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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

DOI Heft:
No.33 (Juin 1901)
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Gerdeil, O.: L' intérieur, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0151

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L'ART DÉCORATIF

Ce!a n'empêche pas ]a décoration de M. Aubert
d'être extrêmement plaisante et de compter
parmi les meilleures trouvaiHes de cet artiste
fécond.
La combinaison conjugaie des lits jumeaux
nous est présentée au Salon par M. de Lovin-
court, de i'Art Nouveau Bing. Au point de vue
artistique, la version de M. de Lovincourt garde
]a neutraiité; elle n'est point du tout déplai-
sante, mais ne briiie d'aucun éclat. Au point de
vue pratique, ehe satisfait pleinement à Hétat
d'àme d'où ladite combinaison sortit. La sa-
gesse de l'amour conjugal centre gauche y est
traduite par quatre-vingts centimètres de distance
entre deux lits, qu'un commun pan de tête in-
terdit de rapprocher comme aussi de séparer,
une tablette pour le 71?^^ (côté de Monsieur),
des rayons pour ]es livres du regretté Cher-
buiiez (côté de Madame) et une petite armoire
pour le flacon de chloral au cas oü le
Cherbuliez faiHiraient. C'est bien ce qu'ii fahait.
Une table et une étagère de salon de M.
GaiHard (i'auteur de la saiie à manger du pavih
lon Bing à i'Exposition UniverseHe) montrent
des formes et une scutpture d'une rare distinc-
tion. Voi!à dumeubleriche; riche, non delourds
entassements de matières précieuses ou de tra-
vai], mais d'art vrai.
Ii me reste à parler aujourd'hui de lacham-

bre à coucher de M. Gustave Serrurier. M. Ser-
rurier, qui fut le premier sur le Continent à en-
trer dans la voie ouverte par ies Angiais, et se
distingua de suite par ia beile ordonnance d'in-
térieurs simples, Kconstruits)) et ccdé-
corés)), eut ensuite ]e tort de ne pas résister à
l'inHuence des faux constructeurs qui se Hgu-
raient donner de l'intérêt aux meubles eny mul-
tipliant les organes inutiles et donnant aux
charpentes des formes insolites. Le Salon de
1899 nous ]e montra flottant, irrésolu. Aujour-
d'hui, M. Serrurier est heureusement revenu de
]à. Ses meubles ont repris leurs formes carac-
téristiques et les superfétations en sont bannies
comme au bon temps. Dans fa décoration des
surfaces, nous voyons au contraire M. Serrurier
sous une autre inHuence: ceiie des artistes écos-
sais et viennois, chez qui le décor procède par
iongues lignesgrêies sur lesquelles sont greffées
de rares et maigres masses. 11 n'est pas homme
à ne pas s'apercevoir vite de la fausseté du
principe et reprendra ses modes à lui, qu'if fal-
lait pousser et non quitter. Les tapis exposés
par M. Serrurier, qui sont fort jolis et dessinés
dans un excellent esprit, sont làpour témoigner
qu'avec ses aptitudes de décorateur, le mieux
pour lui est de ne s'en rapporter qu'à lui-même
pour les partis à adopter.
O. GERDEIL.


A. DE LOVINCOURT LiTS JUMEAUX (DESSINÉS POUR L'ART NOUVEAU BING)

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