JUIN 1901
encore aux toiles précédentes. Étrange erreur
qu'une commande allant à un artiste d'aussi peu
de moyens, aiors que tant d'autres noms
eussent paru préférables ! MM. Béroud et Surand
du moins semblent n'avoir composé leurs œuvres
que pour eux-mêmes, et nous ne ies verrons heu-
reusement pas dans quelque monument public.
L'intérêt du Salon des artistes français se
concentre sur l'œuvre de M. Henri Martin. Cet
artiste a de la peinture murale un sentiment
inbniment juste. Dans sa il reste Hdèle
à ce même bois de pin — j'allais écrire ce bois
P. A. BESNARD
'
sacré — qui lui a fourni dans des œuvres pré-
cédentes de si beaux effets. L'heureuse har-
monie de la composition et la richesse de la
peinture marchent ici de pair; le rêve et la
réalité semblent se partager l'œuvre, sans qu'il
y ait pour cela antagonisme ni dissonance.
L'image idéale du poète qui se trouve à gauche
de 1a composition, tandis quesamuse au-dessus
de lui prend son vol, cadre parfaitement avec
ies hgures véridiques des bergers, les groupes
de femmes et d'enfants, les troupeaux de mou-
tons qui marchent dans 1a chaude lumière.
II y a là une évocation admirablement harmo-
nieuse de 1a vie antique, et je sens ici 1e peintre
en communion directe avec les simples et admi-
rables poètes des églogues.
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encore aux toiles précédentes. Étrange erreur
qu'une commande allant à un artiste d'aussi peu
de moyens, aiors que tant d'autres noms
eussent paru préférables ! MM. Béroud et Surand
du moins semblent n'avoir composé leurs œuvres
que pour eux-mêmes, et nous ne ies verrons heu-
reusement pas dans quelque monument public.
L'intérêt du Salon des artistes français se
concentre sur l'œuvre de M. Henri Martin. Cet
artiste a de la peinture murale un sentiment
inbniment juste. Dans sa il reste Hdèle
à ce même bois de pin — j'allais écrire ce bois
P. A. BESNARD
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sacré — qui lui a fourni dans des œuvres pré-
cédentes de si beaux effets. L'heureuse har-
monie de la composition et la richesse de la
peinture marchent ici de pair; le rêve et la
réalité semblent se partager l'œuvre, sans qu'il
y ait pour cela antagonisme ni dissonance.
L'image idéale du poète qui se trouve à gauche
de 1a composition, tandis quesamuse au-dessus
de lui prend son vol, cadre parfaitement avec
ies hgures véridiques des bergers, les groupes
de femmes et d'enfants, les troupeaux de mou-
tons qui marchent dans 1a chaude lumière.
II y a là une évocation admirablement harmo-
nieuse de 1a vie antique, et je sens ici 1e peintre
en communion directe avec les simples et admi-
rables poètes des églogues.
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