L'ART DECORATIF
FISCHER, ARCHITECTE BOULANGERIE HONGROISE
de chasse, évoquent toutes les régions où se
manifeste la férocité de l'homme : zones gla-
ciales hantées par l'ours blanc, contrées tor-
rides où règne le tigre. A l'intérieur, autre frise
verte et jaune, inspirée par les capricieuses pa-
raboles des projectiles: elle fait songer à une
course échevelée d'aérolithes. Cette partie déco-
rative, due au peintre H. Jaspar, est d'un goût
parfait.
Parmi les théâtres de l'Exposition, une
construction affirme un effort d'art véritable:
le Théâtre de la Loïe Fuller. Il semble que ce
soit les envolements de la robe de l'esthétique
danseuse, figés comme par miracle, qui aient
fixé la structure même du théâtre aux ondu-
lantes lignes. Deux danseuses flanquent la
porte qui donne accès dans l'obscure salle où
luit la magicienne, maîtresse du lieu. Point de
fenêtres, bien entendu, mais un comble sculpté
où des visages de femmes diversement éclairés
alternent avec de mystérieux vitraux aux tona-
lités profondes. Grâce à une intime collabora-
tion, M. H. Sauvage, l'architecte, et M. Pierre
Roche, le sculpteur, ont fait une œuvre d'un
intérêt certain.
Aux Invalides, deux petites constructions
intéressantes sont dues à des nations étran-
gères : l'une est le Restaurant Viennois, œuvre
de M. Neukomm, l'autre la Boulangerie Hon-
groise, dueàM. Fischer, architectes autrichiens
tous deux.
Ces deux constructions, éclairées au moyen
de baies circulaires d'une heureuse proportion,
ont une parenté évidente. Mais en raison même
de leur destination, elles diffèrent en pitto-
resque : la Boulangerie Hongroise apparaît
comme un immense four circulaire dont les
baies seraient les portes. Mais, au-dessus de ces
ouvertures éclairant les sous-sols où se triture
le pain, s'élève une salle aux proportions élé-
gantes à laquelle donne accès un perron et une
large baie. A défaut d'inscription, une frise
représentant des mitrons affairés indiquerait la
destination de cet élégant établissement.
Au Restaurant Viennois, les fenestrages
n'éclairent plus l'accessoire, l'office, mais au
contraire la salle principale, l'immense rotonde,
où se réunissent les dîneurs, et ces baies, dans
leur forme ronde, ressemblent à de grands ocu-
laires, placés là, à hauteur des yeux, pour per-
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FISCHER, ARCHITECTE BOULANGERIE HONGROISE
de chasse, évoquent toutes les régions où se
manifeste la férocité de l'homme : zones gla-
ciales hantées par l'ours blanc, contrées tor-
rides où règne le tigre. A l'intérieur, autre frise
verte et jaune, inspirée par les capricieuses pa-
raboles des projectiles: elle fait songer à une
course échevelée d'aérolithes. Cette partie déco-
rative, due au peintre H. Jaspar, est d'un goût
parfait.
Parmi les théâtres de l'Exposition, une
construction affirme un effort d'art véritable:
le Théâtre de la Loïe Fuller. Il semble que ce
soit les envolements de la robe de l'esthétique
danseuse, figés comme par miracle, qui aient
fixé la structure même du théâtre aux ondu-
lantes lignes. Deux danseuses flanquent la
porte qui donne accès dans l'obscure salle où
luit la magicienne, maîtresse du lieu. Point de
fenêtres, bien entendu, mais un comble sculpté
où des visages de femmes diversement éclairés
alternent avec de mystérieux vitraux aux tona-
lités profondes. Grâce à une intime collabora-
tion, M. H. Sauvage, l'architecte, et M. Pierre
Roche, le sculpteur, ont fait une œuvre d'un
intérêt certain.
Aux Invalides, deux petites constructions
intéressantes sont dues à des nations étran-
gères : l'une est le Restaurant Viennois, œuvre
de M. Neukomm, l'autre la Boulangerie Hon-
groise, dueàM. Fischer, architectes autrichiens
tous deux.
Ces deux constructions, éclairées au moyen
de baies circulaires d'une heureuse proportion,
ont une parenté évidente. Mais en raison même
de leur destination, elles diffèrent en pitto-
resque : la Boulangerie Hongroise apparaît
comme un immense four circulaire dont les
baies seraient les portes. Mais, au-dessus de ces
ouvertures éclairant les sous-sols où se triture
le pain, s'élève une salle aux proportions élé-
gantes à laquelle donne accès un perron et une
large baie. A défaut d'inscription, une frise
représentant des mitrons affairés indiquerait la
destination de cet élégant établissement.
Au Restaurant Viennois, les fenestrages
n'éclairent plus l'accessoire, l'office, mais au
contraire la salle principale, l'immense rotonde,
où se réunissent les dîneurs, et ces baies, dans
leur forme ronde, ressemblent à de grands ocu-
laires, placés là, à hauteur des yeux, pour per-
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