JUILLET 1901
RUPERT CARABIN
On reconnaît cependant vite que la distinc-
PIANO SCULPTÊ
tion établie par le comité concorde avec une
distinction de fait. Les intérieurs et meubles de
la classe d'architecture ont été composés dans
le souci du but usuel et architectural, tandis que
dans ceux de la classe d'art décoratif, cTst le
souci de tel ou tel art sinon étranger, au moins
accessoire à Fobjet qui domine. 11 y a des degrés
à cette domination : absolue chez M. Carabin,
elle se fait bénigne chez M. Charpentier. Mais
chez Tun comme Tautre, c'est comme sculpteur
avant tout que l'artiste entend être considéré.
Et de là résultent deux sortes d'objets poursui-
vant deux buts dilférents, n'ayant pas grand'
chose de commun, et qu'il serait parfaitement
illogique de juger au mêrne point de vue.
C'est la raison pour laquelle je ne m'as-
socie pas aux critiques que d'autres adressent à
M. Carabin. M. Carabin a le courage de son
opinion, et cette qualité sufhrait seule à le
rendre sympathique. Ce que d'autres font timide-
ment, en cherchant des prétextes, en s'excusant
presque, il le fait le front haut. Pour lui, le
meubled'artest un bibelot comme un autre;
tout y est permis. Et comrne le talent du sculp-
teur égale la franchise de l'homme, les bibelots
monstrueux que M. Carabin nous montre sous
prétexte de tables, de sièges ou, cette année,
de piano ne le cèdent en rien à ce que les
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RUPERT CARABIN
On reconnaît cependant vite que la distinc-
PIANO SCULPTÊ
tion établie par le comité concorde avec une
distinction de fait. Les intérieurs et meubles de
la classe d'architecture ont été composés dans
le souci du but usuel et architectural, tandis que
dans ceux de la classe d'art décoratif, cTst le
souci de tel ou tel art sinon étranger, au moins
accessoire à Fobjet qui domine. 11 y a des degrés
à cette domination : absolue chez M. Carabin,
elle se fait bénigne chez M. Charpentier. Mais
chez Tun comme Tautre, c'est comme sculpteur
avant tout que l'artiste entend être considéré.
Et de là résultent deux sortes d'objets poursui-
vant deux buts dilférents, n'ayant pas grand'
chose de commun, et qu'il serait parfaitement
illogique de juger au mêrne point de vue.
C'est la raison pour laquelle je ne m'as-
socie pas aux critiques que d'autres adressent à
M. Carabin. M. Carabin a le courage de son
opinion, et cette qualité sufhrait seule à le
rendre sympathique. Ce que d'autres font timide-
ment, en cherchant des prétextes, en s'excusant
presque, il le fait le front haut. Pour lui, le
meubled'artest un bibelot comme un autre;
tout y est permis. Et comrne le talent du sculp-
teur égale la franchise de l'homme, les bibelots
monstrueux que M. Carabin nous montre sous
prétexte de tables, de sièges ou, cette année,
de piano ne le cèdent en rien à ce que les
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