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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 27 (Décembre 1900)
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Jacques, G. M.: Épilogue
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0159

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DÉCEMBRE 1900

disons — avec raison jusqu'ici — le peuple du
goût par excellence. Mais il n'est pas exact de
confondre « la séduction o qui est en nous
avec nie goûta. Le goût n'est pas autre chose
qu'un sens inné des lois de l'esthétique, et
ce sont ces lois, fort obscures jusqu'ici, que
d'autres s'occupent de découvrir, peut-être à leur
insu, en rêvant de nouvelles formules d'art : tels
les anciens alchimistes fondant la chimie en ne
cherchant que la pierre philosophale. La victoire
ne restera pas au peuple qui parera les objets des
ornements les plus neufs, mais à celui qui saura
de quoi l'on doit les parer, et comment. C'est un
travail de raison et de discernement plus que
d'imagination. Ce qu'il nous faut, ce sont des
chaires d'esthétique rationnelle encore plus que de
dessin. G. M. JACQUES.

CHRONIQUE
î E PROJET D'AFFECTATION des terrains de l'Ex-
t y position et de celles de ses constructions
qu'on se propose de conserver a été déposé le
12 novembre par M. le Préfet de la Seine sur le
bureau du Conseil municipal.
Les propositions de ce projet sont en substance
les suivantes :
Démolition et enlèvement de toutes les
constructions établies pour l'Exposition sur les
rives de la Seine et au Trocadéro, à l'exception
toutefois de la passerelle établie en face de la
Manutention, et qui constituerait un passage d'une
rive à l'autre, à l'exception aussi des serres de
l'horticulture, construites en matériaux durables,
qui formeraient sur le Cours-la-Reine un lieu de
repos et un emplacement convenable pour les
expositions ordinaires de l'horticulture;
2" Conservation, sous réserve d'étude des voies
et moyens, de partie des plates-formes des quais
dans le bassin des Invalides-Alma et peut-être
aussi dans le bassin Alma-Iéna, en vue de l'éta-
blissement d'une promenade en bordure de la
Seine;
3" Subsidiairement, conservation de quelques
pavillons isolés, suivant les propositions qui se-
raient faites à l'administration;
4° Démolition totale des constructions élevées
au Champ de Mars, ainsi que de l'ancienne Galerie
des Machines;
5° Aliénation du terrain en bordure des avenues
La Bourdonnais et Suffren, avec retour sur l'ave-
nue La Motte-Piquet, laissant la façade principale
de l'École militaire dégagée. Parc central et con-
ditions spéciales à imposer aux constructeurs ;
6° Emploi des fonds à provenir de la vente des
terrains aux travaux d'embellissement de toute na-
ture à exécuter dans le périmètre de l'Exposition,
Champ de Mars, Trocadéro, quais, bas-ports,
Invalides, etc.

La cinquième de ces propositions, la plus im-
portante, satisfait aux intérêts de la population
parisienne et constitue un important embellisse-
ment pour la capitale. Autrefois, toute la partie
extrême de Paris à l'ouest sur la rive gauche
était isolée de la ville par le vaste désert du
Champ de Mars. Après l'Exposition de 188p, on
laissa subsister les deux palais latéraux du Champ
de Mars et la Galerie des Machines au fond, et le
désert d'autrefois fut converti partiellement en
parc. Néanmoins, l'isolement des quartiers de
Grenelle et de Javel subsistait, encore accentué
par l'usage fait des palais latéraux, où s'étaient
installés peu à peu des beuglants de bas étage et
la population ordinaire de ces établissements.
Le projet de M. de Selves remettrait tout dans
l'ordre en remplaçant par des constructions bour-
geoises des palais qui n'ont rien d'intéressant et
dont l'emplacement éloigné ne permet aucune
utiiisation sérieuse. Le parc, dans ses dimensions
réduites, mais encore vastes, formerait avec les
jardins du Trocadéro un ensemble admirable. La
perspective de l'École Militaire, que le projet de
M. de Selves veut rétablir en démolissant la Ga-
lerie des Machines, nous touche peu; nous aime-
rions autant ne pas risquer de voir recommencer
pour elle les jérémiades des défenseurs de la
plaine désolée des Invalides. Ces messieurs
ne manqueraient pas d'exiger qu'on réduise les
arbres du parc à de simples plates-bandes d'œillets;
et encore! les œillets les gêneraient peut-être.
Mieux vaudrait conserver la Galerie des Machines,
qui n'est pas belle extérieurement, mais ne vaut
pas beaucoup moins que les bâtiments de Gabriel
et qui, du moins, est un chef-d'œuvre à l'intérieur.

î A CIRCULAIRE SUIVANTE a été adressée aux
L ^ membres du jury des sections d'art indus'riel
à l'Exposition universelle par le comité du Syn-
dicat des sculpteurs-modeleurs :
«Les sculpteurs, créateurs des modèles des pièces
exposées par Messieurs les fabricants dans les di-
verses sections de l'art industriel, tout en remer-
ciant Messieurs les membres des jurys pour les
récompenses qu'ils ont bien voulu leur accorder,
protestent vivement contre le titre de collabora-
teurs sous lequel elles leur ont été décernées.
«L'artiste n'est collaborateur du fabricant qu'en
matière commerciale, mais en matière artistique,
c'est le fabricant qui est son collaborateur. Ren-
seigner l'artiste sur les désirs du public, guider
ce public dans ses goûts, lui faire comprendre et
aimer les œuvres nouvelles, tel est le rôle joué
par le fabricant vis-à-vis de l'artiste.
«Mais, qui crée l'œuvre, qui en imagine la com-
position, en fait le dessin et en modèle la maquette?
c'est l'artiste sculpteur. Appeler ce sculpteur créa-
teur un collaborateur, c'est à tort laisser croire
qu'il travaille d'après les dessins composés par

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