L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

L'ART DECORATIF

contours arrondis, calmes dans la souplesse,
aimables sans effort; un peigne du même: oh!
ce peigne, que de femmes... mais il y a des maris
qui m'entendent; des coupe-papiers en bois sur
lesquels la bonne humeur de Maurice Biais
s'est épandue en amusantes marqueries; les
bébés trébuchant dans la hâte vers maman, ou
redressés dans l'orgueil du tas de sable édifié ou

du cerf-volanthautperchésontparfaits dedrôlerie.
Non, ce n'est plus la peine d'avoir du goût.
Les bons faiseurs s'en chargent. Après le
nivellement des classes, le nivellement des
instincts. Nous, qui faisons métier de nous y
connaître, vivrons assez pour voir tout le monde
comme nous. C'est malheureux!
MuSEY-GRÉVIN.


MAURICE BIAIS
LA DECORATION DU FER
!'EMPLOI du fer dans la construction est de date
j_, récente. Si, dès l'antiquité, on a connu et
utilisé les qualités du métal, sa malléabilité, sa
ductilité, sa résistance à l'extension, les mé-
thodes d'extraction étaient si rudimentaires
qu'on ne pouvait obtenir, même de minerais
riches, des masses d'un volume suffisant pour
être employées dans la construction, sinon sous
forme d'agrafes, de tenons ou de chaînes de
longueur restreinte; on les utilisait pour relier
entre elles les assises des monuments : ainsi

COUPE-PAPIERS (LA MAISON MODERNE ÉD.)
étaient liées les différentes pièces de marbre,
soit dans les murs, soit dans les entablements,
au Parthénon et à l'Erechthéion.
Le cuivre et ses alliages ont été préférés
au fer, pour cet usage, à l'époque romaine, et
c'est seulement à l'origine de notre art que
nous distinguons les premières applications
décoratives du fer apparent: on a découvert
dans le mobilier funéraire des tombes mérovin-
giennes de grandes boucles de ceinture en fer,
enrichies par l'incrustation d'ornements en fils
d'argent. C'est l'un des plus anciens exemples
en Occident de la décoration dite par damas-

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