DOI Heft:
No. 31 (Avril 1901)
DOI Artikel:Sedeyn, Émile: La céramique de table
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0021
AVKIL 1901
cot et les impressions à légendes larmoyantes
qui eurent tant de succès de i&].5 à 1860 prépa-
raient la venue des services à ûeurettes qui
sévissent encore de nos jours dans les milieux
les pius cultivés. A peine depuis quelque temps
le bon sens commence-t-il à avoir raison de ces
platitudes; sur dix tables, neuf services montrent
encore l'ignorance de l'harmonie nécessaire
entre la destination et la forme, entre la forme
et le décor.
Ce mépris du style et de ia logique surprend
d'autant plus qu'ii n'est point irraisonné; ii est
voulu. Bien pius, ceux à qui on le reproche
n'hésitent pas à en afhrmer la nécessité.
Entrez chez un grand fabricant; visitez ses
magasins, arrêtez-vous devant i'objet qui repré-
sente le mieux ia négation de toute méthode
rationneiie. Questionnez le fabricant.
— « Monsieur, répondra-t-ii, j'ai dans mes
usines un atelier où s'étudient ies formes nou-
velies. Pour obéir aux caprices de la mode et
aux exigences des ciients, cet ateiier doit pro-
G. DE FEURE
duire chaque année plusieurs centaines de mo-
dèles inédits, obtenus par toutes ies combi-
naisons du cercie et de i'eliipse. Dans ie même
temps, mes (( artistes )) doivent imaginer un
nombre au moins égai de compositions üoraies
variëesài'inhni: guirlandes, gerbes, bouquets,
etc., etc.
((Pour combiner ces deux éiéments, — ia
forme et ie décor, — nous avons d'autres ar-
tistes, des gens de goût, qui se iivrent à un véri-
tabie travaii de modistes. Iis prennent, par
fMODÉLE DE L'ART NOUVEAU BING)
exempie, une assiette, (( tâtent )) l'endroit où le
bouquet ((fera bien)), essayent i'ajustement d'une
guirlande, accrochent ici un ruban, ià une gerbe,
et compiètent ie tout par d'habiles semis de
feuiiiage. ))
— ((Très bien! Si j'ai bonne mémoire,
i'administration sans-cuiotte de Sèvres, en 1793,
0077^/^7? de ia sorte des services Louis XVI
par une décoration inspirée de ia guiilotine et
du bonnet phrygien. C'est fort ingénieux sans
doute, mais la iogique?... ))
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cot et les impressions à légendes larmoyantes
qui eurent tant de succès de i&].5 à 1860 prépa-
raient la venue des services à ûeurettes qui
sévissent encore de nos jours dans les milieux
les pius cultivés. A peine depuis quelque temps
le bon sens commence-t-il à avoir raison de ces
platitudes; sur dix tables, neuf services montrent
encore l'ignorance de l'harmonie nécessaire
entre la destination et la forme, entre la forme
et le décor.
Ce mépris du style et de ia logique surprend
d'autant plus qu'ii n'est point irraisonné; ii est
voulu. Bien pius, ceux à qui on le reproche
n'hésitent pas à en afhrmer la nécessité.
Entrez chez un grand fabricant; visitez ses
magasins, arrêtez-vous devant i'objet qui repré-
sente le mieux ia négation de toute méthode
rationneiie. Questionnez le fabricant.
— « Monsieur, répondra-t-ii, j'ai dans mes
usines un atelier où s'étudient ies formes nou-
velies. Pour obéir aux caprices de la mode et
aux exigences des ciients, cet ateiier doit pro-
G. DE FEURE
duire chaque année plusieurs centaines de mo-
dèles inédits, obtenus par toutes ies combi-
naisons du cercie et de i'eliipse. Dans ie même
temps, mes (( artistes )) doivent imaginer un
nombre au moins égai de compositions üoraies
variëesài'inhni: guirlandes, gerbes, bouquets,
etc., etc.
((Pour combiner ces deux éiéments, — ia
forme et ie décor, — nous avons d'autres ar-
tistes, des gens de goût, qui se iivrent à un véri-
tabie travaii de modistes. Iis prennent, par
fMODÉLE DE L'ART NOUVEAU BING)
exempie, une assiette, (( tâtent )) l'endroit où le
bouquet ((fera bien)), essayent i'ajustement d'une
guirlande, accrochent ici un ruban, ià une gerbe,
et compiètent ie tout par d'habiles semis de
feuiiiage. ))
— ((Très bien! Si j'ai bonne mémoire,
i'administration sans-cuiotte de Sèvres, en 1793,
0077^/^7? de ia sorte des services Louis XVI
par une décoration inspirée de ia guiilotine et
du bonnet phrygien. C'est fort ingénieux sans
doute, mais la iogique?... ))
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