Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 30 (Mars 1901)
DOI Artikel:
Chronique
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0301

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MARS 1901

CHRONIQUE
Y ES EXPOSITIONS DU Mois. — Au Volney, à
l'Épatant: Lentes et souples, une main dans
le manchon, le menton frileusement posé sur
la fourrure du collet, à travers les salles où pé-
nètre la clarté vive de février, les belles dames
sont en quête de leurs portraitistes favoris. Elles
les retrouvent toujours là les chers maîtres, drapant
somptueusement leurs modèles, traduisant d'une
brosse victorieuse la transparence des mousse-
lines, le chatoiement des velours et des soies.
Tant d'habileté fait pâmer les visiteuses. Elles ne
prennent pas garde que nulle chair ne palpite
sous les robes mirifiques et que les figures sont
pour la plupart déplorablement vulgaires, inertes
et fades comme les têtes de cire à la vitrine des
coiffeurs. Elles admirent de confiance les Benjamin-
Constant et les Carolus, les Bonnatet lesDubufe,les
Flameng et les Morot, les Cayron et les Comerre,
les Wenker et les Wertz, les Wanters et les Ga-
briel Ferrier, car se sont des peintres mondains!
— Des peintres mondains, ces messieurs, comme
vous vous trompez, mes belles! Croyez-vous que
leurs inexpressives images vous reflètent tout
entières, avec vos désirs et vos caprices, votre
grâce nerveuse, votre jeunesse triomphante malgré
la poudre et les fards? Un peintre mondain ne
doit pas représenter seulement les costumes, mais
aussi l'âme d'une société brillante. Il lui faut expri-
mer l'éternité dans l'instant et la pensée immor-
telle dans un décor d'un jour, il lui faut fixer ce
qui demeure sous les modes fugitives et les ajus-
tements passagers. Vos portraitistes favoris vous
calomnient vilainement. Vous êtes plus que des
poupées, vous êtes des créatures humaines, et vos
fanfreluches habillent la nature et la vie! — Mais
les belles dames ne veulent rien entendre. Je les
laisse devant l'étalage du parfumeur Ferrier,
d'où elles passeront, j'imagine, à ceux du tailleur
militaire Détaillé ou du confiseur Bouguereau.
Pour moi je m'arrête aux portraits de Dagnan, de
Ferdinand Humbert et de Courtois lui-même, har-
monieux, enveloppés et d'un sentiment profond,
je salue la forte correction de Lefebre, la tenue
discrète de Baschet, je goûte la fantaisie de Veber,
la jolie sensualité de Mercié, me recueille devant
les calmes paysages de Clermont, Guignard, Bil-
lotte et Gosselin, souris aux petites études amies
de Rodolphe Piguet, puis vais retrouver dans la
rue les couturières en grève qui m'offrent sous le
soleil d'hiver, après tant de figures figées, de
vives silhouettes, des regards animés et des lèvres
vraiment éloquentes. A. T.

^ OTRE COLLABORATEUR, M. Charles Saunier
nous prie de faire remarquer que l'ordon-
nance littéraire de la première colonne de
son article du mois dernier sur l'hôtel de
M"'" Yvette Guilbert laissait à désirer, dans quel-

ques passages, ce dont il décline la responsabilité.
Des suppressions et des remaniements ont été, en
effet, nécessités au dernier moment par la mise
en pages, sans qu'il restât le temps de consulter
l'auteur.

* L'ADjuDicATiON DES MATÉRIAUX à provenir
/-A de la démolition des palais de l'Exposition
à l'Esplanade des Invalides, les beaux pan-
neaux peints par Auburtin, Paul Baudouin et Paul
Buffet ont été adjugés au prix de 25o francs pièce.
Ce n'est vraiment pas cher!
M. le ministre des Beaux-Arts ne disposait donc
pas ce jour-là d'un commissionnaire et d'un pauvre
petit billet de mille pour faire acheter par l'Etat
ces œuvres dont la valeur dépasse de beaucoup
celle d'un souvenir.

y E PROJET D'EXPOSITION d'art appliqué à Milan
i en 1902 relaté dans notre numéro de janvier
a été abandonné. En revanche, la ville de
Trin annonce officiellement l'ouverture d'une ex-
position d'art appliqué en 1902, et celle de Venise
s'occupe d'organiser, à partir de la même année,
des expositions biennales d'art appliqué, qui alter-
neraient avec celles de peinture dans le vaste et
somptueux Palais des Beaux-Arts de cette ville.
L'Italie entre donc à son tour dans le mouve-
ment de renaissance — avec entrain, comme on
voit.
Y L PARAIT QUE DEUX SALONS ne suffisent pas à
! Paris; c'est du moins l'avis de MM. Robert-
Fleury, Détaillé, Gerome, Flameng, qui se sont
mis en rapport avec le Conseil municipal — tous
les journaux l'ont rapporté — pour l'édification,
sur l'emplacement du Cirque d'été, d'un édifice
qui servirait à la fois de salle de concert et d'« aca-
démie 9 de peinture et sculpture.
La part faite à la musique est d'un bon cœur.
Mais nous craignons qu'elle soit mince, et qu'il ne
reste du projet — s'il reçoit une suite — qu'une
chapelle dédiée aux pontifes de la peinture.
Pour un culte sans fidèles, ce serait cher.

T E PATRONAGE INDUSTRIEL Æw/hMÉ? /'Æ&'-
! organise chaque année depuis trois
ans une exposition publique de travaux artis-
tiques concernant la décoration et le mobilier. Ce
sont là d'utiles institutions, qu'on se félicite de
voir se répandre de plus en plus dans tous les
corps professionnels; elles contribueront largement
à élever le niveau de la production de nos indus-
tries artistiques, à la condition toutefois que les
comités d'admission ne se départissent pas d'une
certaine sévérité qui ne peut avoir ici que des
résultats bienfaisants, même pour les exclus.
Voici le règlement de l'exposition prémen-
tionnée :

265
 
Annotationen