DOI Heft:
No.35 (Août 1901)
DOI Artikel:Gerdeil, O.: L' intérieur et le meuble, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0221
L'ART DECORATIF
bable que si ceux qui trouvent ces choses ntrop
simples )) connaissaient ies difhcuités à vaincre
pour combiner ie modelé de chaque pièce,
établir le rapport avec celui des autres pièces
et les bien raccorder, iis changeraient d'avis et
se rendraient compte que ces choses (( trop
simples )) demandent beaucoup pius de travaii
et un cerveau pius fortement organisé que de
scuipter des feuihes ou des fieurs à tous ies
coins d'une menuiserie; il est probable aussi
que ie goût s'en répandrait pius vite.
Ici, 1e caractère du modeié est, comme on
voit, d'être ferme sans dureté, onctueux sans
moiiesse. C'est ceiui que paraissent recher-
cher ies trois ou quatre artistes qui forment
avec MM. Ch. Piumet et Tony Seimersheim ie
groupe (trop petit, héias) qui cherche à étabiir
ie meubie irançais du XX^ siècie. Je ne crois
pas que ieurs recherches se fondront dans une
forme unique, dans ce qu'on nommait jadis
car un styie, c'est-à-dire fidentité de ia
pensée de tous, est incompatibie avec ia liberté
de penser, ia iiberté de parier et la liberté
d'écrire, que ies générations d'autrefois n'ont
A. VALLGREN
M-e A. VALLGREN
BUSTE D'ENFAN'I'
iqo
BUSTE D'ENFANT
pas connue et que celies d'aujourd'hui pos-
sèdent. Mais il est certain que le trait commun
de s'inspirer seulement, ou du inoins avant
tout, des convenances de construction, d'usage
et de caractère, ie trait commun du rationaiisme
en un mot, établira — ëtabiit déjà — une
certaine parenté entre ies productions de tous.
La décoration muraie de ia pièce que notre
photographie reprèsente n'est pas celie dans
laqueiie ies mêmes meubies sont présentés au
Salon. Cette dernière est en cuir frappé (donc
en reiief) et coioré; on ia voit sur une photo-
graphie à part, prise sur ie modèie en piâtre.
Le dessin en est d'une très grande richesse de
détails, et très beau; cependant je regrette qu'ii
se répète en descendant de ia corniche à ia
cimaise des lambris; ii eût été préférabie, je
crois, qu'ii se terminât à une hauteur conve-
nabie.
Dans une chaise iongue exposée par
M. Tony Selmersheim seul, ie modeié se fait
plus déiicat, comme ii convient à un meuble de
boudoir. L'artiste y a ajouté (à la tête) un point
bable que si ceux qui trouvent ces choses ntrop
simples )) connaissaient ies difhcuités à vaincre
pour combiner ie modelé de chaque pièce,
établir le rapport avec celui des autres pièces
et les bien raccorder, iis changeraient d'avis et
se rendraient compte que ces choses (( trop
simples )) demandent beaucoup pius de travaii
et un cerveau pius fortement organisé que de
scuipter des feuihes ou des fieurs à tous ies
coins d'une menuiserie; il est probable aussi
que ie goût s'en répandrait pius vite.
Ici, 1e caractère du modeié est, comme on
voit, d'être ferme sans dureté, onctueux sans
moiiesse. C'est ceiui que paraissent recher-
cher ies trois ou quatre artistes qui forment
avec MM. Ch. Piumet et Tony Seimersheim ie
groupe (trop petit, héias) qui cherche à étabiir
ie meubie irançais du XX^ siècie. Je ne crois
pas que ieurs recherches se fondront dans une
forme unique, dans ce qu'on nommait jadis
car un styie, c'est-à-dire fidentité de ia
pensée de tous, est incompatibie avec ia liberté
de penser, ia iiberté de parier et la liberté
d'écrire, que ies générations d'autrefois n'ont
A. VALLGREN
M-e A. VALLGREN
BUSTE D'ENFAN'I'
iqo
BUSTE D'ENFANT
pas connue et que celies d'aujourd'hui pos-
sèdent. Mais il est certain que le trait commun
de s'inspirer seulement, ou du inoins avant
tout, des convenances de construction, d'usage
et de caractère, ie trait commun du rationaiisme
en un mot, établira — ëtabiit déjà — une
certaine parenté entre ies productions de tous.
La décoration muraie de ia pièce que notre
photographie reprèsente n'est pas celie dans
laqueiie ies mêmes meubies sont présentés au
Salon. Cette dernière est en cuir frappé (donc
en reiief) et coioré; on ia voit sur une photo-
graphie à part, prise sur ie modèie en piâtre.
Le dessin en est d'une très grande richesse de
détails, et très beau; cependant je regrette qu'ii
se répète en descendant de ia corniche à ia
cimaise des lambris; ii eût été préférabie, je
crois, qu'ii se terminât à une hauteur conve-
nabie.
Dans une chaise iongue exposée par
M. Tony Selmersheim seul, ie modeié se fait
plus déiicat, comme ii convient à un meuble de
boudoir. L'artiste y a ajouté (à la tête) un point