Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 26 (Novembre 1900)
DOI Artikel:
Jacques, G. M.: Intérieurs mordernes
DOI Artikel:
Gerdeil, O.: La Hollande à l'exposition universelle
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0092

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DECORATIF

vront pas au lustre qui les vit naître. Cela est si
vrai que l'industriel avisé auquel je faisais allu-
sion tout à l'heure, homme mieux placé qu'au-
cun autre pour flairer de quel côté le vent
soufflera demain, « lâchant )) les « styles mo-
dernes)) des autres, a fini par tâcher d'en in-
venter lui-même un moins désorientant. Avec
quel succès, je n'ai pas à le savoir ici.
Est-ce à dire que tant d'efforts resteront
stériles, encore que souvent mal dirigés? Non,
certes. Chacun apporte sa pierre à l'édifice fu-
tur. Les trésors d'invention, d'ingéniosité, de
réelle science dépensés sous ces formes qui ne
resteront pas ne seront point perdus. Tout cela
se tassera. Quand l'heure du neuf à tout prix
sera passée, et que le public, saturé de sur-
prises et d'excentricités, sera repris de soif de
goût, d'élégance et de naturel, mille trouvailles
éparses dans ces œuvres éphémères seront re-
prises par d'autres et se fondront en quelque
chose de plus définitif dans des mains assagies.
Les fruits verts viendront à maturité. De l'in-
forme marmite de Papin sortira l'harmonieuse
machine de Watt.
Nos « shtA-s )) ne sont que des
tentatives. Mais chacune d'elles, même la plus
risquée en apparence, est respectable et pré-
cieuse. Chacune a droit à sa part d'estime ;
c'est à tort qu'on en dédaignerait aucune. S'il a
pu m'arriver de traiter trop légèrement l'une
ou l'autre — dans le journalisme, on écrit plus
souvent d'emballement qu'à tête reposée — j'en
fais amende honorable à cette place.
Dans les intérieurs représentés dans ce nu-
méro, la tentative de nouveau style est dirigée
dans un sens plutôt inhabituel en France. L'au-
teur, M. A. Landry, a droit par l'âge au titre de
jeune, mais n'est pas un novice. Une pratique
déjà longue a développé chez lui une habileté
et une faculté d'assimilation peu communes.
Peu de dessinateurs savent traiter les styles
anciens avec l'aisance qu'y déploie M. Landry;
non seulement le Louis XIV, le Louis XV, le
Louis XVI n'ont pas de secrets pour lui, mais
il est doué de l'aptitude à se mettre, pour ainsi
dire, dans la peau d'un artiste de l'époque dont
son crayon doit retrouver l'esprit.
Des influences étrangères, surtout d'origine
belge, se reconnaissent dans la composition de
certains des intérieurs représentés ici, particu-
lièrement du cabinet de travail. Je n'y vois
pour ma part rien à redire, trouvant naturel
que chacun prenne son point de départ où il
veut. Et cela d'autant moins que si l'influence

est indéniable ici, elle est, pour ainsi dire, plu-
tôt morale que physique. C'est le caractère, non
les allures du crayon qui la trahit. On ne pour-
rait donc accuser l'artiste d'imitation; mais l'on
peut se demander jusqu'à quel point ces compo-
sitions répondent aux buts qu'on doit se pro-
poser dans le dessin d'un intérieur en général,
et à la psychologie de l'âme française en parti-
culier.
Dans le cabinet de travail, l'esprit est satis-
fait par les formes des meubles, simples, repo-
santes, calmes sans affectation de sévérité, et
sinon remarquables de distinction, au moins
exemptes de fautes de goût. Mais leur bel effet
est singulièrement amoindri par la décoration,
ou plutôt l'absence de décoration murale; car
on ne peut compter comme telle la frise par
trop élémentaire et grêle qui couronne les
murs, et le carré d'étoffe tendu sur le dos du
divan. L'une attriste par sa pauvreté, l'autre
irrite par sa violence. Le résultat est un carac-
tère de morne nudité. Ce cabinet de travail,
c'est le calme sans la joie dn calme. Or, en
France, le recueillement ne se fait pas morose.
Peu de chose eût suffi pour faire luire sur lui
le gai rayon qu'il veut chez nous.
Les meubles de la chambre à coucher nous
montrent un essai dans le bon sens : celui de la
conservation des formes générales naturelles,
enrichies par le modelé des pièces. On ne peut
dire que le résultat soit tout à fait satisfaisant.
Ainsi, le sommet de l'armoire, où la surface des
parois latérales suit, nue, la forme du cadre de
la devanture, déroute non seulement les habi-
tudes de l'œil, mais le raisonnement. Il faut
néanmoins savoir gré à M. Landry d'avoir
abordé le problème le plus difficile — et jus-
qu'ici irrésolu — de l'intérieur moderne : faire
des meubles qui ne recourent, pour acquérir un
semblant d'intérêt, ni aux décorations figura-
tives, pictoriales ou sculpturales, dont la place
est ailleurs, ni à des complications de construc-
tion qui les dénaturent; ceci, sans rebuter par
un caractère par trop primitif ou rustique.
G. M. JACQUES.

LA HOLLANDE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
ÎA Hollande s'est présentée à l'Exposition
J_, comme un des pays les plus actifs dans la
poursuite de nouvelles formes d'art. Très diffé-

73
 
Annotationen