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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 30 (Mars 1901)
DOI Artikel:
Germain, Alphonse: Quelques verriers
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0284

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L'ART DECORATIF

droit à nos respects du moment qu'elie offre
une harmonie.
Quant à M. Louis C. Tiffany,' qu'anime un
esprit très particulier, on sait ses efforts ingé-
nieux pour concüier les exigences de l'art avec
les besoins modernes.
Ses vases aux aspects quelque peu graves
impressionnent par leurs tonalités de ciels d'au-
tomne. Doué d'un œil de peintre très fin, il
excelle à découvrir des nuances inconnues. On
lui doit des jaunes et des gris évocateurs comme
ceux de Puvis de Chavannes, des colorations
indicibles assez analogues à celles que Degas
invente pour ses étranges paysages.
D'autre part, ce New-Yorkais a compris,
mieux que beaucoup d'Européens, la parure des
verreries. Il s'est bien gardé de les alourdir par
des ampliatifsinutiles, des redondances barbares.
Il s'est non moins abstenu de les fleurir à profu-
sion, et les amis des fleurs vivantes et fraîches
seront les premiers à l'en remercier. Si les larmes
et les zébrures versicolores de Tiffany ne font
pas oublier les suaves fantaisies linéaires des
Persans et des Arabes, au moins nous reposent-
elles des dépouilles des jardins et des bois.
On doit également à M. Tiffany maints
types de lampes et de suspensions. Les lampes
ont des formes synthétisées à outrance, solides,
parfois massives; leurs décors sont implacable-
ment obligés aux effets rudimentaires. Quelques-
uns consistent uniquement en jeux de lumière
et de demi-teintes causés par les différentes
épaisseurs ménagées avec symétrie dans le
verre de leur abat-jour et les divers reliefs,
tous allongés en côtes, de leur corps. C'est
austère assurément, au moins n'est-ce pas illo-
gique, ce qui ne manque pas d'importance, on
l'avouera. De tels accessoires seront toujours
à leur place dans les homes où s'exécutent les
sérieux et accaparants travaux, sur les tables
autour desquelles on ne rêve pas.
Quant aux suspensions, elles présentent des
contextures non moins simplifiées, et c'est une
ornementation sobre, sévère même, partant fort
bien appropriée à leurs types, qui les recouvre
par places. Il fallait conserver à ces appareils un
caractère pratique, l'auteur y aréussi. Trouvera-
t-on mauvais qu'avec un pareil programme il se
soit interdit toute escapade dans la fantaisie?
Art de Yankee! murmureront certains. Eh!

' Nos reproductions de M. Louis C. Tiffany sont
publiées avec l'autorisation de M. S. Bing, son seul
représentant pour l'Europe.

c'est bien à cause de cela que ces pièces inté-
ressent. Elles sont les spécimens d'une phase
d'élaboration que l'on ne saurait trop étudier
dès à présent. On n'ignore plus en France le



J. OBIOLS LA CHARMEUSE

développement des arts décoratifs aux États-
Unis; mais on ne sait guère où tendent leurs
réalisateurs et de quelles difficultés ils doivent
triompher.
Jusqu'à une date encore récente, ils ont
largement payé tribut à leurs aînés d'Angle-

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