font à ravir. Elles complètent clairement la dé-
coration d'une chambre, comme les fleurs et les
porcelaines. Elles sont caressantes et féminines,
elles augmentent le charme de l'intimité et
témoignent du goût de la bonne hôtesse.
Sous les surtouts d'argenterie, elies escor-
tent les ((chemins de table)) incrustés de gui-
pures, bordés de Bruxehes ou de point de
Venise. Un fond de couleur, mousseline, bétille
ou tanjet, les soulève et les ajoure. La place de
chaque convive porte une serviette à dessert de
fine toile donc la valenciennes ajoute aux ourlets.
Et la maîtresse delà maison s'enorgueillit d'une
gloire de plus.
Tout leur sacrifie aujourd'hui, aux dentelles.
Il y a presque de la philosophie dans ces étage -
ments gracieux, la sagesse des choses fortes
dans la légèreté. Les splendeurs catholiques
s'en sont emparées, conscientes de la domination
d'un noble luxe. La foule s'est prosternée avec
plus de joie sous les merveilles ecclésiastiques,
conquise par le charme des métaux, des cha-
subles et des étoles autant que par le dogme. Et
c'est une preuve de plus de la puissance de l'art.
La visite aux trois vitrines de la «Kunstgewerbe-
schule)) m'en a lait souvenir. L. RiOTOR.
GARES DU CHEMIN DE FER MÉTROPOLITAIN DE PARIS
LES
GARES DU METROPOLITAIN
DE PARIS
MAGiNER quelque chose de satisfaisant pour
les gares du chemin de fer métropolitain,
ou plus exactement pour les abris des escaliers
par lesquels on descend à ses gares souter-
raines, n'était peut-être pas un grand problème,
mais ce n'était pas un problème facile. La
preuve est que sur les trente ou quarante
projets présentés au concours ouvert l'an der-
nier pour cet objet, ceux qui remplissaient
les conditions requises étaient d'un si piètre art
qu'on recula devant leur emploi.
M. Hector Guimard, que le Conseil muni-
cipal chargea du travail après cet insuccès, l'a
mené fort heureusement à bonne fin. Il a su
faire de ces petites constructions quelque chose
d'assez élégant pour plaire sans s'imposer plus
qu'il ne convient. Elles sont remarquablement
légères d'aspect, bien que leurs pièces n'aient
rien de grêle, et la forme en est très agréable
dans son originalité. Celle-ci tient surtout à la
disposition de la couverture, qui se relève des
deux côtés de l'arêtier de même qu'en avant,
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H. GUIMARD, ARCHITECTE
menus bibelots de l'ameublement moderne, elles
font à ravir. Elles complètent clairement la dé-
coration d'une chambre, comme les fleurs et les
porcelaines. Elles sont caressantes et féminines,
elles augmentent le charme de l'intimité et
témoignent du goût de la bonne hôtesse.
Sous les surtouts d'argenterie, elies escor-
tent les ((chemins de table)) incrustés de gui-
pures, bordés de Bruxehes ou de point de
Venise. Un fond de couleur, mousseline, bétille
ou tanjet, les soulève et les ajoure. La place de
chaque convive porte une serviette à dessert de
fine toile donc la valenciennes ajoute aux ourlets.
Et la maîtresse delà maison s'enorgueillit d'une
gloire de plus.
Tout leur sacrifie aujourd'hui, aux dentelles.
Il y a presque de la philosophie dans ces étage -
ments gracieux, la sagesse des choses fortes
dans la légèreté. Les splendeurs catholiques
s'en sont emparées, conscientes de la domination
d'un noble luxe. La foule s'est prosternée avec
plus de joie sous les merveilles ecclésiastiques,
conquise par le charme des métaux, des cha-
subles et des étoles autant que par le dogme. Et
c'est une preuve de plus de la puissance de l'art.
La visite aux trois vitrines de la «Kunstgewerbe-
schule)) m'en a lait souvenir. L. RiOTOR.
GARES DU CHEMIN DE FER MÉTROPOLITAIN DE PARIS
LES
GARES DU METROPOLITAIN
DE PARIS
MAGiNER quelque chose de satisfaisant pour
les gares du chemin de fer métropolitain,
ou plus exactement pour les abris des escaliers
par lesquels on descend à ses gares souter-
raines, n'était peut-être pas un grand problème,
mais ce n'était pas un problème facile. La
preuve est que sur les trente ou quarante
projets présentés au concours ouvert l'an der-
nier pour cet objet, ceux qui remplissaient
les conditions requises étaient d'un si piètre art
qu'on recula devant leur emploi.
M. Hector Guimard, que le Conseil muni-
cipal chargea du travail après cet insuccès, l'a
mené fort heureusement à bonne fin. Il a su
faire de ces petites constructions quelque chose
d'assez élégant pour plaire sans s'imposer plus
qu'il ne convient. Elles sont remarquablement
légères d'aspect, bien que leurs pièces n'aient
rien de grêle, et la forme en est très agréable
dans son originalité. Celle-ci tient surtout à la
disposition de la couverture, qui se relève des
deux côtés de l'arêtier de même qu'en avant,
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