L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

L'ART DÉCORATIF

atteignent à l'eurythmie. Reconnaissons en
M. Vever un des plus magistraux rénovateurs
de son art, et non le moins français.
ALPHONSE GERMAIN.

UN DÉCORATEUR:
E. BONNENCONTRE
'iL est un artiste qui doive se montrer res-
pectueux des traditions de son pays et des
aspirations de sa race, c'est à coup sûr le déco-
rateur. Le peintre, le sculpteur proprement dits

cendre à des complaisances serviles, il ne sau-
rait abdiquer sa noblesse, sa sincérité, sa vertu
éducatrice; mais il lui faut tenir compte des
vœux du public pour lequel il travaille. Sans
flagorner, ni flatter, il doit plaire. Or, le goût de
plaire et, comme corollaire, le besoin d'être
charmé, voilà le fond même de l'esprit français.
On se propose aujourd'hui la rénovation
des arts de l'ornement, on veut substituer aux
styles périmés une formule décorative mieux

peuvent encore se soustraire aux influences
ambiantes et poursuivre uniquement l'expres-
sion de leur mentalité spéciale, de leur sensibi-
lité particulière; toute individualité vraiment
forte vaut, dans leur art, même en dehors du
caractère national. Le décorateur, au contraire,
est obligé de se conformer aux tendances de
l'époque et de l'endroit. H a pour mission de
créer autour de ses contemporains le cadre de
leur vie intime, le milieu que réclament leurs
idées, leurs désirs et leurs rêves. Je n'ajoute
pas : leurs préjugés, car l'art ne saurait des-

appropriée aux conditions de l'existence mo-
derne. Le projet, sans doute, est excellent, mais,
parmi ceux qui tentent de l'exécuter, combien
méconnaissent les vrais besoins et le vrai carac-
tère de notre peuple; combien se préoccupent
de nous étonner, quand leur rôle serait de nous
persuader, de nous séduit e ! De là ces bizar-
reries, ces incohérences, ces inventions ba-
lourdes ou bien alambiquées, issues d'esthé-
tiques étrangères; de là le pédantisme, lesymbo-



PBNDENTIF ' VEVER

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