L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,2.1901)

JUILLET 1901



atténuent-eües chez quelques-uns le souci du
sens décoratif — bien nécessaire pourtant dans
tout ce qui se cîassihe <2?^ ? On est
tenté de le croire en voyant
tant de beiies et agréables
surfaces carrées, rectan-
gulaires, oblongues, sur-
chargées de motils décora-
tifs non seulement dénués
de style, mais encore jetés
sans goût et sans jugement,
avec une ingénuité qui res-
semble fort à del'ignorance.
Que le dëcor vise 1a
sobriété et le bon goût,
c'est louable. Qu'on y em-
ploie suivant le cas la flore
et 1a faune, 1a hgure, voire
1e paysage, c'est permis.
Mais qu'au moins ce décor
soit logique ou fasse son
possible pour l'être.
11 est des choses qu'on
ressasse avec insistance
depuis des années, et qui
paraissent encore ignorées c. H. ROUZAUD
par des artistes dont les yeuxdoivent voir pour-

tant, et distinguer l'évolution qui lentement se
réalise autour d'eux. Le rôle du décor est une de
ces choses qu'il faut déhnir sans cesse.
ne veut pas seulement
dire: Une guirlande
de vigne vierge sur un
buvard ne sera un décor
que si elle ensouligne sans
lourdeur leprohl, si elle en
met 1a surface en valeur, si
elle en assouplit et en égaye
les angles. Si ces condi-
tions ne sont pas réalisées,
si la guirlande est jetée en
travers, au hasard, sans
elfort et sans goût, ce décor
ne sera qu'un
plaqué, superposé sans
rime ni raison à l'objet lui-
même. Mais je cite un autre
exemple. Que les plats
d'une reliure s'ornent d'une
composition inspirée de
l'ouvrage y contenu, on
peut l'admettre. Encore
LiSEUSE n'est-ce là qu'un usage
vieillot, que des artistes intelligents seraient


G. H. ROUZAÙD

CEINTURE (CUIR REPOUSSÉ ET CISELË)

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