DOI issue:
No. 31 (Avril 1901)
DOI article:Jacques, G. M.: Un petit salon
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0044
L'ART DECORATIF
se creuse à 1a profondeur d'un pied au-dessus
des tympans qu'il laisse aux quatre angles de 1a
pièce. D'où trois surfaces s'offrant à l'artiste
comme autant de champs à dëcorer: les tym-
pans, 1a paroi circulaire de l'enfoncement et Ie
fond. Comment 1a décoration fait de 1a paroi
circulaire verticale une couronne de roses
inexistantes, posée sur les décorations légères
des tympans et du tond, c'est ce que l'image ne
montre que très imparfaitement. La nouveauté
saisissante de couleurs aux tons fuyants, oü
roses et violets virent au gris on ne sait
comment, achève de faire de ce plafond une
chose raffinée au plus haut degré.
Je me suis étendu avec complaisance sur
1e contraste de parfait bon sens dans 1e fond et
d'extraordinaire fantaisie dans l'aspect; cette
étrange alliance, outre qu'elle caractérise l'ar-
G. DE FEURE (MODÉLE DE L'ART NOUVEAU BING;
G. DE FEURE (MODÈLE DE L'ART NOUVEAU BING)
tiste, aura sans aucun doute une influence heu-
reuse, aujourd'hui que M. de Feure a fasciné 1e
public et qu'il est l'arliste qu'on se dispute.
Ce contraste se retrouve dans les petits ob-
jets qui garnissent le salon. Les candélabres
représentés ici, par exemple, montrent i'union
de lignes élémentaires très simples et ration-
nelles au plus fantaisiste, au plus hardi et
néanmoins au plus exquis des détails. De même
1e chandelier à tige droite, objet délicieux fait
d'exubérance d'imagination dans 1a simplicité.
Quant aux deux pièces plus complexes dans
lesquelles l'artiste, montant des vases de Tif-
fany, entr'ouvre les calices de fleurs lumineuses
au sommet de tiges doucement infléchies sous
le poids de celles-ci, l'image est loin d'en tra-
duire 1e charme, les combinaisons du volume se
perdant complètement dans la projection sur
plan.
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se creuse à 1a profondeur d'un pied au-dessus
des tympans qu'il laisse aux quatre angles de 1a
pièce. D'où trois surfaces s'offrant à l'artiste
comme autant de champs à dëcorer: les tym-
pans, 1a paroi circulaire de l'enfoncement et Ie
fond. Comment 1a décoration fait de 1a paroi
circulaire verticale une couronne de roses
inexistantes, posée sur les décorations légères
des tympans et du tond, c'est ce que l'image ne
montre que très imparfaitement. La nouveauté
saisissante de couleurs aux tons fuyants, oü
roses et violets virent au gris on ne sait
comment, achève de faire de ce plafond une
chose raffinée au plus haut degré.
Je me suis étendu avec complaisance sur
1e contraste de parfait bon sens dans 1e fond et
d'extraordinaire fantaisie dans l'aspect; cette
étrange alliance, outre qu'elle caractérise l'ar-
G. DE FEURE (MODÉLE DE L'ART NOUVEAU BING;
G. DE FEURE (MODÈLE DE L'ART NOUVEAU BING)
tiste, aura sans aucun doute une influence heu-
reuse, aujourd'hui que M. de Feure a fasciné 1e
public et qu'il est l'arliste qu'on se dispute.
Ce contraste se retrouve dans les petits ob-
jets qui garnissent le salon. Les candélabres
représentés ici, par exemple, montrent i'union
de lignes élémentaires très simples et ration-
nelles au plus fantaisiste, au plus hardi et
néanmoins au plus exquis des détails. De même
1e chandelier à tige droite, objet délicieux fait
d'exubérance d'imagination dans 1a simplicité.
Quant aux deux pièces plus complexes dans
lesquelles l'artiste, montant des vases de Tif-
fany, entr'ouvre les calices de fleurs lumineuses
au sommet de tiges doucement infléchies sous
le poids de celles-ci, l'image est loin d'en tra-
duire 1e charme, les combinaisons du volume se
perdant complètement dans la projection sur
plan.
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