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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No. 31 (Avril 1901)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0056

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AVRIL 1901

CHRONÏQUE
T A SoCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE RoUEN, SOUS la
! présidence de M. Besselièvre, conseilier
général et fun des grands indus'riels de 1a
Seine-Inférieure, invite tous les industriels et
artistes à participer à I'Æv/)o.s;Wo?3 Hr/^
<% /r? r/èro/'Ui/zbM r/gs //^M5, qu'elle orga-
nise pour cet été.
On reproche volontiers aux industriels de
ne point rajeunir leurs productions ; il existe
cependant dans Ics industries des tissus des
tentatives hautement artistiques vers une pro-
duction originale. C'cst pour renseigner 1e public
sur cet effort réel que la Société Industrielle se
propose de montrer les transformations succes-
sives de l'art jusqu'à nos jours, ahn de faire voir
ce que l'art moderne doit à l'art ancien et ce
qu'il a produit par lui-même.
L'Exposition aura lieu à Rouen, de juiHet à
septembre rço.i ; elte est ouverte à tous les fabri-
cants, artistes et collectionneurs français et
étrangers. L'emplacement, te réembahage et 1e
transport des objets exposés sont gratuits. Tous
Ies tissus de tous genres seront reçus à 1a seule
condition de présenter un caractère décoratifj ou
à défaut, un intérêt de document.
L'Exposition comprendra quatre classes prin-
cipales : 1° Histoire de la décoration des tissus
— 2° Les tissus décorés en içoi. — 3° Les tissus
d'exportation cotoniale. — q" Les procédés et
produits employés dans la décoration des tissus.
Dans 1a deuxième classe (tes tissus décorés en
1901) prendront place exclusivement des tissus
n'ayant hguré à aucune exposition et
dont les cartons n'auront pas été pubtiés; les
seuls tissus admis seront ceux exécutés d'après
des dessins originaux, n'étant ni des imitations
ni des étoffes dites de styte ; ces tissus pourront
être destinés au mobilier, au vêtement, ou à
toutes les applications possibtes, pourvu qu'ils
montrent nettement un souci d'adapter leur déco-
ration à teur emploi. Les dessins sur papier sont
compris dans cette classe.
II faut applaudir à l'initiative prise par la
Société Industrielle de Rouen. Elle sera féconde
en résultats pour nos industries textites, dans la
prospérité desquelies Un si grand rôle revient au
goût — et l'on doit entendre à cette heure par là
l'effort conscient et éclairé vers 1e nouveau.
Aussi, nous souhaitons de tout cœur à cette Expo-
sition te succès qu'elle mérite, et engageons à y
participer tous les artistes qui se spécialisent
dans la décoration de surfaces.
Les demandes de renseignements et communi-
cations doivent être adressées à M. Lelong, di-
recteur de l'École des Beaux-Arts de Rouen et
administrateur de cetteExposition,ou à M. Auguste
Hoffmann, secrétaire.

r ES EXPOSITIONS DU MOIS. — Eiles sont noni-
breuses et n'étaient pas toutes nécessaires.
Oh comprend une exposition de Eernand
Maillaud. Les paysages rassemblés dans !e Salon
de /<3 s'ils ne montrent qu'un métier de
peintre assez médiocre, révèlent du moins une
pensée grave, rêveuse, un peu triste, éprise du
mystère nocturne et de 1a somnolence de 1a pro-
vince. Mais vraiment on ne voyait pas l'urgence
d'une exposition de M"° Émilie Ed. Sain. Ces vues
de Capri, prétendues décoratives, aüraient bien
pu rejoindre directement, sans station préalable à
«1a Bodinière le Iointain Casino dont elles vont
faire l'orgueil. Les marines de M. Maurice Courant
ne méritaient guère davantage les honneurs d'une
exhibition spéciale. Elles n'ont ni volonté dans 1e
dessin, ni vigueur, ni délicatesse dans 1a touche,
ni profondeur, ni fluidité Des ciels faiblement mo-
delés se mii ent en des flots métalliques.
Fort à propos une série d'œuvres de M. Maxime
Maufra, chez Durand-Ruel, nous vient enseigner
quel doit être 1e peintre marin, curieux d'heures
et d'eifets, robuste et subtil, habile à poser de
solides premiers plans, à vaporiser les Ioinlains,
à traduire 1a forme et 1e mouvement des nuages,
le large balancement, la rythmique respiration
des eaux. M. Maufra note en coloriste l'éclat du
soleil sur les roches, Ies nuances les plus fugitives
de l'atmosphère. Maisil cherche aussi les belles
constructions, les nobleslignes, s'efforce àrendre,
dans chacune de ses œuvres, l'accent, la saveur,
l'âme mème d'une contrée. Des silhouettes de
falaises, d'arbres, de villages afhrment en ce vir-
tuose 1a préoccupation croissante du caractère.
Un jeune artiste, M. Wilder, partage 1a passion
de Maufra pour la rude Bre'agne. Ses peintui es,
un peu sèches peut-être, ont de ia décision et de
!a sincérité Elles voisinaient, chez Llessèle, avec
les aquarelles où M. Roux-Champion, également
bretonnant, exprime, d'un pinceau rapide, l'hu-
midité des ciels traversés de grands souffles,
l'enchevêtrement des mâtures, l'activité grouiilante
des ports, avec les pastels réalistes de M. Besson,
les vues parisiennes de M. Marquet, les toiles de
M. Braquaval qui enveloppe de gris très fins,
d'une caressante douceur, les spectacles de 1a
Ville et de 1a Mer.
La Ville et 1a Mer, nous les avons trouvées, à 1a
Galerie Bernheim, célébrées par Ten Cate, «sorte
dejonkingtendre ët brumeux", ce pendant que
René Sayssaud y chante l'hymne le plus âpre, 1e
plus farouche à 1a gloire de la nature méridionale,
et qu'au Cercle de 1a Librairie, des « Peintres de
montagnes ", tels Desbrosses, Gagliardini, Nozal et
Didier Pouget, disent 1a beauté des pics, des tor-
rents, des profondes vallées.
Sauf M"" Sain et M. Maurice Courant, tous les
artistes que je viens de nommer apparaissent
sincères et vraiment amoureux de natuie. Un
peintre connu, quasi célèbre, que l'on rencontre

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