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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No. 32 (Mai 1901)
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Jacques, G. M.: L' art dans tout
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0063

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L'ART DECORATIF

fîcier. 11 faut admettre que sa satire n'est pas
dirigée contre )e nouvel art, rnais contre un
ridicuie qui va gagnant du terrain depuis quei-
quesannées: celui des'entourer de soi-disant
objets d'art, de transformer sa tabie, sa courte-
pointe, sa brosse à dents et son paiiiasson en
curiosités qui se prétendent artistiques. Cette
manie, ii Ta montrée grotesque chez i'ex-petit
bourgeois poussé moitié par ia vanité, moitié
par ie désir sincère de s'élever — de ce qu'ii
croit être s'éiever parce qu'ii ie voit pratiqué
par des gens d'éducation supérieure à ia sienne,
qu'ii prend pour modèies. Mais en ne visant
que ie bourgeois, ia satire porte plus loin :
Laurent n'est pas ridicule seulement parce qu'il
contrefait sottement i'homme du monde, mais
parce que ies mœurs qu'ii s'etforce de prendre
sont de mauvaises mœurs.
Eh bien, je regrette sincèrement que les
imperfections de la pièce de M. Lavedan i'aient
empêché de réussir. Cinq cents représentations
d'une bonne pièce sur ce thème nous eussent
peut-être guéri d'un travers qui peut devenir
désastreux.
L'art dans tout, oui, si l'art et ia beauté ne


J. DAMPT APPLIQUE EXÉCUTÉE PAR M. HENRI BEAU


). DAMPT

sont qu'un. La prétention dans tout à ce que
trop de gens mai avertis prennent pour l'art,
non. Autant i'art est grand, autant sa caricature
est sotte et malfaisante.
Le riche qui paye d'une grosse somme
i'œuvre à iaqueiie un artiste d'éiite a consacré
de iongs mois donne à son iuxe ia pius noble
des formes. Mais ie monsieur queiconque qui
se figure iliustrer sa maison en l'empiissant
des contrefacons maladroites de cette œuvre
est un sot : non parce qu'il prouve qu'ii ne s'y
connaît pas, mais parce que sa prétention de
n'avoir chez iui que des œuvres d'art est faite
du tnépris imbécile d'une autre beauté, seuie à
ia portée de ses ressources.

La ciasse ia pius nombreuse des artistes se
trompe en vouiant faire de ses aptitudes ie
même empioi que ies artistes supërieurs font
des ieurs, aiors qu'elies pourraient être mises au
service de ia beauté en conditions pius proh-
tables à ia communauté. De son côté ia masse
est dans l'erreur en exigeant que tous les
objets soient revêtus du simulacre de i'art
personnei, tandis que ia plupart portent en eux-
mêmes le principe de ia seuie beauté dont ils
sont susceptibles.
Ces deux erreurs marchent paralièiement

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