Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

DOI Heft:
No. 32 (Mai 1901)
DOI Artikel:
Sedeyn, Émile: Marquinerie d'art
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0097

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DÉCORATIF


M. DUFRÉNH BUVARD (POUR LA MAtSON MODERNE)

d'être dit, est ensuite gravée d'ornements pres-
que toujours empruntés très indirectement à 1a
flore; après quoi, ie profii de ces ornements est
rehaussé de tons pius ou moins vifs.
Les formes n'accusent point une recherche
d'originaiité apparente, et ii faut ieur en savoir
gré. Pourtant, cette originaiité existe dans cer-
taines pièces, surtout dans les porte-monnaie, où
eiie se justihe d'ailleurs par des nëcessités dé-
coratives. Après avoir choisi parrni les formes
en usage courant celles qui réunissent 1e plus
d'ëlégance au plus de commodité, l'artiste s'est
borné à en améliorer l'esthétique génërale, cor-
rigeant, assouplissant un détail, remplaçant une
ligne sèche par une ligne gracieuse, une courbe
insignihante par un évasement souple. Tout
cela, répétons-le, très discret et à peine percep-
tible en dehors d'une observation minutieuse.
Nous sommes en prësence d'objets quiséduisent
sans imposer l'évidence de leur séduction; ce
ne sont pas des bibelots d'art, mais bien des
objets usuels enveloppés d'art, ce qui vaut beau-
coup mieux.
A ces formes simples, M. Maurice Dufrène
a superposé une décoration sobre, qui rèunit

les mêmes qualités, et qui a plus de mérite à les
rëunir à ce point de vue qu'à tout autre. C'est
une décoration imprévue, profondément origi-
nale, mais dont l'originalité ne surprend pas.
Elle ale charme sans donner 1e choc, pourrait-
on dire ; et l'artiste se montre ici habile à
imposer par la douceur l'esprit 1a raison dont
tant d'autres font un esprit de révolution.
Comment s'impose donc la «manière)) de M.
Dufrêne?Tout simplement en s'adaptantavec
une logique presque toujours impeccable aux
hgnes de l'objet qui en est 1e prétexte. Rien
n'est moins excentrique et pourtant rien n'est
moins banal, ni plus pur, plus élégant, qu'une
telle entente de ladécoration.
Le rôle démonstratif des illustrations pour-
rait nous dispenser d'aller plus loin, s'il ne
fallait parler un peu en détail des colorations à
la fois chaudes et discrètes qui sont pour
beaucoup dans 1a valeur des maroquins de
M. Dufrêne, et qui, malheureusement, ne pou-
vaient être reproduites ici.
II y a là de curieux gris bleutës et des verts
éteints sur lesquels se détachent des motifs
violets ou vieux rouge d'un effet discrètement


F. LEMMEN BUVARD (POUR LA MAtSON MODFRNE)

?8
 
Annotationen