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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No. 31 (Avril 1901)
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Saunier, Charles: Pierre Roche
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0015

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AVRIL 190i

devant se détacher sur des rochers qui sont des
masses ciaires, s'harmonisera à merveihe avec
eux, tandis qu'ehe jurerait terribiement si j'em-
pioyais une matière foncée. D
La tentative sera donc intéressante et per-
mettra de voir qui a raison de ia tradition ou
du judicieux artiste.
On ne saurait non ptus oublier les bustes
qu'a signës Pierre Roche. Ses qualités d'obser-
vateur et de dessinateur, son souci de vérité et
le soin avec lequel il serre sa forme lorsqu'il se
troùve devant une physionomie caractéristique,
font des portraits qu'il a signés des
documents précieux. Quoi de plus
typique, par exemple, que 1e buste
deHuysmans? Pierre Roche a ad-
mirablement saisi l'allure ironique et
fatiguée qui domine l'expression du
curieux écrivain.
Mais peut-être, à certain point
de vue, préférons-nous encore 1e
buste du peintre amëricain K. Avec
sa face osseuse, ses lèvres épaisses,
son front volontaire, son regard vifj
il se dégage de cet homme au masque
distingué une sorte de bestialité sen-
suelle qui expiique 1a tyrannique et
pourtant sympathique domination
qu'il exerça sur 1aplus extraordinaire
magicienne du temps présent, celle
dont les danses tout esthétiques ont
transporté d'admiration les foules
du nouveau et de l'ancien continent.
De tels travaux sufhraient à 1a
réputation d'un statuaire, à 1a condi-
tion d'être répétés à satiété aumoyen
de 1a pierre, du marbre, du bronze.
Pierre Roche a préférésemultipher,
accueillir touslesprocédés nouveaux
Aussila céramique d'art trouva-t-elle
en lui un adepte enthousiaste. Mais
instantanément il sentit que l'œuvre
devaitse modiherselonlesmoyensde
traduction. Et voilà pourquoi il n'imita pas tels
de ses confrères qui, avec une indilférence inju-
rieuse vraiment pour leur art, coulent en grès
telle œuvre conçue pour le bronze et encrassent
d'émail un morceau qui eût exigé pour son har-
monieuse mise en valeur Ia précision du marbre.
II modèle alors, pour Bigot, cette curieuse,
énigmatique, «prenante)) flfoH qui, traduite en
terre lustrée, bénéhcie du mystère étrange des
choses patinées par un long enfouissement.
— Oh! l'horreur du bandeau qui retient 1a mâ-

choire, empêche 1e ricanement affolant du sque-
lette! En pendant, c'est une toute
d'élégance et de grâce, aux seins tendus, qui
semble être venue pour réparer les déprédations
de sa compagne.
Mais l'émail est avant tout un élément déco-
ratifj il est de plus propre aussi à renvoyer une
certaine luminosité. Aussi l'artiste, après avoir
imaginé certains revêtements, des frises dont 1a
salamandre, des ondines font tous les frais, se
plaît-il à concevoir des ensembles où l'art et la
science trouvent bénéhce à se marier. C'est,

par exemple, l'ingénieuse coupole émaillée qui
abrita l'orchestre du théâtre de 1a Loïe Fuller.
Par un artihce tout nouveau, en raison de cer-
taines courbes, elle irradiait la lumière par
réfraction sans que les sources de lumière fussent
apparentes.
Puisque nous parlons du théâtre de 1a Loïe
Fuller, est-il nécessaire de rappeler quelle part
Pierre Roche eut dans son ornementation, voire
dans sa construction plus sculpturale qu'archi-
tecturale? Les sinueuses gazes des danseuses


PIERRE ROCHE LA FEMME DE LOTH (PLOMB)

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